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Message Publié : 23 Avr 2011 6:25 
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Salluste
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CNE503 a écrit :
Si une tête de colonne de Bernadotte s'était montrée, 10 000 braves du 3e Corps seraient encore de ce monde, parce que le 1er Corps aurait accéléré la défaite prussienne à Auerstadt, ce qui aurait de ce fait limité les pertes du 3e Corps.
C'est comme ça, je pense, qu'il faut comprendre la phrase attribuée au duc d'Auerstadt.

Vous avez raison, ça parait plus logique. Ce n'est toutefois pas réaliste sauf si Bernadotte arrivait au début de la bataille càd bien avant que Davout ne l'appelle.
Citer :
Pour le second élément de votre message, l'adjectif "misérable" accolé à Ponte-Corvo indique assez que le reproche virulent est fait à Bernadotte, et non à l'empereur...

Là, tout dépend si l'on considère qui avait l'option de le faire ou si c'est en suivant "bêtement" les ordres de l'empereur qu'il n'a pas pu. Davout m'est toujours apparu comme n'étant pas diplomate et n'ayant pas sa langue en poche... mais c'est loin d'être une preuve.

Citer :
Je maintiens que dans ce débat, l'incompréhension repose sur le fait que vous pensez que Bernadotte n'aurait pu s'affranchir des ordres de l'empereur qu'il n'a finalement fait qu'exécuter ; et que je dis que les directives de l'empereur étaient assez floues pour être interprétées "face au terrain", en fonction de renseignements et d'éléments supplémentaires à ceux dont disposaient l'empereur au moment où il arrêtait ses plans.

Je ne pense pas exactement qu'il n'a pas pu mais plutôt qu'il n'a pas voulu car il n'a pas d'infos suffisantes pour le faire et qu'il n'est pas de coutume de le faire.

Citer :
Je persiste, parce que si un commandant de corps n'avait pas la hauteur de vue nécessaire pour différencier l'accessoire de l'essentiel et ne savait pas évaluer son propre rôle dans la manoeuvre générale, il était d'un bien piètre niveau (et tout particulièrement quand on sait que le système des corps a été institué pour décentraliser une partie de la manoeuvre du général en chef à des généraux en second plus à même de "décider dans l'incertitude" une fois le plan général arrêté).

Le système de corps permet de ne pas donner d'ordre à toutes les divisions et brigades ce qui simplifie et réduit les activités de l’état-major central (ceux des corps prenant la relève). Il n'est pas créé pour que le chef de corps prenne des initiative, particulièrement si l'empereur est présent à l'armée.

Citer :
Par contre, il est à Dornburg sur un point de passage sur la Saale (soit trois à cinq kilomètres dans le dos de l'aile gauche prussienne - une heure de marche inclus le franchissement, et sans avoir à réorganiser la marche du 1er Corps) qui lui permettrait de faire irruption dans le dos de l'armée d'Hohenlohe que Napoléon achève d'étriller à Iena... Sachant que l'armée d'Hohenlohe se désagrège à partir de 14h00 (heure à laquelle la cavalerie française commence à charger pour sabrer et capturer), cela laissait tout de même trois heures pour intervenir et accroître encore les gains français.

Peter Hofschroer donne la vitesse moyenne de déplacement des troupes de l'époque. Plus l'unité est importante, plus le déplacement est lent (on ne fait pas faire demi-tour ou même simplement démarrer un corps d'armée en 5 minutes). Les troupes marchaient longtemps mais lentement sous peine d'une énorme attrition cf. Davout à Austerlitz ou Ney à Iéna par exemple.
Bref, par les routes, plus de 2,5 km/h est illusoire. De plus Dornburg est embouteillé par deux division de Murat qui n'arriveront sur le champ de bataille d'Iéna qu'en fin d'affaire. Bernadotte marche à la suite...
Ceci dit, la poursuite dont vous parlez, Bernadotte va la faire, c'est lui (et le Ier corps bien sûr) qui parcourra le plus de distance et capturera le plus d'ennemis en fuite devant l'armée.

Je n'ai pas la réponse mais pourquoi trainer les pieds volontairement un jour et courir sus à l'ennemi le lendemain?


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Message Publié : 23 Avr 2011 6:29 
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Salluste
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Charles Antoine M. a écrit :
Curieux raisonnement : après avoir critiqué Napoléon et pris la défense de Bernadotte, voilà que vous vous en prenez à Davout
N'y aurait il pas un parti pris de départ ?

Si, je suis le fils caché du roi de Suède mais j'attends la bonne opportunité pour tout révéler et envahir l'empire avec mes alliés... :mrgreen:


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Message Publié : 23 Avr 2011 6:51 
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Salluste
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Drouet Cyril a écrit :
La marche fut en effet particulièrement lente et ne permit pas à Bernadotte d’intervenir à Iéna.
Il convient de plus d’ajouter qu’ici, l’Empereur raisonne après les faits et que dans la nuit du 13 au 14, il n’a pas une juste appréciation de la répartition des forces ennemies et que pour lui, la manœuvre d’Apolda doit permettre de tomber sur les arrières de l’ennemi au moment du choc principal qui doit avoir lieu face à Iéna. C'est aussi au regard de cette situation que l'on doit appréhender la décision, lourde de conséquence, de Bernadotte de marcher finalement sur Dornburg.

Je vous suis dans votre analyse (Titeux fait presque la même) et ne reprends, ici, que votre conclusion pour dire que je pense aussi que Bernadotte n'a, a posteriori, pas fait le meilleur choix.
Mais au vu des formulations successives, il est évident qu'il n'est pas clair de savoir ce que voulait Napoléon en priorité et il est possible que cette priorité ait évolué au cours des trois jours (12-13-14).
Donc Bernadotte à choisit de se tenir à la marche sur Dornburg où, je le rappelle, il fut bloqué par Murat (selon Titeux qui utilise le journal de marche de Dupont pour les horaires, deux divisions de dragons ont bloqué le défilé de Dornburg pendant 6 heures le 14). Était-ce une bonne idée? Sur le moment, qui peut le dire; par la suite, non mais uniquement en regard de ce que personne ne savait: la principale partie de l'armée prussienne marche vers Davout.
Était-ce une manœuvre sciemment délibérée pour mettre l'armée en péril ou laisser Davout se faire massacrer... je pense qu'on a répondu.


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Message Publié : 23 Avr 2011 18:28 
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Plutarque
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Rigoumont a écrit :
Charles Antoine M. a écrit :
Curieux raisonnement : après avoir critiqué Napoléon et pris la défense de Bernadotte, voilà que vous vous en prenez à Davout
N'y aurait il pas un parti pris de départ ?

Si, je suis le fils caché du roi de Suède mais j'attends la bonne opportunité pour tout révéler et envahir l'empire avec mes alliés... :mrgreen:


Ben, si vous êtes caché, c'est que vous n'avez pas été reconnu. Il va donc vous manquer quelques subsides pour lever et équiper des troupes.
Restez donc sur le site passion-histoire.net, c'est sûrement moins risqué :wink:

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Henri JEANSON

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Message Publié : 24 Avr 2011 18:09 
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Rigoumont a écrit :
Le système de corps permet de ne pas donner d'ordre à toutes les divisions et brigades ce qui simplifie et réduit les activités de l’état-major central (ceux des corps prenant la relève). Il n'est pas créé pour que le chef de corps prenne des initiative, particulièrement si l'empereur est présent à l'armée.


Justement, si. Avec la révolution, les armées se multiplient, les généraux se forment sur le tas alors même que les masses qu'ils commandent sont de plus en plus importantes numériquement. La coordination au sein de la fonction commandement est donc un enjeu majeur pour l'efficacité d'une armée.
Les deux éléments que vous séparez - soulager l'état-major central, permettre aux commandants de corps de prendre des initiatives - n'ont aucune raison d'être l'un sans l'autre : certes, le travail de l'état-major est facilité par le fait qu'on décentralise une partie de ses tâches à des états-majors subordonnés (mais les divisions existant depuis la Guerre de Sept Ans étaient largement capables de fournir cet avantage). Cela est même rendu obligatoire par la massification des armées (si Bonaparte peut opérer en Italie en 1796 avec une poignée de divisions sans corps intermédiaire, Napoléon en est-il capable en 1805 avec plus de vingt divisions ?). Mais c'est aussi et même surtout parce que les élongations opérationnelles - les distances entre les éléments de combat de l'armée - et logistiques - les distances entre les éléments de combat de l'armée et les magasins - s'étendent qu'on a besoin d'un échelon intermédiaire. Le général en chef peut choisir de conserver ses vingt divisions dans sa main ; sur le champ de bataille, c'est lourd, mais faisable. En campagne, quand la distance entre le chef et ses subordonnés est démultipliée, c'est suicidaire.

Le corps, plus que la division, est un élément autonome destiné à opérer et combattre seul. Sa raison d'être sur le champ de bataille, en présence d'autres corps et du général en chef, se justifie bien moins que lorsque l'armée manoeuvre et que le général en chef l'envoie à distance opérer en solo. Dans ce cadre, le commandant de corps est responsable, et s'il a eu des directives de l'empereur, il est non seulement en droit mais à même le devoir de donner lui-même des ordres et de prendre des initiatives.

De facto, le commandant de corps d'armée a nécessairement dans ses qualités intrinsèques la capacité à agir en autonomie, dans le cadre général fourni par le général en chef. Il doit donc être amené à prendre des décisions de lui-même, sans être commandé en permanence par le général en chef qui n'est pas "face au terrain", ne bénéficie pas en temps réel des renseignements collectés par les capteurs dont dispose le commandant de corps (sa cavalerie légère en premier lieu) et dont les ordres datent de quelques heures au mieux quand l'action exige parfois une décision immédiate.
Bien entendu, un médiocre se retranchera derrière les ordres reçus, et ses performances seront d'ailleurs piètres puisqu'il n'ajoutera aucune plus-value au talent du général en chef. C'est un Ney, par exemple, à l'exception de sa bravoure légendaire qui lui a permis d'emporter, en bon divisionnaire, quelques beaux morceaux de gloire militaire, mais sans aucun mérite opératif et encore moins stratégique chez l'intéressé, l'essentiel devant à la furia francese et aux dispositions de l'empereur en premier lieu. Au contraire, le "bon" commandant de corps est celui qui, dans le cadre général donné par le général en chef, est capable d'agir seul afin d'optimiser la manoeuvre et de coller au plus près à l'effet majeur du général en chef tout en prenant en compte, en temps réel, les évolutions de l'adversaire. C'est sa raison d'être.

Je ne crois vraiment pas que Napoléon était un adversaire de la subsidiarité du commandement, et qu'il punissait ses généraux coupables d'"interpréter" ses ordres. En bon chef, il ne les punissait que si leur interprétation s'avérait malheureuse. A l'inverse, il est possible que Bernadotte ait voulu coller aux ordres de Napoléon - plus j'en apprends sur ces journées d'octobre 1806, plus je me dis que c'est le cas. Ce n'était pas une erreur en soi, mais en fait, cela a été une grave faute dont il doit porter le poids dans l'Histoire : il a préféré la médiocrité dans l'obéissance à l'excellence dans l'initiative. Le dilemme est cornélien quand on risque la défaveur impériale, mais il n'y a pas de petite bravoure quand on commande en chef une armée française dont dépend le sort d'une campagne et donc de la patrie, et on peut être brave l'épée à la main face aux Autrichiens et lâche devant l'autorité de l'empereur.

CNE503

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Message Publié : 28 Avr 2011 6:52 
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Salluste
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Rigoumont a écrit :
bourbilly21 a écrit :
Bonsoir,
n'avez-vous pas l'impression que l'Empereur a quelque peu cherché à minimiser Auerstaedt pour que la postérité ne retienne qu'Iéna ?

Vous croyez? ;)

Tiens, au passage, Iena apparait sur les drapeaux... pas Auerstaedt.
D'ailleurs, sauf erreur, il n'y a aucune bataille gagnée à laquelle l'empereur n'était pas présent qui figure sur les drapeaux... hasard vous pensez? :mrgreen:


Cette affirmation serait à développer.

Par exemple l'étendard du 7è chasseurs à cheval (dans lequel j'ai servi) portait la mention Polotsk (victoire secondaire de la campagne de Russie gagnée par un maréchal : Gouvion saint Cyr).

Une courte recherche sur google permet de trouver au moins deux régiments portant la mention Auestaedt : le 17è et le 85è RI.

Ces mentions auraient elles été ajoutées après l'Empire ? j'en doute.

Par ailleurs Napoléon a adressé une lettre de félicitations à Davout (ce qui n'était pas dans ses habitudes) et a choisi son corps pour défiler dans Berlin


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Message Publié : 28 Avr 2011 10:12 
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Fustel de Coulanges
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bourbilly21 a écrit :
cf l'apostrophe de Davout à Napoléon :"si votre misérable Ponte Corvo n'avait fait déboucher ne serait-ce qu'une tête de colonne, j'aurais 10 000 hommes de plus au service de la France" !


Le souci, c'est que, comme le fameux rapport du même personnage et transmit à la psotérité pra la même dame, ce témoignage de Trobriand rapporté par la marquise de Blocqueville quarante trois ans après les faits est fort douteux.
On y apprend qu'il entendit, l'oreille collée à la porte ("pour la première fois de sa vie" lol ), la déclaration en question. Or à cette date (16 octobre), Napoléon était à Weimar et Davout à Naumbourg.

Dans cette affaire, il serait sans doute bon de prendre avec prudence les "témoignages" et autres réfléxions émis après coup pour salir les uns ou redorer le blason des autres, pour y voir un peu plus clair.

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Message Publié : 28 Avr 2011 13:25 
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Jean Mabillon
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Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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Drouet Cyril a écrit :
Dans cette affaire, il serait sans doute bon de prendre avec prudence les "témoignages" et autres réfléxions émis après coup pour salir les uns ou redorer le blason des autres, pour y voir un peu plus clair.


Certes mais la correspondance de Napoléon (édition Fayard) contient deux lettres de réprimande envoyées à Bernadotte : l'une du 21 octobre et signée de Berthier - l'autre du 23 octobre et signée de l'Empereur.

Napoléon pouvait être de mauvaise foi et reconstruire l'histoire ex post, c'est vrai (ce sera surtout vrai à ste Hélène quand les maréchaux comme Ney ou Murat seront morts ou réduits au silence comme Bernadotte roi de Suède) - . Mais là il se réfère explicitement et secrètement à une désobéissance de Bernadotte. S'il n'avait pas envoyé un ordre formel à son maréchal auquel celui-ci aurait désobéi, aurait il osé lui adresser ces réprimandes alors que l'intéressé pouvait parfaitement se défendre?

Par ailleurs, ces échanges s'éloignent du sujet du débat (les plans russes et prussiens). Cela fait que si dans deux ans on retrouve le sujet sur l'index on ne pourra comprendre qu'il ouvre un débat sur Bernadotte à Auestaedt ...
La modération peut elle ouvri un nouveau fil sur cette question distincte par souci de clarté des titres qui devraient correspondre aux échanges ?


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Message Publié : 28 Avr 2011 14:03 
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Fustel de Coulanges
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Citer :
Certes mais la correspondance de Napoléon (édition Fayard) contient deux lettres de réprimande envoyées à Bernadotte : l'une du 21 octobre et signée de Berthier - l'autre du 23 octobre et signée de l'Empereur.


Oui, et ces documents ont une toute autre valeur (en tout cas peuvent servir vraiment de base à une discussion) que le témoignage et le rapport de Trobriand publiés par la marquise de Blocqueville en 1879. J'ai d'ailleurs déjà deux mots sur la lettre du 23.
Cf. plus haut.

Citer :
Une courte recherche sur google permet de trouver au moins deux régiments portant la mention Auestaedt : le 17è et le 85è RI.
Ces mentions auraient elles été ajoutées après l'Empire ? j'en doute.


Si je ne m'abuse cela doit pourtant être le cas.
Voici ce que disait le décert du 25 décembre 1811 :
"Art. 8 : Lorsque l'étendard qui actuellement attaché aux aigles sera usé par le temps, et au plus tôt tous les deux ans, notre ministre de la guerre nous proposera l'envoi au corps d'un étendard sur lequel sera brodé d'un côté, L'Empereur Napoléon à tel Régiment ; et de l'autre, le nom des batailles de la Grande Armée auxquelles ce régiment se sera trouvé trouvé ; savoir, les batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, de Friedland, d'Eckmühl, d'Essling et de Wagram."

Si j'en crois l'ouvrage de Wise et Rosignoli, Flags of the napoleonic wars, les 17e et 85e portaient sur leurs couleurs Austerlitz, Iéna, Eylau, Eckmülh, Wagram.

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Message Publié : 28 Avr 2011 18:06 
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Salluste
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Drouet Cyril a écrit :
Si j'en crois l'ouvrage de Wise et Rosignoli, Flags of the napoleonic wars, les 17e et 85e portaient sur leurs couleurs Austerlitz, Iéna, Eylau, Eckmülh, Wagram.

Il semble même qu'ils portaient "JENA" plutôt que "IENA".
Pour le 85e par exemple, la mention d'Auerstaedt est postérieure au premier empire. On y a ajouté également des mentions antérieures pour les campagnes de la révolution et postérieures au premier empire et on a supprimé les autres batailles du premier empire - le document wikipedia évoqué plus haut le montre également.


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Message Publié : 29 Avr 2011 8:46 
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Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Citer :
Il semble même qu'ils portaient "JENA" plutôt que "IENA".


Oui.
Le décret du 25 décembre 1811 (là aussi j'ai tapé trop vite) use bien du J et non du I.

Le drapeau du 6e léger :
http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/PM0 ... 500922.jpg

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Message Publié : 03 Mai 2011 8:58 
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Plutarque
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Aigle a écrit :
La modération peut elle ouvri un nouveau fil sur cette question distincte par souci de clarté des titres qui devraient correspondre aux échanges ?


Ce serait souhaitable en effet, d'autant que plusieurs sujets se cotoient sous le même fil :

-plans prussiens et russes,
-attitude de Bernadotte pendant la campagne de 1806,
-témoignage de Trobriand,
-noms des batailles figurant les drapeaux régimentaires période Empire et post Empire,
...

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« Je ne considère pas Napoléon comme un personnage supérieur par l’esprit, le jugement ou la valeur ; c’est un personnage de second plan. »
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Message Publié : 03 Mai 2011 9:08 
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Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Comme je l’ai fait plus haut concernant la lettre du 23 octobre, je vais développer quelques points concernant la missive écrite deux jours plus tôt par Berthier sur ordre de Napoléon.
La voici :

« L'Empereur, Monsieur le Maréchal, me charge de vous écrire qu'il est très mécontent de ce que vous n'avez pas exécuté l'ordre que vous avez reçu de vous porter hier à Kalbe, pour jeter un pont à l'embouchure de la Saale, à Barby. Cependant vous deviez sentir que toutes les dispositions de l'Empereur étaient combinées.
Sa Majesté, qui est très fâchée que vous n'ayez pas exécuté ses ordres, vous rappelle à ce sujet que vous ne vous êtes point trouvé à la bataille d'Iéna ; que cela aurait pu compromettre le sort de l'armée et déjouer les grandes combinaisons de Sa Majesté, et a rendu douteuse et très sanglante cette bataille, qui l'aurait été beaucoup moins. Quelque profondément affecté qu'ait été l'Empereur, il n'avait pas voulu vous en parler, parce qu'en se rappelant vos anciens services il craignait de vous affliger, et que la considération qu'il a pour vous l’avait porté à se taire. Mais, dans cette circonstance où vous ne vous êtes pas porté à Kalbe, et où vous n'avez pas tenté le passage de l'Elbe, soit à Barby, soit à l'embouchure de la Saale, l'Empereur s'est décidé à vous dire sa façon de penser, parce qu'il n'est point accoutumé à voir sacrifier ses opérations à de vaines étiquettes de commandement.
L'Empereur, Monsieur le Maréchal, me charge encore de vous parler d'une chose moins grave : c'est que, malgré l'ordre que vous avez reçu hier, vous n'avez pas encore envoyé ici trois compagnies pour conduire vos prisonniers. Il en reste à Halle 3 500 sans aucune escorte. L'Empereur, Monsieur le Maréchal, vous ordonne d'envoyer sur-le-champ un officier d'état-major à la tête de trois compagnies complètes, formant 300 hommes, pour prendre tous les prisonniers qui sont à Halle et les conduire à Erfurt. Il ne reste ici que la Garde impériale, et l'Empereur ne veut pas qu'elle escorte les prisonniers faits par votre corps d'armée.
Il est neuf heures, et il n'est pas question des trois compagnies que je vous ai demandées hier. »





Tout d’abord, il convient de préciser qu’il s’agit ici des tout premiers reproches formulés depuis la bataille d’Iéna. Durant la semaine qui s’écoula, les ordres se succédèrent sans référence aucune à la malheureuse manœuvre de Dornburg, et au contraire, Bernadotte, en pleine poursuite des forces prussienne eut, logiquement, droit aux honneurs du Bulletin suite au combat de Halle (17 octobre) où le 1er corps s’empara de la ville défendue par les 20 000 hommes du duc de Wurtemberg, infligeant à l’ennemi la perte de 5 000 prisonniers.


Vient l’objet de la lettre : la non exécution de l’ordre de construction de pont sur l’Elbe et de passage dudit fleuve.
Il est nécessaire ici de faire un petit retour en arrière.

Le 20 octobre, à 4 heures du matin, Berthier rédigeait une lettre par laquelle était ordonné à Bernadotte de laisser une division à Aschersleben chargée de collaborer avec le corps de Soult dans la poursuite de l’ennemi vers Magdebourg, et surtout de diriger le restant de son corps d’armée soit vers Calbe ou Bernburg et de jeter un pont sur l’Elbe à l’embouchure de Saale (« S. M. vous ordonne de vous diriger avec le restant de votre corps sur Calbe ou Bernburg et que vous fassiez jeter un pont sur l’Elbe à l’embouchure de la Saale, dans le lieu qui sera le plus favorable d’après les reconnaissances que vous aurez faites »).

Nous nous situons ici dans la phase de poursuite d’Hohenlohe. Alors que Soult et Murat le chassaient vers Magdebourg, Napoléon envisageait le passage de l’Elbe par le 1er corps afin de bloquer ou de considérablement gêner la retraite ennemie autour de cette dernière ville.
Dans le même temps (20 octobre, également à 4 heures), des ordres allant dans un sens similaire étaient écrits à Murat. Ce dernier, dans le cas où il se trouvait dans l’impossibilité de tomber sur une forte colonne en retraite du côté de Magdebourg, devait diriger sa marche vers Calbe (la lettre ne le précisait pas, mais il y avait tout lieu de penser que Napoléon envisageait ici le passage à venir de l’Elbe par la cavalerie du grand-duc de Berg sur le pont supposément construit par Bernadotte). Rongeant son frein devant Magdebourg, Murat (l’ordre de 4 heures du matin ne lui étant pas encore parvenu) annonçait dès 17 heures (dans le cas où Magdebourg ne répondait pas favorablement aux offres de capitulation et sans nouveaux ordres contraires) qu’il allait marcher dès le lendemain, via Calbe, sur Dessau afin d’y franchir l’Elbe sur le pont qui s’y trouvait. Il ordonna également à Beaumont et au 13e chasseurs de filer au plus vite sur Barby (il y arriva le 20 au soir) et d’y regrouper le plus d’embarcations possible (il n’y trouva qu’un seul bac).

Du côté du prince de Ponte-Corvo : l’ordre du 20 octobre (toujours celui de 4 heures du matin) fut transmis en début de matinée. Bernadotte, de suite, modifia sa route et dirigea les divisions Drouet et Dupont sur Bernburg et envoya des détachements à Calbe.
Cependant, jeter un pont sur l’Elbe, même si cela représente l’espace de quelques secondes pour l’écrire sur une impérative missive ; sur le terrain, l’affaire est autrement plus compliquée. Bernadotte passa en effet une partie de la journée du 21 à jauger les possibilités de passage. Mais force était de constater qu’il n’y avait pas à Barby les embarcations nécessaires à l’édification d’un pont de bateaux. Bernadotte avait bien chargé le colonel Morio de lui faire parvenir tous les bateaux qu’il pourrait trouver à Rothemburg, mais ce dernier n’en trouva que quatorze, et leur acheminement ne pouvait répondre aux impératifs de temps imposés par l’Empereur. Pour information, Napoléon avait ordonné, toujours le 20, à 4 heures du matin, à Songis de rassembler tous les bateaux présents à Halle afin de les convoyer dès le matin Barby. Un train de bateaux partit bien le jour même, mais n’atteignit sa destination finale, bien trop tard, que le 23 au soir.
Le 21, le constat était tristement clair (pas seulement pour Bernadotte d’ailleurs, puisque Murat, qui dans sa route vers Dessau avait finalement reçu les ordres impériaux lui prescrivant de se diriger vers Calbe, l’accompagna à Barby) : il n’y avait sur les lieux que trois bacs, deux barques et deux nacelles. Autant dire que la construction d’un pont était illusoire.


Le lendemain, dès 8 heures, de nouvelles directives furent transmises : « L’Empereur, M. le Maréchal, vous ordonne de passer dans la journée du 21 et dans la nuit l’Elbe ». Puis, une heure plus tard, face à l’absence de travaux relatifs au pont ordonné les reproches fusèrent : « vous n'avez pas exécuté l'ordre que vous avez reçu de vous porter hier à Kalbe, pour jeter un pont à l'embouchure de la Saale, à Barby […] vous ne vous êtes pas porté à Kalbe, et où vous n'avez pas tenté le passage de l'Elbe, soit à Barby, soit à l'embouchure de la Saale ».
Suite, à son inspection de l’Elbe à Barby, Bernadotte s’en revint à Bernbug. Ce fut là, à 20 heures, qu’il reçut les missives de 8 et 9 heures. Il répondit immédiatement à Berthier en lui faisant savoir que l’ordre de passage (lettre de 8 heures) ne pouvait être exécuté dans les délais exigés, les embarcations à disposition étant en nombre bien trop faibles. A noter que si l’ordre du 20 prescrivait de jeter un pont sur l’Elbe, rien n’était dit sur un éventuel passage du 1er corps et sur la marche à suivre.

Bernadotte poursuivit bien sûr sur l’édification d’un pont en ces termes : « Il vous suffira de jeter un œil sur l’ordre que vous m’avez adressé hier [lettre du 20, à 4 heures] pour vous assurer que je ne pouvais point encore avoir passé l’Elbe ; vous me prescriviez de me rendre à Calbe ou à Bernburg et vous me dites de faire reconnaître la place pour jeter un pont dans les environs de la Saale. Non seulement j’ai chargé de suite le colonel du génie Morio de rassembler tous les moyens et de faire descendre la Saale à tous les bateaux qui s’y trouvaient, mais encore j’ai été faire la reconnaissance des lieux et voir par moi-même sur quoi nous pouvions compter ; mais, M. le Duc, pour jeter un pont sur l’Elbe, vous savez vous-même que ce peut être l’affaire d’un jour ; il est impossible de se procurer en si peu de temps tous les matériaux nécessaires. »

Ce fut cette lettre justificative qui entraîna la rédaction de celle du 23 octobre dont j’ai parlé dans un post précédent. A noter, que dans cette nouvelle lettre, l’Empereur ne parla pas du pont de Barby et de la « non-exécution » des ordres du 20…
Pour information, Drouet et Dupont, conformément aux ordres de passage qui venaient d’arriver au 1er corps dans la soirée, quittèrent respectivement leur position respective de Nienburg et Bernburg dans la nuit du 21 au 22. Sur la rive opposée, le passage de l’Elbe effectué (sur deux bacs et une dizaine de barques ; sans doute celles du colonel Morio), Drouet atteignait Zerbst à 14 heures, Dupont à 19. Dès le matin, Bernadotte, annonçant le passage à Berthier, continuait sa défense : « Il est impossible d’aller plus vite avec d’aussi faibles moyens ; j’ai la conviction d’avoir fait tout ce que je devais et tout ce que je pouvais. Je suis resté hier 12 heures à cheval et toute cette nuit j’ai été sur pied. »

Outre l’affaire du pont de Barby, Berthier profita de sa lettre pour reprocher à Bernadotte son attitude lors des marches ayant abouti à la bataille d’Iéna.
Pour cela, je vous renvois à mes commentaires concernant la lettre du 23 octobre. Néanmoins, je vais tout de même tenir une petite réflexion.
Si l’on en croit Savary (Mémoires), Napoléon aurait trouvé l’attitude de Bernadotte « odieuse » et « honteuse », et aurait pensé le faire fusiller après un passage devant un conseil de guerre. Napoléon lui-même évoqua cette option :
« La conduite de Bernadotte, à Iéna, a été telle, que l'empereur avait signé le décret pour le faire traduire à un conseil de guerre, et il eût été infailliblement condamné, tant l'indignation était générale dans l'armée; il avait manqué faire perdre la bataille. C'est en considération de la princesse de Ponté-Corvo, qu'au moment de remettre le décret au prince de Neufchâtel, l'empereur le déchira. »
(Montholon, Mémoires pour servir à l’histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène, par les généraux qui partagé sa captivité, et publiés sur les manuscrits entièrement corrigés de la main de Napoléon)
Il est tout même fort étonnant que malgré des faits supposés aussi graves, Napoléon attendit une semaine pour les évoquer directement à l’intéressé, laissant ce dernier en première ligne dans la poursuite de l’ennemi, et profita en fait de sa lettre sur les manœuvres de Barby pour coucher enfin sur le papier des reproches sensés être susceptibles de mener un maréchal d’Empire face au peloton d’exécution…


La suite de la lettre est plus anecdotique, Berthier reprochant à Bernadotte de ne pas avoir envoyé d’escorte pour convoyer les prisonniers prussiens de Halle sur Erfurt.
Les ordres avaient pourtant bien été donnés. Ainsi, Dupont avait reçu, le 19, l’ordre de diriger sur Halle trois compagnies à cette fin.
Bernadotte se dédouana en ces termes : « Mon chef d’état-major vous a rendu compte de toutes les précautions que j’ai prises pour l’exécution de cet ordre ; il est bien cruel, M. le Duc, qu’un retard qui m’est tout à fait étranger, puisse être encore un grief contre moi. »
A noter que l’escorte en question arriva à Erfurt le 25, y amenant 3 531 prisonniers.

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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Message Publié : 04 Mai 2011 6:52 
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Salluste
Salluste

Inscription : 01 Nov 2007 21:45
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Scindée ou pas, je reviendrai avec plaisir dans cette discussion d'ici quelques semaines car le travail ne m'en laisse plus le temps actuellement.

Cordialement.


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Message Publié : 15 Sep 2014 10:46 
La Saussaye a écrit :
Pour ce qui est de la "tarte à la crème" en question, le fait est que l'habitude était alors dans l'armée française de marcher au canon. Bernadotte n'a pas marché au canon, voili voilou ...
Puisque le sujet est relancé ailleurs, je répète ce que j'y ai mis. Pour les défenseurs de Bernadotte (Plunkett Barton, etc. se référant notamment à une étude d'un colonel Titeu en 1905) Bernadotte décline la proposition de Davout de marcher ensemble, mais à ce moment on ne sait pas où est l'ennemi ni qui le rencontrera, donc il s'en tient aux ordres qu'il a reçus de l'Empereur. Au moment où il entend le canon, de deux côtés à la fois, il ne sait rien de plus, et juge qu'il ne pourrait pas intervenir en temps utile à cause du relief très difficile obligeant à un grand détour (il ne suffit pas de mesurer la distance sur une carte... c'est le même problème que pour Grouchy en Belgique). Même en terrain facile, une armée ne change pas de direction si simplement que ça. Donc, il continue sa route.

Après, un futur roi de Suède doit facilement trouver des défenseurs "complaisants". Mais Napoléon a aussi été "complaisant" pour lui-même dans ses souvenirs.


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