Alain.g a écrit :
Il semble que la nuit du 14 juillet 1789 ait été une nuit de panique totale de la population à Paris. Le bruit que les nobles ont décidé d'affamer la population et qu'une répression de la révolte des parisiens est en préparation se répand. Le comble est atteint lorsque les parisiens voient arriver les troupes du baron de Bézenval.
La panique saisit Paris, le tocsin sonne pour appeler les citoyens à prendre les armes. Au matin, le peuple se dirige vers l'énorme forteresse qu'était la Bastille et il la prend. Le retentissement est énorme, c'est ce que les ouvrages sur la Révolution ont négligé de préciser, mais pas de doute à l'époque, le 14 juillet est un acte d' héroisme populaire exceptionnel pour tous les contemporains (Jourdain, la Révolution une exception française, p. 32).
On peut se demander si l'histoire des trois journées clés de la Révolution, les 12, 13 et 14 juillet 1789, est bien connue.
Jourdain, dans l'ouvrage précité pense que le baron de Bézenval, proche de la Reine, est à l'origine par son comportement de chef des troupes dans Paris, de la prise de la Bastille. C'est l'arrivée de ses troupes qui aurait ameuté les parisiens et provoqué la panique, le bruit ayant couru qu'on voulait leur perte, d'après Jourdain.
Sur Wiki on lit une version précise:
" En 1789, Besenval est commandant militaire de l'Île-de-France, des provinces limitrophes et de la garnison de Paris. Dès le mois de mai, il rétablit fermement l'ordre au faubourg Saint-Antoine. Malgré ses instances, le gouvernement refuse de renforcer la garnison de Paris. Mais il commet une erreur de jugement lorsque, le 12 juillet,
ulcéré par la passivité du gouvernement, il décide de retirer les troupes de Paris, ce qui permettra à la population de piller les Invalides et de marcher sur la Bastille. Les émeutiers, qui voient en lui l'âme de la réaction, réclament sa tête.Avec l'autorisation de Louis XVI, Besenval quitte Paris mais, reconnu près de Provins, il est arrêté, sauvé du lynchage grâce à l'intervention de Jacques Necker, emprisonné longuement au château de Brie-Comte-Robert puis déféré devant le Châtelet pour crime de lèse-nation.
On l'accuse d'avoir voulu assiéger Paris et médité l'incendie de la ville et le massacre de ses habitants. Grâce à une efficace plaidoirie de De Sèze, ces accusations absurdes sont réduites à néant et Besenval obtint son acquittement. Mais sa santé s'est altérée avec l'emprisonnement. Un médecin charlatan lui prescrit un régime de truffes, de pâtés et de jambon qui achève de le tuer. Il meurt le 2 juin 1791. "
Passionnante cette version, probablement rédigée par un connaisseur, qui laisse supposer que: 1/ Bezenval amène des troupes et affole la population, causant la panique des parisiens et la prise de la Bastille et 2/ Il retire les troupes, rendant possible cette prise comme celle des Invalides.
Louis XVI par son inaction et son refus bien connu de ne faire aucun mort aurait amené le baron à commettre la faute majeure de laisser Paris sans troupes. Les insurgés veulent condamner Bézenval, accusé d'avoir voulu massacré les parisiens; Bézenval qui cherchait à quitter la France, car Paris était en révolution. Comme beaucoup de nobles, ce qui en dit long sur la panique qui règne à Paris le 14 juillet 1789.