Aigle a écrit :
Quant à lier la terreur et la guerre c'est là une hypothèse évidente mais qui ne reste qu'une hypothèse. L'acharnement des Jacobins à créer une nouvelle société politique et religieuse peut tout de m^me laisser soupçonner qu'un gouvernement jacobin même en situation de paix extérieur aurait été fortement menacé de l'intérieur - or face à leurs adversaires (même venant du camp républicain et anticlérical) l'expérience a démontré que les jacobins n'hésitaient pas à recourir à la violence. Les débuts de la Révolution (dès juillet 1789) ont été marqués par des violences qui montrent (dans tous les camps sauf celui du pauvre Roi) un terrible manque de maturité politique.
C'est ce qu'observe François Furet, la violence commence dès le début de la révolution, elle n'est pas une conséquence des menaces extérieures ni des troubles intérieurs des factions; et ajoute Furet, elle explose quand la situation extérieure est en voie d'être surmontée.
J'ajoute, par ailleurs, que bien que les girondins et les montagnards soient issus d'une scission du club des jacobins, créé très tôt dans la Révolution, on peut se demander s'ils ne sont pas séparés par leurs références doctrinaires.
Il est en effet remarquable que Robespierre ne se réfère qu'à Rousseau et pas aux Lumières. Rousseau et sa thèse de la souveraineté absolue du peuple, par dessus les libertés. Robespierre n'adhère pas à Voltaire, Diderot, Montesquieu, qui font des libertés un primat, contrairement aux girondins qui admirent plus Voltaire que Rousseau.
Il est possible que Thermidor ait été la revanche de l'esprit des Lumières sur les théories égalitaires de Rousseau ? A discuter.
Il y a aussi cette référence à Sparte, Sparte pour qui un citoyen est un militant de Sparte, est typique de Robespierre qui veut un peuple enrolé dans l'idéal républicain comme à Sparte, l'individu appartient à la nation, et il n'a pas de droits propres comme dans les Lumières et dans la première Révolution française.