grossmann a écrit :
Pourquoi napoléon avait prit la direction de Moscou alors que le tsar et sa cour se trouvait a Saint-Pétersbourg ?
Napoléon, rejetant des options plus prudentes mais l'obligeant à allonger considérablement la durée de la campagne (il évoquait la possibilité d'une guerre de trois ans) et donc son éloignement de Paris, recherchait une bataille suffisamment désastreuse pour l'armée ennemie et ainsi obtenir la soumission d'Alexandre. Le début de la campagne ne lui ayant pas procuré la rencontre et l'anéantissement projeté, la poursuite s'est opérée plus loin vers l'est.
On peut, à ce sujet, se référer au Manuscrit de 1812, de Fain :
« Les Russes, dit-on, battent volontairement en retraite ; ils voudraient nous attirer jusqu'à Moscou ! Non, ils ne battent pas volontairement en retraite. S'ils ont quitté Wilna, c'est qu'ils ne pouvaient plus s'y rallier; s'ils ont quitté la ligne de la Duna, c'est qu'ils avaient perdu l'espoir d'y être rejoints par Bagration. Si dernièrement vous les avez vus nous céder les champs de Witepsk, pour se retirer sur Smolensk , c'est afin d'opérer cette jonction tant de fois reculée. Le moment des batailles approche. Vous n'aurez pas Smolensk sans bataille; vous n'aurez pas Moscou sans bataille.
Une campagne active peut avoir des chances défavorables; mais la guerre qui tirerait en longueur en aurait de bien plus fâcheuses, et notre éloignement de la France ne ferait que les multiplier !
[...]
Et pourquoi nous arrêter ici huit mois, quand vingt journées peuvent nous suffire pour atteindre le but ? Prévenons l'hiver et les réflexions! Il nous faut frapper promptement, sous peine de tout compromettre. Il faut être à Moscou dans un mois, sous peine de n'y entrer jamais !
A la guerre, la fortune est de moitié dans tout. Si l'on attendait toujours une réunion complète de circonstances favorables, on ne terminerait rien.
En résumé, mon plan de campagne c'est une bataille, et toute ma politique, c'est le succès. »
Ou encore aux mémoires de Caulaincourt :
« Avant un mois, nous serons à Moscou ; dans six semaines, nous aurons la paix. »
C'était le 18 août, à Smolensk. Une semaine plus tard, Napoléon s'enfonçait encore un plus vers l'est à la poursuite de l'armée ennemie...
A l'heure des bilans héléniens, Napoléon évoqua l'option de Saint-Pétersbourg :
« Si, au lieu de marcher sur Moscou, j’eusse marché sur Pétersbourg, j’aurais eu la paix. »
(Bertrand, Cahiers de Sainte-Hélène)
Face à Gourgaud (Journal de Sainte-Hélène), l'Empereur se montrait moins affirmatif :
« J’aurais peut-être mieux fait de prendre Pétersbourg, siège du gouvernement et des affaires. »
grossmann a écrit :
Si Napoléon avait engagé la garde a la bataille de Borodino (ou Moskova) comme le demandait ses maréchaux, est ce que cella aurait put être la Victoire décisive contre l'armée russe ?
Ptêt ben qu'oui, p'têt ben qu'non...
Et pourtant, je ne suis pas Normand ; mais, c'est vrai, fort peu adepte des "what-if ?"...