b sonneck a écrit :
Il faudrait vérifier avec le registre de contrôle de la légion de l'Ain. Cela me surprend quand même, car l'ordonnance du 3 août 1815, qui portait à la fois sur le licenciement de l'armée impériale et l'organisation des légions, avait précisément pour but de rompre tout lien entre les deux armées. Je n'ai pas sous les yeux le texte de cette ordonnance, juste les notes que j'avais prises lorsque je l'avais consultée, dans le bulletin des lois :
Après vérification, le 1er de ligne de 1820 a bien une filiation avec son prédécesseur d'avant 1790, colonel-général : par le "règlement de l'amalgame" du 12 août 1793, la réorganisation en demi-brigades prévoyait la fusion totale des bataillons de ligne et de volontaires, compagnie par compagnie. L'amalgame ne sera réalisé qu'au printemps 1794, mais dès lors, la filiation est définitivement rompue pour tous les corps… à l'exception du 1er régiment d'infanterie :
malgré tous ces bouleversements et pour des raisons fortuites, le 1er RI est en effet a priori le seul à pouvoir revendiquer d'une certaine continuité depuis sa création, au travers du 2e bataillon de colonel-général (premier dans l'ordre de préséance des régiments d'infanterie avant 1790), transformé en 2e demi-brigade de bataille en 1794, qui donne naissance à la 9e demi-brigade de ligne lors de la réorganisation de 1796, elle-même rebaptisée 9e régiment de ligne en 1803. En 1815 celui-ci donnera par hasard naissance à la 1re légion de l'Ain, qui deviendra 1er régiment de ligne en 1820.
On a donc bien le premier régiment de l'infanterie française de 1790 qui, après moultes péripéties ayant transformé un de ses bataillons en 9e de ligne en 1803-1815, sert à créer la 1re légion départementale, elle-même transformée en 1er de ligne en 1820.
Autre précision : c'est l'ordonnance du 23 octobre 1820 qui ordonne la transformation des 87 légions départementales en 60 régiments de ligne et 20 régiments d'infanterie légère. Les régiments de ligne sont numérotés de 1 à 60 et déclarés héritiers des régiments qui ont porté le numéro avant eux. C'est une nouvelle rupture après celle de 1815 et désormais, la seule filiation à retenir, quoique artificielle mais qui sera confirmée par le ministère de la Guerre en 1839, sera celle du numéro des corps.
CEN EMB