Pour les papiers d'identité, je pense qu'il ne faut pas sous-estimer les capacités de nos ancêtres à se reconnaître. Dans un monde sans écrit ou presque, ils devaient avoir une bonne mémoire des visages et des interactions sociales, pour se souvenir des multiples services rendus et des dons et contre-dons échangés. La question de l'identité est justement le sujet du Retour de Martin Guerre.

Dans un tout ordre d'idée, Borgès casse le mythe dans l'Immortel où il présente l’immortalité comme un état qui prive l’être humain de trois
dimensions fondamentales : vitalité, identité et dignité.

Justement, l'un des défauts de la profession de comédien est justement cette difficulté à se fondre dans la masse. Car il faut imaginer la tête que ferait quelqu'un de 35 ou 40 ans en reconnaissant la tête du comédien qui l'aurait émerveillé 15 ou 20 ans avant... surtout si cette tête semble ne pas avoir subit les ravages du temps...

En revanche, si un comédien apparaît grimé, qui plus est avec un nom de scène, ou un personnage générique, cela doit faciliter la dissimulation : "Je joue Arlequin comme avant moi mon père, mon grand-père, mon arrière-grand-père...".

Par contre, je pense que même une troupe de comédiens doit s'annoncer à une autorité dans un village - y a-t-il déjà des maires au XIXe siècle ?, et certainement soit trouver un mécène, soit mentionner à titre de référence l'autorité du village précédent. Il paraît difficile de n'avoir qu'une existence administrative avant le XXe siècle.

Les communes ont des "Maire" depuis la Révolution. Avant, les communautés villageoises avaient un "Syndic".