Lampsaque a écrit :
J'ai toujours lu que la volonté de guerre avait été essentiellement française
Vous semblez confondre le 20 avril 1792 - où c'est bien Louis XVI qui propose la guerre à la Législative contre le roi de Bohême et de Hongrie et seulement lui (pas tous les Etats du Saint-Empire) - avec ce qui se passa après le 21 janvier 1793, c'est-à-dire lorsque la 1ère coalition des monarchies européenne se forma contre la France, à 14 contre 1.
Il y a pratiquement une année entre les deux événements, je vous prie donc de ne pas mélanger les deux choses afin de ne pas nuire à l'intelligibilité de l'échange étant donné que je faisais allusion à 1793 plus haut et non pas au printemps 1792.
Lampsaque a écrit :
Ajoutons que les forces armées françaises étaient considérablement affaiblies par la désertion (des officiers surtout), l’indiscipline et la ruine des finances.
De nombreux officiers demeurent tout de même et après les premiers revers du printemps 1792, les Français rétablissent la situation. En 1793 ce sera plus compliqué.
Il n'y a pas de "ruine des finances" à cette date, puisqu'un certain Talleyrand avait proposé quelques mois plus tôt que les biens du clergé puissent être intégrés aux biens nationaux. Cela ne compensait pas tout, mais cela avait permis un bon bol d'oxygène.
La banqueroute des 2/3 c'est sous le Directoire, pas en 1792-1793.
Lampsaque a écrit :
l’empereur Léopold II
Il n'a jamais connu ses Etats en guerre contre la France, ni en 1792, ni en 1793, puisqu'il était déjà mort.
Vous devez confondre avec François Ier.
Lampsaque a écrit :
Comme je l’ai dit plus haut, la France s’est fixée très tôt comme but au moins le Rhin. Tandis que ni l’empereur ni le roi de Prusse ne souhaitaient annexer des territoires en France
La France ne s'est jamais fixée des buts de guerre en 1792. La question se pose en 1793 lorsque des territoires "extra-français" se retrouvent entre les mains de la jeune République et c'est à ce moment (la 1ère en 1795) que ces "Républiques soeurs" vont naitre, il ne s'agit certainement pas d'annexions pures et simples au départ.
Au passage, évitez de faire un copier-coller de
wiki, les lecteurs méritent mieux.
Voilà un exemple intéressant pour 1792, puisque nous sommes finalement obligés d'y faire allusion du fait de votre digression.
https://www.lhistoire.fr/la-r%C3%A9publique-t-elle-voulu-la-guerreCela dit, jeter toujours la pierre à cette "République guerrière" nous fait soit tomber dans la caricature, soit dans de la propagande contre-révolutionnaire. Que vous le vouliez ou non, c'est ainsi. Tout ce que l'historiographie de la période nous a appris - elle ne se trouve pas forcément sur
wiki - c'est que présenter la France comme l'agresseur en 1792 ne se comprend que lorsqu'on appartient à l'école conservatrice, c'est-à-dire monarchiste et que le plus souvent on se trouve hostile à ces "valeurs" révolutionnaires. Cela peut s'entendre (et se lire), puisque c'est une opinion, mais cela ne résiste bien entendu pas à l'épreuve des faits.
De plus, si pour vous lorsqu'un pouvoir constitué doit accepter que ses voisins entrent dans son pays pour en fixer le gouvernement et la politique qu'il doit mener ce n'est pas un but de guerre et de l'ingérence, alors je ne sais pas trop ce qu'il vous faut ! Car il est bien là le but de guerre des austro-prussiens - alors qu'il n'y en a aucun à la même époque chez des révolutionnaires qui ne sont même pas encore des républicains - que feu Léopold II avait proféré à Pillnitz et que le
Manifeste du duc de Brunswick exprime littéralement :
Brunswick a écrit :
« Sa Majesté l’Empereur et Sa Majesté le roi de Prusse appellent et invitent à retourner sans délai aux voies de la raison et de la justice, de l’ordre et de la paix. C’est dans ces vues que moi, soussigné général commandant en chef des deux armées déclare :
Que les généraux, officiers, bas-officiers et soldats des troupes de la ligne française sont tous sommés de revenir à leur ancienne fidélité et de se soumettre sur le champ au roi leur légitime souverain.
Que la ville de Paris et tous ses habitants sans distinction seront tenus de se soumettre sur le champ et sans délai au roi, de mettre ce prince en pleine et entière liberté et de lui assurer, ainsi qu’à toutes les personnes royales, l’inviolabilité et le respect auxquels le droit de la nature et des gens obligent les sujets envers les souverains ; leurs Majestés impériale et royale rendant personnellement responsables de tous les évènements, sur leur tête, pour être jugés militairement sans espoir de pardon, tous les membres de l’Assemblée Nationale, du département, du district, de la municipalité et de la garde nationale de Paris, les juges de paix et tous autres qu’il appartiendra, sur leur foi et parole d’empereur et de roi.
Que si le château des Tuileries est forcé ou insulté, que s’il est fait la moindre violence, le moindre outrage à Leurs Majestés, le roi, la reine et la famille royale, s’il n’est pas pourvu immédiatement à leur sûreté, à leur conservation et à leur liberté, elles en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable en livrant la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale, et les révoltés coupables d’attentats aux supplices qu’ils auront mérités. »
duc de Brunswick 25 juillet 1792
A vous lire, ce furent donc des crimes que de proclamer la "patrie en danger "et les levées en masse successives ?
Ces satanés révolutionnaires auraient dû accepter que la monarchie absolue et la société d'ordres reviennent sur le bon royaume de France comme elles existaient avant ce funeste été 1789, non ?
Enfin, le problème c'est que dans vos interventions respectives vous mélangez des contextes qui ont parfois vingt ans d'écart, ce n'est pas tenable pour qu'un échange puisse être serein, d'autant qu'il existe déjà de nombreux fils de discussion sur ces sujets.
Choisissez de quoi vous voulez parler : 1792, 1793 ou d'un certain Napoléon Bonaparte - objet du sujet, faut-il le rappeler ? -, qui était à peine officier à l'époque et très (mais alors très) loin du pouvoir.
Drouet Cyril a écrit :
Question démission, Talleyrand, suite à Austerlitz, se soumit et obéit au maître. L'heure viendra un an et demi plus tard avec Tilsitt.
Là encore oublié quelques mois plus tard, surtout lorsque Talleyrand recommandait à Napoléon de développer tout sons génie dans l'
imbroglio espagnol :
Talleyrand a écrit :
"Sire, Nous attendions aujourd'hui un bulletin sur l'affaire de Somo-Sierra, mais les nouvelles d'hier se sont tellement répandues que tout Paris les connait et espère que Votre Majesté est à Madrid depuis plusieurs jours, et c'est là qu'elle ralliera tous les esprits par la perspective des bienfaits d'un noble et heureux règne. Les Espagnols dispersés, fatigués par les défaites, aliénés par les discordes, épouvanté par le spectacle de l'anarchie, doivent tendre de toutes parts à chercher un point de ralliement : et qui mieux que Votre Majesté sait diriger les dispositions naissantes d'un peuple pour les faire servir au succès de ses vues ?"
Lettre de Talleyrand à Napoléon Ier du 8 décembre 1808.
Si ces Espagnols avaient parlé l'allemand et se trouvaient à l'Est du Rhin, peut-être lui aurait-il conseillé autre chose.
Quoiqu'il en soit, il semble avoir oublié sa "rigidité" d'esprit du passé...