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Message Publié : 26 Déc 2021 20:09 
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Lampsaque a écrit :
Conseiller, si vous voulez, mais il était devenu un opposant à la politique de guerre et de force.

Un piètre opposant qui reste tout de même en place pratiquement jusqu'au bout - donc ne semble pas trop gêné par la politique qu'on lui demande de mener ou bien qu'il souffle aux oreilles de Bonaparte (il faudra choisir !) - et qui, grâce à la générosité de Napoléon, sera sauvé de la ruine.

Lampsaque a écrit :
Il était censitaire, mais il était parlementaire ou quasi-parlementaire

Le système électoral était censitaire, pas le régime. Ce dernier était une monarchie constitutionnelle, régie pas une Charte, d'où était exclu un système parlementaire - puisque dans ce dernier les ministres sont responsables devant la ou les Chambres. Ce qui n'était pas le cas entre 1815 et 1830.
Que la pratique ait permis une transition vers le parlementarisme, observé plutôt après 1830, est autre chose et ne permet pour autant pas de qualifier ce régime de "parlementaire".

Lampsaque a écrit :
Qui a voulu la guerre idéologique ? Plutôt la France révolutionnaire que ses adversaires.

Libre à vous de faire l'apologie des idéaux de la Contre-Révolution, mais dans l'histoire on a rarement vu un Etat en attaquer quatorze autres en même temps.
Demeurons-en aux faits : au début de l'année 1793, c'est la France qui est attaquée par pratiquement toute l'Europe et non l'inverse.

Drouet Cyril a écrit :
Quand j'évoquais plus haut l'opinion de Talleyrand concernant la "paix glorieuse" ordonnée par Napoléon en 1805, je pensais tout particulièrement à la lettre qu'il écrivit trois jours après Austerlitz

Le futur prince de Bénévent aurait dû démissionner de ses fonctions immédiatement dans ces conditions.
Cela doit sans doute être un autre homme qui conseille à Napoléon d'intervenir en Espagne en 1808 - avant de se raviser par la suite.

Rebecca West a écrit :
La majorité de la population voulait le calme. Il y a belle lurette que les idéaux avaient été voilés de noir.

Bien entendu, les austro-prussiens marchant sur Paris promettaient d'ailleurs un "calme total" à cette population dont les yeux étaient "voilés de noir".

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Message Publié : 26 Déc 2021 20:54 
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Jean Froissart
Jean Froissart

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.
Inauguration du règne par une démarche de paix : main tendue à l'Angleterre.
"Monsieur mon frère,
Appelé au trône de France par la Providence et les suffrages du Sénat, du peuple et de l'armée, mon premier sentiment est un vœu de paix. La France et l'Angleterre usent leur prospérité. Elles peuvent lutter des siècles. Mais leurs gouvernements remplissent-ils bien le plus sacré de leurs devoirs ? Et tant de sang versé inutilement, et sans la perspective d'aucun but, ne les accuse-t-il pas dans leur propre conscience ? Je n'attache point de déshonneur à faire le premier pas … La paix est le vœu de mon cœur, mais la guerre n'a jamais été contraire à ma gloire..."

- Napoléon, Correspondance, Paris 12 nivôse an XIII (2 janvier 1805)

" … la démarche de Napoléon qui renouvelait celle faite en 1800 était, en réalité, peu justifiable. En effet les deux nations s'apprêtaient à une guerre à outrance … la lettre de l'empereur sembla à Londres une nouvelle manœuvre de propagande.
Le même jour d'ailleurs, Napoléon écrivait au roi d'Espagne pour l'encourager à lutter contre l'Angleterre. Il lui disait que l'on ne pouvait repousser que par les armes des affronts aussi sanglants que ceux que l'Espagne avait subis de l'Angleterre, qu'il fallait armer les vaisseaux, exiger des ministres une activité et une énergie d'exécution qui seules pouvaient sauver l'empire espagnol
..."

Une volonté de paix ? Une extension de conflit semble-t-il.
*-*

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"... we shall fight on the seas and oceans, we shall fight ... whatever the cost may be ... we shall never surrender...." (W. L. Churchill)
"... The ship is anchor’d safe and sound, its voyage closed and done, ... From fearful trip the victor ship comes in with object won ..." (W. Whitman Jr)


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Message Publié : 27 Déc 2021 0:03 
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Localisation : Provinces illyriennes
Du Manifeste de Brunswick sur lequel j'apportais une réponse à une remarque totalement insensée de votre part vous passez à 1805.
Pourrait-on conserver un minimum de cohérence dans la déclinaison de l'argumentaire ?

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Message Publié : 27 Déc 2021 1:00 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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@Duc de Raguse

"dans l'histoire on a rarement vu un Etat en attaquer quatorze autres en même temps.
Demeurons-en aux faits : au début de l'année 1793, c'est la France qui est attaquée par pratiquement toute l'Europe et non l'inverse."

J'ai toujours lu que la volonté de guerre avait été essentiellement française (et j'ai lu pas mal). Je viens de relire le très copieux article de wikipedia "Déclaration de guerre de la France au roi de Bohème et de Hongrie " et je ne vois rien qui contredise ce que j'ai appris.
Dans le chapitre Les responsabilités de la guerre :
"Dans le prolongement des analyses d'Albert Sorel et de Jean Jaurès, la tendance dominante chez les historiens de la Révolution française de toutes couleurs politiques, au xxe siècle, a été d'attribuer la responsabilité de la guerre contre l'Autriche en 1792 presque exclusivement aux Girondins. Les responsabilités sont sans doute plus complexes. [...]. La diplomatie autrichienne a également joué un rôle crucial par ses discours d'intimidation, de faux signaux suggérant que la Révolution était en danger."
[...] "ainsi, l'historien Michel Vovelle pose la question de savoir si la faute revient uniquement à la France quand les souverains européens en arrivèrent à une intervention. Son confrère Georges Lefebvre aboutit à la conclusion que les torts sont partagés et que dans l'état où se trouvaient l'Europe et la France, la politique de la Gironde pouvait se défendre".
"Pour les historiens François Furet et Denis Richet, les Girondins ne doivent pas porter seuls la responsabilité d'un conflit dont le défi, lancé à l'Europe, est un défi collectif."

Bref, il y a un certain débat, comme toujours, mais la responsabilité de la France est capitale.
Ensuite, la France n'a jamais proposé une paix ne comprenant pas l'annexion de deux territoires considérables : la Belgique et la rive gauche du Rhin, ce qui a entraîné une guerre perpétuelle avec l'Angleterre.
Donc la France a déclenché la guerre, a conquis et n'a jamais voulu renoncer à une de ses deux conquêtes (la Belgique), laquelle impliquait à peu près la guerre perpétuelle avec la plus grande puissance de l'époque (l'Angleterre).
Si bien que je trouve que j'ai été fondé à écrire : "de ce point de vue la Révolution, c’est l’agression et l’oppression" (par quoi je désignais surtout l'annexion de la rive gauche du Rhin).


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Message Publié : 27 Déc 2021 9:54 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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@Duc de Raguse

. Ajoutons que les forces armées françaises étaient considérablement affaiblies par la désertion (des officiers surtout), l’indiscipline et la ruine des finances. La guerre ne pouvait donc se faire que par un effort et une militarisation portés à des niveaux jamais vus. Lesquels, incidemment, dans un Etat très contesté ne pouvaient avoir que la Terreur comme corollaire politique.
Inversement, l’empereur Léopold II et le roi de Prusse pouvaient espérer une promenade militaire.
Il fallait donc être beaucoup plus belliqueux pour vouloir la guerre quand on était français que quand on était impérial ou prussien.
. Comme je l’ai dit plus haut, la France s’est fixée très tôt comme but au moins le Rhin. Tandis que ni l’empereur ni le roi de Prusse ne souhaitaient annexer des territoires en France : au contraire, l’empereur visait à s’éloigner de la France, puisque il souhaitait échanger la Belgique contre la Bavière. Tous deux étaient occupés en Pologne.
Quant à l’Angleterre, elle ne visait aucune annexion en France, et même sur le continent : son objectif territorial était négatif : éviter que la Belgique et ses ports ne tombent entre les mains d’une grande puissance maritime.
. Comme je l’ai dit plus haut, l’aspect de croisade politique était bien plus fort du côté de la France que dans le camp austro-prussien (ce dont vous avez inexactement rendu compte en disant que je faisais « l’apologie des idéaux de la Contre-Révolution » ; c’est comme si la passion et l’indignation vous empêchaient de voir la position de votre contradicteur, ou d’en rendre compte sans la déformer).
Du côté anglais, cet aspect de croisade politique était absent.

En résumé, c’est surtout la France qui a cherché et trouvé la guerre, nonobstant le fait que la guerre, de son côté, exigerait une militarisation jamais vue.
La France visait dès le départ à des annexions considérables, ses ennemis essentiellement ne visaient à aucune annexion.
Elle était animée par un esprit de croisade politique, ses ennemis beaucoup moins.
Victorieuse, elle s’est refusée à toute paix sans annexions considérables, de territoires inassimilables (la Rhénanie allemande), ou dont l’annexion aurait été extrêmement désavantageuse à la première puissance du temps (la Belgique).
C’est pourquoi, en général, les historiens imputent la bellicosité surtout à la France, et voient dans ses ennemis des puissances qui essentiellement ont été plus pacifiques qu’elle ne l’a été (et que votre position, qui existe (Max Gallo par exemple, je pense), me semble très minoritaire). Le consensus historique, y compris celui qui vient de la part de ceux qui s'identifient "aux soldats de l'an II" et que j'ai appris à l'école primaire, reconnaît ce que vous niez.


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Message Publié : 27 Déc 2021 11:52 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Duc de Raguse a écrit :

Drouet Cyril a écrit :
Quand j'évoquais plus haut l'opinion de Talleyrand concernant la "paix glorieuse" ordonnée par Napoléon en 1805, je pensais tout particulièrement à la lettre qu'il écrivit trois jours après Austerlitz

Le futur prince de Bénévent aurait dû démissionner de ses fonctions immédiatement dans ces conditions.


Du Chevènement avant l'heure. lol
Mais ne comptez cependant pas sur moi pour dire ce qu'aurait ou n'aurait pas du faire Talleyrand (ou un autre) il y a deux cents ans.
Par ailleurs, quand j'évoquais la correspondance de Talleyrand et son mémoire de Strasbourg, c'était avant tout pour rebondir sur le mot "raisonnable", terme aussi étonnant qu'inapproprié, utilisé par Narduccio pour qualifier la paix longtemps cherchée par Napoléon.

Question démission, Talleyrand, suite à Austerlitz, se soumit et obéit au maître. L'heure viendra un an et demi plus tard avec Tilsitt.
A ce sujet, on peut citer Metternich (Mémoires) :
"M. de Talleyrand a, dès la campagne de 1805, conçu le plan de s'opposer de toute son influence, comme ministre des affaires étrangères, aux projets destructeurs de Napoléon; influence subalterne quant au point de vue politique de l'Empereur, mais puissante dans les moyens journaliers d'exécution.
Nous lui devons positivement des nuances plus ou moins favorables dans la négociation de Presbourg ; il s'opposa aussi longtemps qu'il le put à la campagne contre la Prusse. La
fougue de l'Empereur l'emporta de nouveau, dans cette occasion, sur toutes les considérations que lui présenta son ministre; mais après la fin de la campagne, ce dernier fut, sous un brillant prétexte, éloigné d'une place qui fut confiée à l'homme que Napoléon reconnaissait comme un instrument plus nul, mais plus soumis."

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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Message Publié : 27 Déc 2021 14:37 
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Localisation : Provinces illyriennes
Lampsaque a écrit :
J'ai toujours lu que la volonté de guerre avait été essentiellement française

Vous semblez confondre le 20 avril 1792 - où c'est bien Louis XVI qui propose la guerre à la Législative contre le roi de Bohême et de Hongrie et seulement lui (pas tous les Etats du Saint-Empire) - avec ce qui se passa après le 21 janvier 1793, c'est-à-dire lorsque la 1ère coalition des monarchies européenne se forma contre la France, à 14 contre 1.
Il y a pratiquement une année entre les deux événements, je vous prie donc de ne pas mélanger les deux choses afin de ne pas nuire à l'intelligibilité de l'échange étant donné que je faisais allusion à 1793 plus haut et non pas au printemps 1792.

Lampsaque a écrit :
Ajoutons que les forces armées françaises étaient considérablement affaiblies par la désertion (des officiers surtout), l’indiscipline et la ruine des finances.

De nombreux officiers demeurent tout de même et après les premiers revers du printemps 1792, les Français rétablissent la situation. En 1793 ce sera plus compliqué.
Il n'y a pas de "ruine des finances" à cette date, puisqu'un certain Talleyrand avait proposé quelques mois plus tôt que les biens du clergé puissent être intégrés aux biens nationaux. Cela ne compensait pas tout, mais cela avait permis un bon bol d'oxygène.
La banqueroute des 2/3 c'est sous le Directoire, pas en 1792-1793.

Lampsaque a écrit :
l’empereur Léopold II

Il n'a jamais connu ses Etats en guerre contre la France, ni en 1792, ni en 1793, puisqu'il était déjà mort.
Vous devez confondre avec François Ier.

Lampsaque a écrit :
Comme je l’ai dit plus haut, la France s’est fixée très tôt comme but au moins le Rhin. Tandis que ni l’empereur ni le roi de Prusse ne souhaitaient annexer des territoires en France

La France ne s'est jamais fixée des buts de guerre en 1792. La question se pose en 1793 lorsque des territoires "extra-français" se retrouvent entre les mains de la jeune République et c'est à ce moment (la 1ère en 1795) que ces "Républiques soeurs" vont naitre, il ne s'agit certainement pas d'annexions pures et simples au départ.
Au passage, évitez de faire un copier-coller de wiki, les lecteurs méritent mieux.
Voilà un exemple intéressant pour 1792, puisque nous sommes finalement obligés d'y faire allusion du fait de votre digression.
https://www.lhistoire.fr/la-r%C3%A9publique-t-elle-voulu-la-guerre
Cela dit, jeter toujours la pierre à cette "République guerrière" nous fait soit tomber dans la caricature, soit dans de la propagande contre-révolutionnaire. Que vous le vouliez ou non, c'est ainsi. Tout ce que l'historiographie de la période nous a appris - elle ne se trouve pas forcément sur wiki :mrgreen: - c'est que présenter la France comme l'agresseur en 1792 ne se comprend que lorsqu'on appartient à l'école conservatrice, c'est-à-dire monarchiste et que le plus souvent on se trouve hostile à ces "valeurs" révolutionnaires. Cela peut s'entendre (et se lire), puisque c'est une opinion, mais cela ne résiste bien entendu pas à l'épreuve des faits.
De plus, si pour vous lorsqu'un pouvoir constitué doit accepter que ses voisins entrent dans son pays pour en fixer le gouvernement et la politique qu'il doit mener ce n'est pas un but de guerre et de l'ingérence, alors je ne sais pas trop ce qu'il vous faut ! Car il est bien là le but de guerre des austro-prussiens - alors qu'il n'y en a aucun à la même époque chez des révolutionnaires qui ne sont même pas encore des républicains - que feu Léopold II avait proféré à Pillnitz et que le Manifeste du duc de Brunswick exprime littéralement :
Brunswick a écrit :
« Sa Majesté l’Empereur et Sa Majesté le roi de Prusse appellent et invitent à retourner sans délai aux voies de la raison et de la justice, de l’ordre et de la paix. C’est dans ces vues que moi, soussigné général commandant en chef des deux armées déclare :
Que les généraux, officiers, bas-officiers et soldats des troupes de la ligne française sont tous sommés de revenir à leur ancienne fidélité et de se soumettre sur le champ au roi leur légitime souverain.
Que la ville de Paris et tous ses habitants sans distinction seront tenus de se soumettre sur le champ et sans délai au roi, de mettre ce prince en pleine et entière liberté et de lui assurer, ainsi qu’à toutes les personnes royales, l’inviolabilité et le respect auxquels le droit de la nature et des gens obligent les sujets envers les souverains ; leurs Majestés impériale et royale rendant personnellement responsables de tous les évènements, sur leur tête, pour être jugés militairement sans espoir de pardon, tous les membres de l’Assemblée Nationale, du département, du district, de la municipalité et de la garde nationale de Paris, les juges de paix et tous autres qu’il appartiendra, sur leur foi et parole d’empereur et de roi.
Que si le château des Tuileries est forcé ou insulté, que s’il est fait la moindre violence, le moindre outrage à Leurs Majestés, le roi, la reine et la famille royale, s’il n’est pas pourvu immédiatement à leur sûreté, à leur conservation et à leur liberté, elles en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable en livrant la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale, et les révoltés coupables d’attentats aux supplices qu’ils auront mérités. »

duc de Brunswick 25 juillet 1792

A vous lire, ce furent donc des crimes que de proclamer la "patrie en danger "et les levées en masse successives ?
Ces satanés révolutionnaires auraient dû accepter que la monarchie absolue et la société d'ordres reviennent sur le bon royaume de France comme elles existaient avant ce funeste été 1789, non ?

Enfin, le problème c'est que dans vos interventions respectives vous mélangez des contextes qui ont parfois vingt ans d'écart, ce n'est pas tenable pour qu'un échange puisse être serein, d'autant qu'il existe déjà de nombreux fils de discussion sur ces sujets.
Choisissez de quoi vous voulez parler : 1792, 1793 ou d'un certain Napoléon Bonaparte - objet du sujet, faut-il le rappeler ? -, qui était à peine officier à l'époque et très (mais alors très) loin du pouvoir.

Drouet Cyril a écrit :
Question démission, Talleyrand, suite à Austerlitz, se soumit et obéit au maître. L'heure viendra un an et demi plus tard avec Tilsitt.

Là encore oublié quelques mois plus tard, surtout lorsque Talleyrand recommandait à Napoléon de développer tout sons génie dans l'imbroglio espagnol :
Talleyrand a écrit :
"Sire, Nous attendions aujourd'hui un bulletin sur l'affaire de Somo-Sierra, mais les nouvelles d'hier se sont tellement répandues que tout Paris les connait et espère que Votre Majesté est à Madrid depuis plusieurs jours, et c'est là qu'elle ralliera tous les esprits par la perspective des bienfaits d'un noble et heureux règne. Les Espagnols dispersés, fatigués par les défaites, aliénés par les discordes, épouvanté par le spectacle de l'anarchie, doivent tendre de toutes parts à chercher un point de ralliement : et qui mieux que Votre Majesté sait diriger les dispositions naissantes d'un peuple pour les faire servir au succès de ses vues ?"
Lettre de Talleyrand à Napoléon Ier du 8 décembre 1808.

Si ces Espagnols avaient parlé l'allemand et se trouvaient à l'Est du Rhin, peut-être lui aurait-il conseillé autre chose. :mrgreen:
Quoiqu'il en soit, il semble avoir oublié sa "rigidité" d'esprit du passé...

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Message Publié : 27 Déc 2021 16:49 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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@Duc de Raguse

1° Vous me reprochez de sortir du sujet et de digresser.
Mais c’est vous qui avez écrit : « Quant aux annexions opérées par Napoléon, là encore il se trouve être dans la continuité - jusqu'en 1808 encore une fois - de ce que la Convention, puis le Directoire avaient déjà réalisé à partir de 1793 avec l'annexion de la Rhénanie, puis la création des "Républiques-soeurs", comme la République batave en 1795, entre autres. Les Républicains avaient fait cela à la fois pour protéger le territoire français contre les agressions étrangères, mais également pour propager les idéaux révolutionnaires à travers l'Europe. »
À quoi j’ai répondu que, de ce point de vue, la Révolution c’était agression et annexions et donc que la continuité ne faisait pas de Napoléon un pacifique.

2° Vous m’avez répondu que j’avais tort.
J’ai répondu en invoquant un certain consensus des historiens, tel qu’exprimé par exemple dans wikipédia.
Vous me répondez en citant un article qui est assez bizarre comme argument pour votre thèse parce qu’il commence par dire :
« Belliciste, la Première République ? La question paraît d'autant plus « incorrecte » qu'elle ne semble même pas se poser : depuis deux siècles, les historiens s'accordent sur le caractère guerrier d'une République qui, durant sa courte vie, n'a cessé d'être en conflit contre les rois. L'autorité de cette thèse ne tient pas seulement à sa pérennité, mais à sa réactualisation autour du concept polémique de « guerre totale ».
Les guerres révolutionnaires seraient les premières guerres totales, moins par leur intensité sans précédent que par leur nature idéologique inédite : la République n'a voulu et fait la guerre à l'Europe que pour lui imposer ses principes et pour y implanter, par les armes, son régime. Dans cette interprétation, le bellicisme républicain serait donc le pendant « naturel » du propagandisme révolutionnaire ».

Cet article affirme donc ce que je disais : l’accord des historiens avec la thèse que je soutenais (sans avoir eu le sentiment de l’inventer : il me semble que je l’ai lue partout, de mes livres de classe à Michelet, Furet et Richet, Furet seul, en passant par Taine et Gaxotte), ce qui contredit radicalement ce que vous affirmez : « présenter la France comme l'agresseur en 1792 ne se comprend que lorsqu'on appartient à l'école conservatrice, c'est-à-dire monarchiste et que le plus souvent on se trouve hostile à ces "valeurs" révolutionnaires. Cela peut s'entendre (et se lire), puisque c'est une opinion, mais cela ne résiste bien entendu pas à l'épreuve des faits. » À moins bien entendu de soutenir que seuls des conservateurs, des monarchistes, aient été historiens de la Révolution, ce que vous ne soutiendrez pas, je pense…

Cela dit, cet article prétend contester cette thèse, avec des arguments que je trouve peu convaincants. Je ne l’examine pas en détail. Le principal argument peut-être est celui-ci : « Ce sont les généraux qui compromettent les projets diplomatiques du Directoire, en transformant leurs conquêtes militaires en républiques-soeurs. Et c'est le général Bonaparte qui court-circuite la « paix glorieuse », en prenant la responsabilité de dicter, à « ses » conditions, des paix partielles. En fabriquant des républiques aux allures de satellites et en bâtissant des paix aux allures d'armistices, les généraux ont sapé les fondements de l'édifice diplomatique voulu par le Directoire.
Ils ont donc fait plus que contester au pouvoir civil son monopole diplomatique : en s'en adjugeant la prérogative, ils en ont dévoyé les finalités. Certes, le Directoire a avalisé l'existence de ces républiques et ratifié ces traités : mais pouvait-il en être autrement dès lors que la stabilité intérieure de la République dépendait toujours plus étroitement du soutien des militaires ? La République n'est pas devenue belliciste sous le Directoire : elle est devenue l'otage de ses généraux. »
Bref, le Directoire est innocent parce que ses généraux sont coupables… Je ne trouve pas l'argument prodigieux. D'autant plus que le Directoire a avalisé la politique de ses généraux...

3° Vous écrivez : « si pour vous lorsque un pouvoir constitué doit accepter que ses voisins entrent dans son pays pour en fixer le gouvernement et la politique qu'il doit mener ce n'est pas un but de guerre et de l'ingérence, alors je ne sais pas trop ce qu'il vous faut ! », et citez ensuite le manifeste de Pillnitz.
.1 Je n’ai pas dit que les souverains n’avaient pas de buts de guerre, j’ai dit qu’ils n’avaient essentiellement pas de visées annexionnistes. Encore votre propension à combattre une thèse que votre contradicteur n’a pas soutenue…
.2 La déclaration de Pillnitz est bien connue. « L’accord des historiens » (évoqué par l’article que vous avez cité) s’est pourtant fait sur la thèse de la responsabilité principale de la France… Certes, les souverains n’étaient pas des angelots pacifistes, la déclaration de Pillnitz en témoigne. Mais ici on pèse les responsabilités respectives… Pillnitz est un argument. En face il y en a pas mal d’autres, c'est même pourquoi il y a "accord des historiens"…
.3 Si on devait déclarer la guerre à quiconque vous menace… Qui est le plus responsable de la guerre : celui qui a proféré des paroles menaçantes, ou celui qui répond à ces paroles par la guerre ?
.4 Léopold était d’autant plus bruyant qu’il était peu enclin à agir.


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Message Publié : 27 Déc 2021 17:22 
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Lampsaque a écrit :
À quoi j’ai répondu que, de ce point de vue, la Révolution c’était agression et annexions et donc que la continuité ne faisait pas de Napoléon un pacifique.

J'ai écrit 1793 pour vous rappeler que les guerres napoléoniennes étaient dans la continuité, en partie, de celles de la Révolution et à cela vous me répondez 1792.
C'est bel et bien une digression que vous réalisez-là sans pour autant répondre à l'argument initial.

Lampsaque a écrit :
Vous me répondez en citant un article qui est assez bizarre comme argument pour votre thèse parce qu’il commence par dire

Il faut le lire en entier et non pas se contenter du premier paragraphe !
Je l'ai cité justement parce qu'il démonte très bien, point par point, l'argumentaire contre-révolutionnaire et celui des monarchies absolues coalisées d'Europe - que vous soutenez ici - visant à faire passer la République comme assoiffée de conquêtes et de guerres.
C'est un spécialiste de la période, vous pas.

Lampsaque a écrit :
Cet article affirme donc ce que je disais

Absolument pas et je viens de vous expliquer pourquoi.
Commencez déjà par le lire en entier et nous en reparlerons ensuite.
De grâce évitez de mêler à vos errements et incohérences un Michelet ou un Furet, qui n'ont jamais écrit ce que vous prétendez.
Enfin, ouvrez un bouquin sur la période cela vous éviterait d'affirmer que Napoléon est comparable à Mussolini ! :rool:

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Message Publié : 27 Déc 2021 17:45 
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A vos délires de buts expansionnistes en 1792 de la France Furet vous répondrait ceci :
François Furet a écrit :
"La guerre déclarée par la Législative "au roi de Bohême et de Hongrie" (20 avril 1792) fut suivie par des défaites militaires cuisantes. On comprend que l'époque ne se prêtait pas à des revendications conquérantes. Sur le Rhin et en Belgique, (...) aucun des partis en présence de voulait de l'annexion."
Dictionnaire critique de la Révolution française, p. 223-224


Voilà ce que vous répondrait Michelet dans une de ses envolées lyriques concernant l'entrée en guerre de 1792 :
Michelet a écrit :
"Guerre sublime ! guerre pacifique, pour fonder la paix éternelle ! guerre pleine de foi et d’amour, inspirée de cette pensée, si attendrissante et si vraie alors : que le monde en ce moment avait même cœur et voulait la même chose ; qu’il s’agissait d’écarter, le fer à la main, les barrières de la tyrannie qui nous séparent barbarement ; que ces barrières abaissées, il n’y avait plus d’ennemis, que ceux qu’on croyait les nôtres allaient se jeter dans nos bras !" [...]
Oh ! le grand cœur de la France, en 1792 ! quand reviendra-t-il jamais ? Quelle tendresse pour le monde, quel bonheur de le délivrer ! quelle ardeur de sacrifice ! et comme tous les biens de la terre pesaient peu en ce moment ! [...]
Voilà l’ennemi de la France. En avril, il [François Ier] charge Hohenlohe, son général, de s’entendre avec celui de l’armée de Prusse, le duc de Brunswick. Par son ordre, son ministre, le comte de Cobentzel, associé au vieux Kaunitz, écrit une note courte, sèche et dure, où, sans calculer ni la situation ni la mesure du possible, il dénonce à la France l’ultimatum de l’Autriche : 1o satisfaire les princes allemands possessionnés dans le royaume, autrement dit reconnaître la suzeraineté impériale au milieu de nos départements, subir l’Empire en France même ; 2o rendre Avignon, le grand passage du Rhône, de sorte que la Provence soit de nouveau démembrée comme autrefois ; 3o rétablir la monarchie sur le pied du 23 juin 1789 et de la déclaration de Louis XVI, ainsi rétablir, comme ordres, la Noblesse et le Clergé."

Histoire de la Révolution française, volume 3, p. 422-426

Le pire dans tout cela est d'avoir pensé qu'un Michelet, pourtant connu pour avoir été le plus républicain des historiens du XIXème siècle - et parfois très (trop) orienté dans ses propos - ait pu affirmer que la France était l'agresseur en 1792.
Comment dire, les bras m'en tombent.
Et que dire de votre propension à ne pas voir les buts de guerre des Habsbourg, qui voulaient tout simplement modeler à leur guise la France dans ses modalités de fonctionnement, nier son changement de société et détruire tout ce qui avait été construit depuis juin 1789 ?

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Message Publié : 27 Déc 2021 18:29 
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Duc de Raguse a écrit :

Drouet Cyril a écrit :
Question démission, Talleyrand, suite à Austerlitz, se soumit et obéit au maître. L'heure viendra un an et demi plus tard avec Tilsitt.

Là encore oublié quelques mois plus tard, surtout lorsque Talleyrand recommandait à Napoléon de développer tout sons génie dans l'imbroglio espagnol :
Talleyrand a écrit :
"Sire, Nous attendions aujourd'hui un bulletin sur l'affaire de Somo-Sierra, mais les nouvelles d'hier se sont tellement répandues que tout Paris les connait et espère que Votre Majesté est à Madrid depuis plusieurs jours, et c'est là qu'elle ralliera tous les esprits par la perspective des bienfaits d'un noble et heureux règne. Les Espagnols dispersés, fatigués par les défaites, aliénés par les discordes, épouvanté par le spectacle de l'anarchie, doivent tendre de toutes parts à chercher un point de ralliement : et qui mieux que Votre Majesté sait diriger les dispositions naissantes d'un peuple pour les faire servir au succès de ses vues ?"
Lettre de Talleyrand à Napoléon Ier du 8 décembre 1808.

Si ces Espagnols avaient parlé l'allemand et se trouvaient à l'Est du Rhin, peut-être lui aurait-il conseillé autre chose. :mrgreen:
Quoiqu'il en soit, il semble avoir oublié sa "rigidité" d'esprit du passé...


Vous n'êtes pas sans savoir que cette lettre est postérieure à Erfurt.

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Message Publié : 27 Déc 2021 20:10 
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Bien entendu, ce qui me laisse pourtant toujours aussi dubitatif quant aux véritables intentions de Talleyrand - qui a dit et écrit tout et son contraire -, ainsi que sa manière de se conduire face à Napoléon et devant le concert des puissances européennes.
Qu'il ait toujours voulu protéger l'Autriche ne fait pas l'ombre d'un doute en offrant des marques toujours importantes d'une attitude pleine de modération à l'ennemi vaincu à maintes reprises, mais ce qui parait plus surprenant c'est qu'il oublie parfois cette modération lorsqu'il s'agit d'autres puissances, comme l'Espagne et qu'il est capable également de conseiller l'inverse de ce que Napoléon attend vraiment des événements (c'est pour cela que vous faites allusion à Erfurt ?). En ces termes Napoléon serait berné tel un sot, qui ne comprendrait pas ce que Talleyrand attend véritablement et lui fait faire.
Cette lettre témoignerait de sa duplicité selon vous ?

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Message Publié : 27 Déc 2021 23:16 
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Grégoire de Tours
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@Duc de Raguse


. J’ai soutenu deux thèses :
.1 La République a été nettement plus belliqueuse que ses adversaires.
.2 Cette thèse 1 est nettement dominante chez les historiens, c’est l’orthodoxie.
. Vous m’avez répondu que cette thèse 1 ne peut être soutenue que par des historiens conservateurs, monarchistes et est sans valeur, et avez donné un lien à un article.
. Cet article soutient que l’accord général depuis deux siècles chez les historiens est la thèse 1 et dit qu’il va contester cette orthodoxie.
. Je vous ai donc dit que cet article confirmait donc ma thèse 2, et contredisait donc votre affirmation selon laquelle la thèse 1 ne peut être soutenue que par des réacs partiaux.
. Vous me répondez : Absolument pas, puisque cet article conteste l’orthodoxie.

Votre bonne foi n’est pas évidente…
Je vous demande donc pour la deuxième fois d’admettre que cet article vous contredit quand vous dites que la thèse 1 ne peut être soutenue que par des historiens conservateurs, monarchistes.

2° Je ne suis pas obligé de contester chaque article dont l’auteur reconnaît lui-même qu’il y a un accord général contre la thèse qui y est soutenue. Surtout quand je le trouve superficiel et faiblard. On n’en finirait plus.
J’ai donné mes arguments. J’ai démonté un des arguments de cet article. Je m’en tiens là.
D’autant plus que, vous l’avez fait remarquer, on est assez loin du livre de Lentz.

3° J’affirme donc que l’orthodoxie chez les historiens est de considérer que la République a été plus belliqueuse que ses adversaires.
J’affirme qu’avant l’Espagne, Napoléon a été encore plus belliqueux que la République ne l’avait été, et qu’ensuite il l’a été encore plus.
Votre position, si je comprends bien, étant que la France, jusqu’en 1808, essentiellement n’a fait que se défendre… Bref elle avait annexé ou occupé la Belgique, la Hollande, l’Italie, la Suisse, la Slovénie, la Croatie et les deux tiers de l’Allemagne pour se défendre…
Cette position d’ailleurs, n’est même pas celle de Lentz, qui se contente de dire : la guerre était un procédé admis à l’époque et deux millions ou deux millions et demi d’Européens tués j’assume.
C’est donc plutôt avec Lentz qu’avec moi que vous devriez rompre des lances.


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Message Publié : 28 Déc 2021 9:28 
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Inscription : 20 Juin 2003 22:56
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Localisation : Provinces illyriennes
Il est inutile de faire un rappel visant à faire oublier vos affirmations saugrenues concernant les contextes d'entrée en guerre en avril 1792 (dire que vous faisiez encore vivre ce pauvre Léopold II en 1793... :rool: ) et lorsque la France dut faire face à la 1ère coalition en 1793.
Vous avez écrit un joli collier de perles (buts annexionnistes en 1792, Michelet et Furet soutenant cela, Napoléon s'étant comporté comme Mussolini, la Restauration était un régime dans lequel les libertés régnaient, etc.) et vous voudriez que les lecteurs l'oubliassent ?
Car c'était uniquement le sens de mes interventions : rétablir certaines réalités, sources à l'appui. Vous, bien entendu, rien - au passage on argumente pas en donnant uniquement son avis.
Vous pouvez poursuivre vos jeux en "1., 2., 3.", vos lacunes en ce domaine ont malheureusement déjà été éventées.
Les lecteurs pourront le constater, moi je stoppe car vous êtes incapable de reconnaitre que vous êtes venu ici comme un éléphant dans un magasin de porcelaine après avoir lu (?) un livre que vous étiez incapable de comprendre, faute de connaissances solides sur le sujet, pour ensuite vouloir faire la leçon à celui qui souhaitait que tout et n'importe quoi ne fusse pas écrit dans cet espace.
Vous accusez les autres d'être de mauvaise foi, mais à la lecture de cet échange il ne fait pas l'ombre d'un doute de qui de nous deux est de mauvaise foi.
En attendant, relisez Michelet et/ou Furet, cela ne fait jamais de mal - et c'est toujours mieux que wiki -, l'historiographie d'une question doit être connue avant de s'y plonger.

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Message Publié : 28 Déc 2021 12:03 
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Duc de Raguse a écrit :

Cette lettre témoignerait de sa duplicité selon vous ?


Disons que l’on ne peut pas citer cette lettre de Talleyrand sans la contextualiser et seulement la commenter avec une rapide et nébuleuse comparaison avec ses positions d’avant Presbourg et d’après Tilsit.
A priori, la missive pourrait passer pour l’écrit d’un serviteur zélé et fidèle, partisan de la manière dont l’Empereur menait les affaires d’Espagne, mais ce n’était alors pas le cas de Talleyrand, même si sa responsabilité dans la politique espagnole de Napoléon est loin d’être négligeable.
La lettre comme dit plus haut est écrite deux mois après Erfurt ; or c’est à Erfurt que Talleyrand est entré de plein pied dans la trahison ; et deux mois avant la fameuse scène de « la merde dans un bas de soie », où Talleyrand se faisait vertement tancé suite aux révélations inquiétantes concernant son rapprochement avec Fouché.
Donc oui, j’ai bien du mal à voir dans cette lettre une honnête démonstration du soutien politique de Talleyrand à Napoléon guerroyant victorieusement en Espagne.

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