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Message Publié : 05 Fév 2022 18:09 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Je vous fais part d'une fiche de lecture sur Bernadotte de mon camarade Didier Lafargue, dont c'est une des nombreuses lectures et fiches du même nom.

Jean-Baptiste BERNADOTTE
Un cadet de Gascogne sur le trône de Suède.

De Christian BAZIN
(Paris, France empire, 2000)





I. Les débuts de Bernadotte.

Bernadotte est né à Pau en 1763, dans une famille de juristes à la situation financière assez précaire. Il était Béarnais. Placé par son père dans une étude de notaire, il ne s’y plut pas et préféra entrer dans l’armée, dans le Royal Marine.

Il végéta sous l’Ancien régime en tant que sous-officier, pendant près de dix ans. La Révolution survint et lui permit de franchir les échelons supérieurs très rapidement, jusqu’au grade de général. Ce parcours, caractéristique d’une souche de basse extraction, faisait la différence entre lui et les autres généraux de la Révolution et de l’Empire qui, issus de familles plus aisées, avaient peu connu cet état de sous-officier. Bernadotte en tira une longue expérience du rapport avec l’homme de troupe ce qui le conduira à les comprendre, à se montrer humain avec eux et à en exiger beaucoup en retour. Dans les combats, il aura aussi un très grand respect pour ses ennemis, surtout quand ils étaient vaincus, ce qui le conduira à bien traiter les prisonniers.
Précisément, certains prisonniers suédois, plus tard, s’en souviendront et le clameront dans leur pays.

II. Bernadotte pendant la Révolution.

Au début de la Révolution, Bernadotte combattit dans l’armée du Rhin, l’armée Sambre et Meuse, sous les ordres de Jourdan, de Marceau et surtout de Kleber à qui il fit très bonne impression. Le Directoire vint et il fut envoyé par Barras, son principal directeur, en Italie. Là il fit la connaissance de Bonaparte. Entre les deux hommes exista toujours une sourde rivalité mêlée de respect.

Bernadotte se conduisit bien lors de la campagne d’Italie mais dut avaler des couleuvres adressées par son commandant en chef, plus encore par Berthier, son chef d’Etat-major, qui ne l’aimait pas. Surtout il souffrait de l’esprit d’opposition existant entre les officiers de l’armée Sambre et Meuse, assez distingués, et les va-nu-pieds de l’armée d’Italie.

En 1797, Bernadotte, peut-être sur l’instigation de Bonaparte qui voulait l’éloigner, fut nommé par le Directoire ambassadeur à Vienne. Il se rendit dans la capitale de l’Autriche où il fut présenté aux dirigeants. Mais il ne brilla guère dans ce rôle et revint en France quelques mois plus tard. Il faut dire qu’il avait manqué de souplesse en exigeant du gouvernement autrichien qu’il réprime une manifestation ayant eu lieu sous ses fenêtres parce qu’il avait fièrement arboré ses insignes républicains ! Cependant, il acquit à l’occasion une expérience de la diplomatie qui lui sera fort utile plus tard, lorsqu’il sera devenu roi.

En 1799, il fut nommé ministre de la guerre. Travaillant à l’amélioration des approvisionnements en nourriture et des hôpitaux, il contribua au prodigieux redressement militaire français après 1799.

Ainsi, diplomate en 1797, administrateur en 1799, deux expériences dont il profitera et qui lui seront d’un apport capital quand il devra présider au destin de la Suède, plus tard.

Il décida alors de se marier. Il le fit avec Désirée Clary, laquelle appartenait à une grande famille bourgeoise de Marseille ayant réussi dans le commerce. C’est par l’entremise de Joseph Bonaparte, frère aîné de Napoléon, qu’il fit sa connaissance. Joseph était en effet marié à Julie Clary, sœur de Désirée. Celle-ci avait eu autrefois une relation amoureuse avec Napoléon, lequel l’avait froidement plaquée pour épouser Joséphine de Beauharnais. Pour Bernadotte, elle représentait un très bon parti qui le faisait entrer dans une riche famille. Pour Désirée, c’était aussi un bon parti, car il était un grand général, bien en cours auprès du régime. Bref, ils finirent par se marier. Désirée n’était guère jolie, mais elle était vive et enjouée. Elle lui donna un fils, né en 1799 et prénommé Oscar.

Désirée aima beaucoup son mari ; lui l’aima aussi, mais sans plus. Toute leur vie, ils devaient former un bon ménage, malgré quelques petites infidélités passagères. En fait, Désirée vécut le plus souvent loin de son mari, toujours en déplacement avec les armées. Elle connut bien plus la compagnie de sa sœur Julie. Les deux sœurs s’adoraient et étaient toujours ensemble.
Lorsque Bonaparte fit son coup d’Etat du 18 brumaire, Bernadotte resta dans l’expectative. Bonaparte le craignait car, « homme-obstacle » à sa prise de pouvoir, il était le seul des généraux qu’il n’avait pu se gagner. Cependant, il n’intervint ni en faveur du Corse, ni en celle du Directoire, régime qu’il méprisait. Il lui fut dès lors obligé d’obéir à son ancien rival, ce qui le rendit un peu amer.

Il fut un temps placé à la tête de l’armée de Vendée afin de réprimer les derniers soubresauts des soulèvements vendéens, après le travail de Hoche. Puis il fut mis sur la touche pendant deux ans, n’obtenant aucun commandement en 1803, ce dont il profita pour vivre sa vie de famille.

En 1804, Bonaparte l’envoya gouverner le Hanovre. Dans son proconsulat, il sut se montrer humain, exigeant des habitants le minimum possible pour entretenir l’armée française. Certes, il en profita pour s’enrichir un peu, mais tels étaient les habitudes du temps ; il n’était pas le seul.


III. Bernadotte en France sous l’empire.

Il participa aux guerres de l’empire et prit part à la légendaire bataille d’Austerlitz. Il reçut de l’empereur le titre de prince de Ponte Corvo, une bourgade d’Italie, ayant autrefois fait partie des Etats pontificaux, et située dans la région de Naples (où il ne mit d’ailleurs jamais les pieds !). Par ce titre, l’empereur voulait s’attacher son général.

Mais il eut des difficultés avec Napoléon, qui le trouvait peu actif à le servir. Berthier, qui ne l’aimait pas, s’arrangeait toujours pour placer sous ses ordres les soldats des pays vassaux (Bavarois…) et qu’il était parfois difficile de tenir. C’est ainsi que le point culminant de ses heurts avec l’empereur fut l’affaire des Saxons à Wagram, victoire remportée sur les Autrichiens en 1809. En effet, les Saxons qu’il commandait se débandèrent et furent, selon Napoléon, peu combatif lors de la bataille. L’empereur en accusa Bernadotte, lequel de son côté, très orgueilleux, faisait bien peu pour amadouer son chef.

En 1807, Napoléon chargea Bernadotte d’administrer les ports hanséates de l’Allemagne du nord, dont Hambourg. Une fois encore, il sut se faire apprécier de ses administrés. En même temps, il lui fut ordonné par son patron de faire dans la région des préparatifs militaires en vue d’une éventuelle invasion du Danemark (pour mieux la maintenir dans l’alliance française), voire de la Suède. Bernadotte fit ses préparatifs mais n’alla pas plus loin et l’entreprise s’arrêta là. Les Scandinaves lui en surent gré et devaient s’en souvenir.

IV. Vers la royauté en Suède.

1. La situation en Suède.

Précisément, à ce moment, la Suède traversait une crise grave.

Autrefois grande puissance européenne disposant d’un empire en Allemagne du nord que lui avait donné Gustave Adolphe, de la grande dynastie des Vasa au XVIIème siècle, elle était devenue un pays de second plan après la défaite que lui avait fait subir la Russie à Poltava en 1709. Celle-ci lui avait pris peu à peu toute la Finlande. De plus, elle était minée par le pouvoir des nobles à l’intérieur, lesquels affaiblissaient l’Etat et mettaient à mal l’unité du pays.

La monarchie suédoise était élective.

En 1772, le roi Gustave III avait bien fait un coup d’Etat renforçant le pouvoir central mais il avait fini assassiné. Son fils, le faible Gustave IV, avait inconsidérément pris parti contre la Révolution française. Tandis que sous l’Ancien Régime, la Suède était traditionnellement une alliée de la France, le pays sous son règne était entré en guerre en même temps que le reste de l’Europe en participant à la 3ème (Austerlitz) et à la 4ème coalition. Il y avait perdu la Poméranie suédoise, dernier territoire qu’il possédait encore en Allemagne, et s’était vu menacé d’invasion par la France après que Napoléon se soit entendu avec le tsar à Tilsitt. Finalement, la Poméranie lui avait été rendue par le traité de Paris. Mais le roi Gustave IV avait été déposé en 1809 par ses sujets qui ne lui pardonnaient pas ses échecs militaires. Il devait errer en Europe pendant des années, tentant d’obtenir des cours européennes la récupération de sa couronne, et finir par mourir obscurément en 1837. Lui succéda son oncle, le duc de Sudermanie, un vieillard qui devint roi sous le nom de Charles XIII. N’ayant pas d’enfants, il devait être le dernier souverain de la prestigieuse dynastie des Vasa. Soucieux d’assurer sa succession, il adopta d’abord pour héritier un prince Danois, le duc d’Augustenbourg, ce qui aurait eu pour effet de favoriser l’union entre la Suède et le Danemark, autrefois ennemis. Hélas, le prince mourut peu après son arrivée à Stockholm.

En bref, en proie à des troubles intérieurs, menacée à l’extérieur par la présence grandissante de la Russie qui s’avançait vers l’ouest, la Suède avait besoin d’un homme fort à sa tête, un homme à poigne, voire un héros militaire capable de redresser le pays. Or, elle ne pouvait le trouver qu’en France, pays ennemi de la Russie et qui avait à sa tête un homme dont l’étoile montait en Europe.

2. Le choix de Bernadotte.

C’est ainsi qu’en 1810, d’éminentes personnalités suédoises se mirent en quête de trouver un roi susceptible de succéder au vieux Charles XIII dans la France du Premier empire. Il fallait absolument trouver un général qui fasse l’affaire, et pour cela sonder la « foire aux maréchaux » s’agitant autour de l’empereur des Français. Le fait n’était pas nouveau ; celui-ci avait bien placé des membres de sa famille sur des trônes européens ; Soult avait tenté de devenir roi du Portugal ; Napoléon avait essayé de faire de Davout un roi de Pologne ; Murat était devenu roi de Naples.

Le fait le plus caucasse est que le choix d’un roi pour la Suède n’appartint pas aux puissants du jour mais fut l’œuvre des obscurs et des sans-grades, ce qui peut s’accorder avec le destin connu par cet ancien « sous-off » qu’était Bernadotte ! Cette quête fut en effet menée par des personnalités suédoises et françaises : Signeul, consul de Suède en France, Fournier, consul de France en Suède et surtout un officier suédois le lieutenant Carl-Otto Mörner.

Ce dernier était en effet francophile, ouvert aux Lumières et à la modernité, admirateur de Napoléon et de tout ce qu’il représentait. Officiellement chargé par son roi d’annoncer la mort du duc d’Augustenbourg à Napoléon, il profita de sa présence à Paris, lui et d’autres comparses, pour faire le tour des généraux et d’en trouver un susceptible de succéder à Charles XIII. Pour lui et ses compatriotes, Bernadotte ayant eu contact avec des Scandinaves dans le passé était tout indiqué pour régner en Suède. En effet, il était le général français le plus connu en Scandinavie : il avait fait ses preuves comme ministre de la guerre, avait bien gouverné le Hanovre, l’Allemagne du nord. Ainsi était-il populaire. De plus, il avait un fils, ce qui pouvait favoriser l’avenir de la monarchie.

Cependant, ayant sollicité à cette fin le prince de Ponte Corvo, ils se virent confrontés aux hésitations de ce dernier. En effet, prudent de nature, notre général ne voulait pas s’opposer à son empereur. Ambitieux, il finit cependant par accepter et monter sur le trône de Suède. Pour emporter sa décision, les représentants suédois s’étaient montrés habiles : ils avaient touché son orgueil en lui faisant entrevoir qu’il lui était difficile de régner dans la Suède luthérienne alors qu’il était catholique ! Piqué au vif, Bernadotte leur répondit que ce n’était pas un problème. Après tout, un autre Béarnais avant lui s’était fait catholique pour devenir roi de France, il n’aurait qu’à faire le chemin inverse, tout simplement.

Ainsi voit-on qu’une qualité majeure de notre général était sa capacité d’adaptation. Toujours, il saura aligner sa conduite sur les nécessités du moment.

Le roi Charles XIII avait d’abord montré quelques hésitations à accepter pour fils adoptif cet ancien jacobin révolutionnaire, ce petit « caporal français », une honte pour la monarchie selon lui. Mais c’était ça ou voir le pays continuer à s’enfoncer dans le désordre et l’incertitude. Aussi, la raison d’Etat l’emportant, il finit par s’y résoudre et le faire accepter par la Diète du royaume.
Mais quel fut le rôle tenu par Napoléon dans toutes ces tractations ?

Quand un maréchal français est devenu roi de Suède, toute l’Europe a cru que c’était l’œuvre de l’empereur des Français qui avait trouvé ce moyen pour mieux vassaliser le pays du nord. En fait, il n’y était pour rien ; il a seulement laissé faire. Il n’était responsable qu’indirectement dans la mesure où c’est son prestige personnel qui avait influé sur la volonté suédoise de trouver dans son pays un monarque approprié. Quand il apprit que le choix de ces Nordiques s’était porté sur son ancien ami-ennemi, il fut même peu enthousiaste. Lui, préférait jouer la carte danoise et trouvait très bien la première idée du gouvernement suédois de mettre à sa tête un prince danois. Le Danemark était en effet allié de la France.

Ainsi, l’élection de Bernadotte était due à un concours de circonstances, certainement pas à la volonté de Napoléon.
Contre Bernadotte, ce dernier tenta du reste de détourner le choix des envoyés suédois vers son beau-fils Eugène de Beauharnais, mais celui-ci se récusa car il ne voulait pas devenir luthérien. En désespoir de cause, l’empereur des Français finit par se résigner à la candidature de Bernadotte. Au moins espérait-il qu’il amènerait la Suède à s’allier avec lui contre l’Angleterre, ce qui était illusoire en raison des importantes relations commerciales existant entre les deux pays. Il tenta aussi de faire introduire un article dans la constitution suédoise empêchant le pays de prendre les armes contre la France. Mais il y renonça car c’était contraire aux principes de souveraineté du royaume. Finalement, il acquiesça à la promotion de son ancien subordonné, tout en témoignant de ses doutes sur les capacités que ce « soudard » avait à régner.

La candidature de ce Béarnais fut acceptée par tout le monde en Europe y compris par le roi du Danemark.


3. Le départ de Bernadotte.

Bernadotte quitta donc la France, son pays natal, pour gagner la Suède. Il traversa, pour ce faire, rapidement l’Allemagne, car il avait peur que Napoléon se ravise et le fasse arrêter par ses soldats. Il débarqua dans son nouveau pays à Helsingborg, en octobre 1810.

Lorsqu’il arriva à Stockholm, il fit très bonne impression sur tout le monde, notamment sur Charles XIII qui était un peu inquiet. Le vieux roi voyait en effet arriver un homme dans la force de l’âge, dynamique, l’air entreprenant et sûr de lui. Il fit même impression sur son épouse la reine Hedwige, alors qu’elle représentait le parti des « Gustaviens », des vieux aristocrates favorables à l’ancienne dynastie des Vasa. Comme futur roi, il prit le nom de Charles-Jean.

Très vite, Charles XIII, qui venait d’avoir une attaque, lui délégua tout son pouvoir ce qui fit de Bernadotte, prince royal de Suède, le régent du royaume. De fait, c’est lui qui prit toutes les décisions concernant la politique du pays.

Il ne parlait pas suédois bien sûr, mais ce n’était pas un problème. Tout son entourage parlait en effet le français, langue internationale de l’époque. Malgré ses capacités d’adaptation, il fut peu enclin à apprendre la langue de son nouveau pays. Par contre, il ne lui sera pas difficile d’imposer cet apprentissage à son fils Oscar, plus jeune et donc plus malléable.

Qu’allait faire la Suède sous son gouvernement ?


V. La Suède, entre Napoléon et la Russie.

Il faut dire que le pays, de par sa position géographique, était dans une position très précaire. Petit pays, il occupait une position centrale en Europe qui le plaçait entre deux géants sur le point de s’affronter :

:arrow: La France, à l’Ouest.
:arrow: La Russie à l’Est.

Napoléon, en France, aurait bien voulu que la Suède s’allie avec lui contre la Russie et lui faisait miroiter à cet effet la récupération de la Finlande. De son côté, la Russie, dirigée par le tsar Alexandre 1er, voulait l’utiliser contre la France et lui promettait en retour la Norvège, prise au Danemark allié de Napoléon. En résumé, deux politiques étaient possibles pour la Suède :

- Opter pour la France, avec pour récompense la Finlande.
- Opter pour la Russie, avec pour récompense la Norvège.

De toute façon, au début, pays faible qu’elle était, la Suède ne pouvait que suivre la politique Wait and See, c’est-à-dire voir venir, une politique d’attentisme. Au sein de l’armée suédoise existaient des éléments qui désiraient que l’on reprenne la Finlande à la Russie, mais c’était très dangereux. Le pays ne pouvait se lancer dans une politique de guerre aventureuse qui aurait risqué de le voir disparaître. Plus précisément, il était obligé de rester dans le giron napoléonien, la France étant alors toute puissante.
Napoléon d’ailleurs n’était pas un partenaire accommodant. Ainsi obligea-t-il la Suède de Bernadotte à déclarer la guerre à l’Angleterre, car estimait-il, où la Suède était avec lui, ou elle était contre lui. L’Angleterre ne prit pas la chose très au sérieux et la situation n’en fut guère changée, mais Bernadotte en fut humilié.

Entre la France et la Russie, Bernadotte proposa à son ancien maître de jouer le rôle de médiateur. Mais Napoléon refusa dédaigneusement. Pas de médiateur qui tienne, ou il s’alliait avec lui ou il lui faisait la guerre.

Précisément, en 1812, Napoléon se préparait à attaquer la Russie et aurait voulu que la Suède se joigne à lui en couvrant son flanc nord, c’est-à-dire en attaquant la Finlande. Mais c’était irréalisable car celle-ci ne pouvait être attaquée que par la mer et la flotte britannique empêchait tout débarquement, l’empereur des Français ayant eu l’imbécilité d’obliger son ancien maréchal à déclarer la guerre aux Anglais !


VI. Vers la guerre contre la France.


1. L’attitude de Napoléon.

Prétextant la menace que faisait régner sur ses frontières l’armée russe, Napoléon s’empara, derechef, de la Poméranie suédoise, une atteinte intolérable à la souveraineté suédoise, rendant inéluctable tôt ou tard le conflit entre l’empereur et son ancien lieutenant.

Lorsque Napoléon franchit le Niémen et entra en Russie avec son armée, en juin 1812, la Suède était restée dans l’expectative.
Insensiblement pourtant, Bernadotte va peu à peu se rapprocher de la Russie et entrer en guerre contre la France son pays d’origine. Mais il n’a pas fait ce choix de gaieté de cœur, il aurait voulu rester neutre.

Si ce rôle modérateur lui a été refusé, la faute en incombe à Napoléon.

En effet, sous prétexte que l’un de ses anciens généraux était monté sur le trône de Suède, le maître de la France s’imaginait qu’il pouvait voir en lui une manière de proconsul susceptible de favoriser les intérêts français dans le royaume du nord ; il rêvait ! Quand il est devenu roi de Suède, Bernadotte n’était plus Français, il était Suédois. Or, les intérêts suédois ne concordaient pas nécessairement avec les intérêts français, la chose était claire. Il en était bien conscient, sa position dans son nouveau royaume était fragile. Nouveau venu, il savait très bien que s’il n’était pas à la hauteur, il serait viré par les Suédois, exactement comme ceux-ci avaient viré son prédécesseur Gustave IV. Du reste, il existait à la cour un parti voulant remettre au pouvoir la dynastie des Vasa. Aussi, la moindre erreur pouvait lui être fatale.


2. Le rapprochement avec la Russie.

Alexandre 1er, tsar de Russie, avait été plus malin que Napoléon et il avait déployé tout son pouvoir de séduction pour se gagner le nouveau prince régnant de Suède.

C’est ainsi que par le traité de St Pétersbourg entre la Suède et la Russie, il avait fait entendre à Bernadotte qu’il ne s’opposerait pas à la cession de la Norvège à la Suède s’il rejoignait son camp. Mais rien n’était encore vraiment décidé.

En fait, l’acte décisif devait être accompli par le prince Régent quand il participa à :

:arrow: La convention d’Abo, en août 1812.
:arrow: La réunion de Trachenberg, en juillet 1813.

Bien qu’officiellement en guerre avec la Suède, l’Angleterre avait tenté de favoriser le rapprochement entre celle-ci et la Russie. Sur son conseil, Bernadotte décida d’avoir une entrevue avec le tsar. A cette fin, il se rendit de son propre chef dans la ville d’Abo, en Finlande, une ville située par conséquent en territoire russe. Cette rencontre entre les deux monarques était le signe que Bernadotte avait sauté le pas, car c’est alors que fut conclue une alliance entre les deux pays. Alexandre 1er voulait tout faire pour se gagner la Suède car il était alors aux abois ; les Français étaient sur le point d’entrer à Moscou. Il lui offrit même le commandement général de toutes ses armées mais le prince refusa, répugnant encore à verser le sang français. La condition de ce rapprochement pour Bernadotte était toujours, bien sûr, l’obtention de la Norvège pour son nouveau pays.

Pour mieux se concilier la Suède, l’Angleterre lui céda l’île de la Guadeloupe qu’elle venait de prendre à la France !

Et c’est ainsi que Bernadotte entra dans la 6ème coalition, celle qui devait enfin abattre Napoléon.

C’était un paradoxe quand on pense qu’à l’origine il avait été élu roi pour permettre à la Suède de mieux lutter contre la Russie. Finalement, le royaume scandinave fut obligé de s’allier à celle-ci contre la France ! Mais il faut dire que Napoléon l’avait bien cherché. Très justement, Bernadotte avait estimé qu’il ne faisait pas la guerre à son pays natal, seulement à l’homme qui le dirigeait, unique obstacle, selon lui, à une paix durable en Europe.

Cependant, le prince de Suède n’avait toujours pas décidé de prendre les armes. En fait, il attendait précisément de recevoir la Norvège qu’on lui avait promise. Aussi est-ce sans son concours que les Russes durent lutter contre l’invasion de leur pays. Après la désastreuse retraite de Russie, des tractations, des mouvements diplomatiques eurent lieu en Europe entre toutes les cours intéressées à la chute de Napoléon. Elles se firent sans lui, ce dont il s’inquiéta. Malgré tout, il signa un traité avec la Prusse, laquelle lui reconnut la possession future de la Norvège.

Les premiers combats contre Napoléon en Allemagne avaient tourné à l’avantage de celui-ci puisqu’il avait été vainqueur des Prussiens à Lützen et à Bautzen, en Saxe. Cet échec, Bernadotte l’avait prédit aux alliés, car il avait désapprouvé la stratégie qu’ils avaient adoptée.

Il décida alors de franchir une nouvelle étape en allant voir tous les souverains rassemblés en vue d’organiser la lutte finale contre l’ « ogre de Corse ».

Ce fut la réunion de Trachenberg (juillet 1813), ville située à l’Est, en Silésie.

3. La lutte contre Napoléon.

Bien que roi parvenu, il fut « royalement » accueilli par les autres souverains qui, eux, étaient monarques de droit divin et de naissance. Il faut dire qu’ils avaient besoin de lui. L’Autriche était le seul pays encore neutre et elle fit savoir à Bernadotte que sa décision d’entrer dans la coalition dépendrait de son choix à lui dans la conduite de celle-ci. Le prince de Suède en fut gonflé d’importance.

Très justement, il escomptait lors de cette réunion qu’on lui donnerait le commandement en chef de toutes les armées alliées. En fait, il n’en obtint qu’une grande partie ce qui n’était pas si mal. Effectivement, il eut la direction de toute l’armée du nord dite « armée combinée », concentrée en Prusse, soit 200000 hommes comprenant des Suédois, des Prussiens, des Russes et quelques Anglais. Une autre armée, l’armée du sud, forte elle aussi de 200000 hommes était située en Saxe, sous les ordres de l’Autrichien Schwarzenberg. Enfin, à l’Est, une armée de 100000 hommes était dirigée par Blücher. Sur le conseil de Bernadotte, il fut décidé de faire converger tout cet ensemble vers Leipzig, en Saxe, centre du dispositif français en Allemagne.

Le prince de Suède exigea cependant qu’en cas de victoire on n’enlève à la France que les conquêtes de Napoléon, non celles de la Révolution, la rive gauche du Rhin devant lui être laissée. Mais ces promesses ne furent pas tenues, l’Angleterre se refusant à ce qu’Anvers soit laissé sous le contrôle de la France.

Les alliés étaient ravi d’avoir dans leur camp ce général français qui avait fait ses preuves, avait su remporter des victoires, issu d’un pays qui passait pour avoir la meilleure armée du monde, formé à l’école de Napoléon. Ils ne l’en lui adjoignirent pas moins quelques-uns de leurs agents, officiellement pour le seconder, officieusement pour le surveiller. En effet, ils voulaient être sûrs que notre Béarnais ferait la guerre en leur sens, et avaient peur qu’il rechigne à lutter contre les Français, ses anciens compatriotes.
Un autre général qu’Alexandre 1er avait pu débaucher était Moreau, ancien rival de Bonaparte qui avait dû s’exiler après la conspiration de Pichegru. Précisément, il avait été autrefois le chef de Bernadotte et les deux hommes eurent une entrevue. Le prince de Suède lui parla de sa stratégie. Tandis que Moreau estimait qu’il fallait faire une guerre dynamique à l’empereur, conçue dans une stratégie d’ensemble, Bernadotte se souciait peu d’affronter celui-ci sur le champ de bataille. Il voulait l’user peu à peu, lui faire la guerre « avec lenteur et méthode ». Surtout, il tenait beaucoup à rester en contact avec la Suède, pour se ménager vers son pays une ligne de retraite en cas d’échec, ce qui nécessitait de sa part d’opter pour un combat localisé. Finalement, Moreau trouva la mort à Dresde.

Quand il apprit que son ancien maréchal avait pris parti contre lui, Napoléon fut furieux. Il décréta que partout en France, y compris à Pau, Bernadotte devait être considéré comme un « traitre ». Du reste, il choisit tout d’abord d’en finir avec lui et d’attaquer en premier lieu l’armée du nord, afin de régler son compte à ce scélérat. Son objectif était de prendre Berlin.
Bernadotte remporta alors deux grandes victoires contre les Français, non pas contre Napoléon directement, mais contre deux de ses lieutenants, lui permettant de sauver la capitale de la Prusse :

- A Grossbeeren, en août 1813, contre Oudinot.
- A Dennewitz, en Septembre 1813, contre Ney.

Ces succès furent obtenus grâce aux Prussiens de Von Bulow placés sous ses ordres, mais c’est lui qui avait décidé des plans de bataille.

Napoléon eut beau jeu de dire que Bernadotte ne l’avait pas battu, puisque, lui, fut vainqueur à Dresde. Mais ce fut la dernière de ses victoires en Allemagne, rendue caduque par la défaite de ses généraux.

Toutes les armées alliées convergèrent alors vers Leipzig. Là se déroula pendant trois jours une bataille de titans dite « bataille des nations » qui vit la défaite de l’empereur des Français et sonna le glas de sa domination en Allemagne. L’armée française était très hétérogène puisqu’elle comprenait des soldats de tous les pays inféodés à l’empire. Précisément, sa défaite se produisit le troisième jour grâce à la défection des Saxons qui en faisaient partie. Bernadotte participa peu au combat puisqu’il n’arriva que le troisième jour et le grand vainqueur de la bataille fut Schwarzenberg. Il est possible, cependant, que le changement de camp des Saxons se soit fait grâce à lui dans la mesure où ils désiraient rejoindre ce chef qui passait pour débonnaire (déjà, leurs compatriotes étaient avec lui à Wagram).

Alors qu’après leur victoire, le but des alliés étaient de foncer tout de suite vers Paris pour en finir définitivement avec leur ennemi, Bernadotte décida de faire un temps cavalier seul en allant liquider la poche de Hambourg, en Allemagne du nord, tenue par Davout (avec qui autrefois il s’était peu entendu). Les alliés le prirent mal car ils considéraient que cette fameuse poche était secondaire. En fait, au-delà de Hambourg, le prince de Suède voulait en découdre avec le Danemark et l’obliger à lui céder la Norvège, dont l’obtention était pour lui une véritable obsession. Effectivement, par le traité de Kiel de 1814, il contraignit son adversaire à la lui abandonner. Mais un problème survint : les Norvégiens n’étaient pas d’accord et mirent à leur tête le prince Christian-Frédéric. Notre général fut donc obligé d’aller les combattre. Il en triompha finalement mais, très sagement, fit entendre aux Norvégiens qu’il n’annexait pas leur pays mais associait leur royaume à celui de Suède, tout simplement.

L’union entre la Suède et la Norvège, dont Bernadotte était l’auteur, sera durable puisqu’elle durera un siècle, soit jusqu’à l’indépendance de la Norvège en 1905.

Après cela, Bernadotte mena enfin ses armées vers la France.

VII. L’intermède français.

Il existait cependant une autre raison à ce choix personnel qui l’avait éloigné des autres alliés. En effet, il ne désirait pas trop se presser, afin d’éviter de verser le sang français, celui de son pays d’origine. Il préférait que les autres s’en occupent sans lui. Effectivement, il voulait autant que possible se ménager l’opinion du peuple français car il avait un projet le concernant. Le tsar Alexandre, pour mieux se l’attacher, lui avait en effet suggéré de devenir roi, constitutionnel, de France. En 1815 tout était possible et l’avènement de Louis XVIII n’était pas vraiment programmé. Aussi, Bernadotte préféra rester confiné à Liège, en Belgique, non loin de la frontière.

Malgré ses préventions contre lui, Napoléon, qui menait sa campagne de France, lui fit savoir qu’il désirait son aide. Bernadotte se garda bien d’accepter, d’autant plus qu’entre lui et son ancien patron s’étalait l’énorme armée de Schwarzenberg.
Comme toutes les affaires se faisaient sans lui dans la France occupée, il fallait absolument qu’il se rende à Paris, ce qu’il fit. Une fois arrivé dans la capitale, il logea à l’hôtel de Marboeuf. Il se fit discret, se montra peu, ne suscitant de la population ni hostilité, ni enthousiasme. Son projet de devenir roi de France fut soutenu par les « amants du libéralisme », Benjamin Constant et Germaine de Stahel, lesquels lui affirmèrent qu’ils l’aideraient de leur influence. Il reçut aussi la visite des royalistes partisans du futur Louis XVIII, lequel était encore loin d’obtenir son trône. Dans le prince de Suède, ils voyaient un « Monk », soit un général qui serait temporairement mis au pouvoir pour le remettre ensuite à leur maître (exactement comme l’avait fait jadis en Angleterre après la grande Rébellion au XVIIème siècle le général Monk, restaurant le roi Charles II). Dans l’affaire, Bernadotte risquait de perdre la proie pour l’ombre, c’est-à-dire d’y laisser son trône de Suède. En fait, il escomptait que s’il devenait roi en France, son pouvoir en Suède resterait au moins dans la famille, c’est-à-dire échoirait à son fils Oscar.

De toute façon, son projet français n’aboutit pas. Alexandre 1er était bien le seul à soutenir ce que les autres considéraient comme une véritable lubie et l’idée de Bernadotte était une chimère. Talleyrand dont les alliés avaient besoin, était très peu enthousiaste (« voulez-vous remplacer un soldat par un autre soldat ? » demanda-t-il au tsar). Ce furent finalement les Anglais qui l’emportèrent en faisant monter sur le trône des Bourbons leur protégé Louis XVIII.

Bernadotte quitta alors la France de façon définitive et regagna la Suède. Auparavant, il rencontra Louis XVIII à Compiègne. Il lui rétrocéda la Guadeloupe que les Anglais avaient donné à la Suède (on se demande bien ce que celle-ci aurait pu en faire !) moyennant le paiement de 25 millions de francs, une aubaine pour le trésor royal.

Dans toutes ces péripéties il avait très bien manœuvré. Les Suédois le guettaient et s’il avait fait le moindre faux pas son avenir dans le pays du nord aurait été compromis. D’ailleurs, ses nouveaux sujets avaient manifesté quelque inquiétude face à ses ambitions françaises. Risquait-il de les laisser tomber ? Finalement, Bernadotte est revenu en Suède auréolé d’un grand prestige. Certes, il n’a pas récupéré la Finlande comme certains l’espéraient, mais il a fait acquérir au royaume la Norvège, ce qui était tout de même une belle compensation.

VIII. Bernadotte, roi de Suède.

En 1818, mourut enfin le roi Charles XIII, tout comme son épouse la reine Hedwige, morte la même année. Aussi, Bernadotte devint effectivement roi, sous le nom de Charles XIV. Il fut couronné à Stockholm, pour le royaume de Suède, et à Trondheim, pour celui de Norvège.

A ce moment, l’heure était à la réaction, partout en Europe, et le vent défavorable à notre Béarnais. Tous les souverains mis en place par Napoléon, Joseph, Jérôme, Murat, avaient été chassés pour être remplacés par des monarques de l’Ancien Régime ; il ne restait plus que Bernadotte. De fait, excepté son ami le tsar Alexandre, toutes les têtes couronnées du vieux continent auraient bien voulu le voir tomber.

Grâce à sa formidable capacité d’adaptation au contexte international, Bernadotte a su se maintenir dans son nouveau royaume.
Notamment, lui et Désirée voulurent marier leur fils Oscar dans une grande famille régnante. Finalement, ils lui trouvèrent un bon parti en Bavière et le marièrent à la princesse Joséphine de Beauharnais, fille d’Eugène de Beauharnais et d’Amélie-Augusta de Bavière, petite-fille d’une Joséphine bien plus célèbre. Par cette union, Bernadotte alliait le passé et le présent.

Son épouse, Désirée Clary, ne s’était pas plue en Suède. Pour cette Provençale habituée au soleil du midi, le climat glacé des pays du nord était plus qu’elle ne puisse supporter ! Après avoir vécu quelque temps auprès de son époux, les premières années en Suède, elle revint en France et pendant près de huit année ne revit ni son mari, ni son fils. C’est en 1823, qu’elle retourna à Stockholm, afin de marier son fils devenu un homme.

Après les nombreux soubresauts qui s’étaient produits durant la période de l’empire, la politique extérieure du nouveau roi de Suède fut systématiquement une politique de paix.

En premier lieu, il se garda bien de participer à la dernière coalition qui eut lieu contre Napoléon lors des cent jours. On l’avait délibérément tenu à l’écart des affaires en 1814, à Paris ; il ne l’avait pas oublié et, condamnant et admirant à la foi cette tentative faite par son ancien chef, il s’abstint d’intervenir et il n’y eut aucun soldat suédois à Waterloo. Cette politique de paix fut poursuivie durant tout son règne.

Ainsi travailla-t-il à favoriser la prospérité de son nouveau pays, par exemple en s’attachant à développer l’industrie.
Mais cet ancien jacobin autrefois épris de liberté retourna sa veste une fois devenu roi et voulut absolument régner en autocrate. En principe, il devait compter avec le parlement suédois et celui norvégien. Mais le premier ne se réunissait que tous les cinq ans et le second, tous les trois ans, ce qui lui donnait une large marge de manœuvre dans ses prises de décision et il ne se priva pas d’en user.

Certains Suédois s’opposèrent à cet excès d’autorité. Par exemple, en 1838, un pamphlétaire libéral nommé Crusenstolpe fut condamné à une légère peine de prison pour s’être laissé aller à tenir des propos qui avaient déplu au roi. Il y eut des manifestations que Bernadotte, ancien soldat qu’il était, fit réprimer violemment.

Il vieillissait et certains éléments au parlement lui demandèrent d’abdiquer en faveur de son fils Oscar. Avec hauteur, il refusa.
De brillantes fêtes n’en eurent pas moins lieu en Suède lors de ses 80 ans. C’est la même année qu’il mourut, soit en 1843. Lui succéda son fils sous le nom d’Oscar 1er (1843-1859)

D’un pays désœuvré, menacé de l’intérieur et de l’extérieur, Bernadotte avait fait un pays prospère en le faisant entrer dans la modernité.


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«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.
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