Karolvs a écrit :
Barbetorte a écrit :
J’ignore quelle était l’emprise de la langue française. Une certaine proportion de la population devait être bilingue
Pas plus bilingues que les arrondissements frontaliers de la Moselle et de l'Alsace contigus au département de Mont-Tonnerre, où la quasi-totalité de la population était germanophone (langues franciques et alsaciennes).
Pas plus mais pas moins non plus. La Cisrhénanie et les départements qui en furent issus furent français pendant vingt ans ce qui laissa le temps à des Français francophones de venir s’y installer et à des autochtones d’apprendre le Français. Sur un territoire où la langue officielle n’est pas la langue du peuple, s’installe forcément un certain bilinguisme.
BIROC a écrit :
Je conçois que l'administration française à perduré après le 3mai 1814 …
Dans les territoires cédés par la France par le traité du 30 mai 1814, le changement de souveraineté fut immédiat. La localité de Clausen cessa d’appartenir à la France pour être incluse dans l’empire autrichien dès le 31 mai 1814 mais les structures administratives restèrent inchangées. Le code civil français fut même maintenu en vigueur par le nouveau pouvoir bavarois en 1816.
BIROC a écrit :
… mais je me demande quand même quelle était la nationalité des gens, comme mon arrière-arrière grand mère, qui sont nés après le 30 mai 1814. Je ne trouve rien dans les papiers de famille, d'autant que cette dernière a émigré en Algérie où elle s'est mariée en 1832. Il a du falloir justifier d'une nationalité ?
Bonne question. C’est loin d’être simple.
Observons tout d’abord qu’en 1814 les administrations n’étaient pas en mesure de contrôler les individus aussi étroitement qu’elles pouvaient le faire un siècle plus tard et a fortiori comme aujourd’hui. A défaut de documents attestant sans ambiguïté de la qualité d’un individu, on prenait en compte la possession d’état plus largement qu’on ne le fait aujourd’hui.
En ce qui concerne votre aïeule née en juin 1814, il faudrait s’intéresser à ses parents et plus particulièrement à son père. Le traité de Paris de 1814 (article 17) laissait un délai de six ans aux habitants des territoires cédés par la France pour aller s’établir ailleurs à leur gré. Lorsqu’elle se maria en Algérie en 1832 votre aïeule avait dix-huit ans. Elle avait probablement suivi ses parents dès le début de la conquête de l’Algérie. Dans quelles circonstances ? Son père était-il militaire ?
Les femmes avaient assez rarement à justifier de leur nationalité. Elles avaient naturellement la nationalité de leur père et, une fois mariées, prenaient celle de leur mari. Que vous ne trouviez rien dans les papiers de famille n’a rien d’étonnant.