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Message Publié : 22 Mai 2003 18:06 
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Eginhard
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Qui connait Madame, Comtesse de Provence, femme du futur Louis XVIII, bien peu de gens !
Et pourtant, elle fut l'une des premières femmes de France du temps de Louis XVI. Elle était éffectivement le belle-soeur de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Née en 1753, princesse de la maison de Savoie, elle fut mariée en 1771 au comte de Provence, petit-fils de Louis XV. D'aprés la plupart des contemporains, elle fit mauvaise mauvaise impression à la cour de France, parce qu'elle était timide et dépaysée. De plus, elle était moins que belle : on prétendit qu'elle était tellement velue, qu'elle avait des poils jusque sur les épaules et la poitrine...Voire.
En fait, elle fut vite jugée et condamnée : sa belle-soeur Marie-Antoinette ne l'aimait pas, surtout parce que la comtesse de Provence avait beaucoup d'esprit et qu'elle redoutait sa langue acéree. De plus -Madame-, c'était son titre officiel, était soupconné d'aimer son propre sexe -elle se prit d'un sentiment trés fort pour sa lectrice, Mme de Gourbillon_ et provoqua un scandale à la cour au début de 1789.
Enfin, elle ne porta jamais officiellement le titre de reine de France, car elle mourut en exil en 1810.
Pouvez-vous m'en dire plus sur cette princesse et surtout m'éclairer pour m'expliquer l'objet de sa disgrace à la cour de Louis XVI ?

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Dominique Poulin


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Message Publié : 23 Juil 2003 17:52 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 12 Juil 2003 17:54
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Il est en effet bien difficile d'avoir une opinion sur la comtesse de Provence. :roll: Aucun ouvrage important, à ma connaissance :?: , ne lui a encore été consacré.

Elle n'apparaît généralement que dans les biographies consacrées à son époux ou à Marie-Antoinette et c'est toujours, en quelques lignes, un portrait très négatif qui en est brossé : laide, disgracieuse, velue, inintéressante, se consolant de son ennui dans les bras de gardes du corps, puis dans ceux de Mme de Gourbillon...

On raconte également toujours cette anecdote : elle refusait de jouer dans les pièces de théâtre que la Reine donnait à Trianon, dans le cercle de famille. Marie-Antoinette lui aurait fait remarquer que, dès lors que la Reine de France faisait du théâtre, elle, Comtesse de Provence, ne devait pas avoir de scrupules à se livrer à ce divertissement.
Ce à quoi, la comtesse de Provence répliqua vertement :

-"Si je ne suis pas Reine, je suis du bois dont on les fait !"

Marie-Antoinette en resta muette de stupéfaction, dit-on. :wink:

C'est le seul "mot historique" à porter au crédit de la Comtesse de Provence. :?:

A part cela, elle se réfugia à Turin, chez son père, comme sa soeur la comtesse d'Artois lorsque la Révolution survint et mourut effectivement en 1810.
Je n'en sais guère plus à son sujet. :wink:


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Message Publié : 23 Juil 2003 18:07 
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Eginhard
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J'ai trouvé un site sur les tableaux de Mme Vigée Le Brun avec une biographie de la comtesse, mais ce site est malheureusement en anglais.

http://www.batguano.com/cdeprovence.html

Fialin


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Message Publié : 25 Juil 2003 15:11 
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Eginhard
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Inscription : 22 Mai 2003 16:34
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Bonjour,

Je suis bien heureux que ce thème sur la comtesse de Provence soit aujourd'hui à l'honneur, car il est resté aux "abonnés absents" pendant des semaines !
Une remarque : ce thème est bien precis, d'accord on peut parler des autres menbres de la famille royale sous Louis XVI, mais parler içi de royalisme ou l'orléanisme me semble hors de propos ! Il y a des thèmes qui sont consacrés à ce sujet sur ce forum.

Revenons à la comtesse de Provence, femme du futur louis XVIII.

Vous avez raison Louis-Auguste lorsque les historiens parlent de cette princesse dans leurs livres (et encore en ne faisant la plupart du temps que la citer), ce n'est que pour en parler en thèmes négatifs. Et pourtant, il y a une évolution : dans le livre de Simone Bertière consacré à Marie-Antoinette, cet auteur parle de la maturité et de l'esprit de Marie-Joséphine, comtesse de Provence qui contraste beaucoup avec la légéreté et les enfantillages de Marie-Antoinette, jeune femme...

On dispose de peu d'informations sur Marie-Joséphine de Savoie tout simplement parce que trés peu de livres la concernent directement et qu'en l'occurence trés peu de gens se sont penchés sur le destin de la princesse. Je fais pourtant partie des gens qui s'interessent à ELLE !

Quels biographies concernent Marie-Joséphine de Savoie ? A ma connaissance il n'y en a que 2 en tout en pour tout. La premiere a été publié en 1913 par le vicomte de Reiset. La seconde s'intitule "La reine velue, Marie-Joséphine de Savoie 1753-1810, reine en exil" de Jacques Dupechez aux éditions Grasset publié en 1993. C'est tout, scrictement tout, c'est maigre ! Pourtant la comtesse de Provence n'est pas un pesonnage ininteressant. Pourquoi ? c'est vrai, le fait qu'elle soit la femme du futur Louis XVIII ne lui consacre pas forcément la palme de l'universalité si elle n'a pas marquée son temps ni retenu l'attention de ses contemporains. D'accord, mais moi je vois la princesse autrement car justement ses contemporains ne l'ont vue la plupart du temps que sous un jour défavorable et qu'en opposition à ce jugement, des traits marquants de la personnalité de Marie-joséphine et sa correspondance privée permettent de réhabiliter sa vie dans son contexte.

Le drame de sa vie est lié au fait qu'elle ne partageait pas la frivolité ambiante de la cour et en général des hautes classes de la cociété de l'Ancien Régime. Marie-Antoinette, le comte d'Artois, le duc d'Orléans futur Philippe-Egalité illustrent parfaitement cette société de la fin de l'ancien régime de la "douceur de vivre". On ne s'interesse à aucun sujet sérieux, on ne lit pas, non, au contraire, tout est légéreté, on parle à peidre haleine en récitant les derniers cancans et potins de la Ville et de la Cour, le libertinage est assez répandu, c'est l'époque.
La comtesse de Provence ne cadre pas avec cette manière de vivre : elle est d'un tempérament reservé, elle ne se livre pas facilement, ce qui n'exlu pas comme on va le voir plus tard qu'elle manque de caractère. Reprenons une trame chronologique pour y voir plus clair...

Princesse de la Maison de Savoie, elle est née en 1753, elle est la fille du prince héritier de Savoie qui montera sur le trone une vingtaine d'années plus tard. Sa mère est une infante d'Espagne. La cour de Savoie n'est pas réputée pour etre une cour ou l'on s'amuse beaucoup. La religion et la pieté y sont de mise, les moeurs sont sévèrement réglés. Bref, la cour de Savoie ne cadre vraiment pas avec le modèle de la cour de France. Marie-Joséphine nait et vit dans ce climat d'austérité. Bien sur elle reçoit une éducation semblable à celle de toutes les princesses européennes, mais l'entourage du duc de Savoie-roi de sardaigne est étouffant. La cour de savoie n'est pas sans similitude avec celle d'Espagne ou les princes s'étiolent d'ennui.
En 1771 la princesse est mariée au comte de Provence, petit-fils cadet du roi de France Louis XV. Louis XV est attaché à la Maison de Savoie, il est lui-meme le fils d'une princesse de savoie. Et ce royaume représente l'étoile montante de l'Italie du nord, depuis le début du XVIIIe siècle ce pays n'est plus un simple duché souverain mais un royaume reconnu par les grandes puissances depuis 1713.
Les fetes du mariage du comte et de la comtesse de Provence sont presque aussi fastueuses que celles données lors du mariage du dauphin avec l'archiduchesse marie-antoinette données un an plus tot. Cependant il y a un détail auquel tout le monde prete attention : la laideur de Marie-joséphine... A la cour de France, la laideur, la timidité, le manque de répartie sont considérés comme des "crimes" : on se gausse trés facilement et avec cruauté des moindres impairs, de nombreux courtisans ou des genthiommes de province en feront l'expérience...

La nouvelle comtesse de provence est petite, son visage est disgracié , presque chevalin. Ses cheveux lui mangent le front, ses sourcils sont ceux d'in gendarme, sa peau n'est pas trés blanche comme l'exige les canons de l'époque et bientot l'on saura qu'elle est poilue. Jusqu'a quel point ? je n'en sais rien. Le fait de rapporter qu'elle avait du duvet jusque sur les épaules et la poitrine (c'est le chroniqueur Bachaumont qui le rapporte dans ses mémoires) représente-il le sommet de la médisance ? Donc à la cour du roi de France, dit laideur dit insignifiance d'esprit, c'est tout simple. La dauphine Marie-Antoinette, qui pourtant a redouté l'arrivée de cette nouvelle princesse, ne la juge pas autement. Elle est laide, elle ne parle quasiment pas, elle est gauche, elle ne connait pas les usages de versailles, donc elle ne fera pas d'ombre à Marie-Antoinette.
On ne lui accorde que de rares compliments : elle a de beaux yeux (et c'est vrai), et elle danse parfaitement en mesure (ce qui est vrai également).

Et l'époux de Marie-Joséphine ? Certes, Louis-Stanislas est intelligent et ne manque pas d'esprit, c'est un feru de latinisme et particulierement d'Horace. Il est pontifiant et suffisant, mais Louis XV l'aime beaucoup en tout cas autant que le Dauphin. Il n'est pas trés beau lui aussi, il a une nette tendance à prendre de l'embonpoint, il a une démarche d'oiseau de basse-cour car il a un défaut de conformation à la hanche et poutant on ne tire pas sur lui à boulets rouges au contraire de sa femme...
Le couple princier ne sera pas heureux : comme le couple deplphinal puis royal de trop grandes dissemblances de carcactère les opposeront et une polémique sur la consommation de leur mariage fera également rage à la cour. Le comte de Provence peut honorer sa femme oui ou non ? c'est encore une question que se posent les historiens, je n'ai pas non plus la réponse. D'une part, Louis-Stanislas a des troubles de santé parce qu'il mange trop (il fait de fréqentes indigestions), mais est-il impuissant ? c'est la question. Cette question, à l'époque n'est pas inopportune, au contraire, elle est trés importante , il s'agit d'in prince proche du trone et il en va de la dynastie !
Dans un ouvrage consacré aux frères de Louis XVI de Pierre et Pierrette Girault de Coursac, il est dit que Marie-JOséphine a eu des espérances de maternité mais qu'elle perdit à chaque fois ses enfants lors de fausses couches liés à des accidents, le dernier incident était relatif à une chute dans un escalier.

Pendant la majeure partie de la vie de Marie-Joséphine en France de 1771 à 1791, la vie de la princesse apparait assez terne, en tout cas elle diffère beaucoup de celle de sa belle-soeur Marie-Antoinette. Pourtant, Marie-Joséphine, lors de ette période est une princesse trés favorisée sur le plan matériel et des plaisirs. En tant que femme du frère de Louis XVI, elle a une énorme Maison de plusieurs centaines de personnes, elle dispose d'appartements magnifiques à Versailles, elle fait des commandes de meubles aux plus célèbres ébénistes de son temps comme Riesner, elle a une maison des champs à Montreuil (c'est une sorte de réplique du domaine de la reine à trianon), son époux fait construire pour elle le chateau de Rocquancourt. C'est magnifique oui, mais ce n'est pas l'essentiel car la comtesse de provence n'est pas heureuse, elle boit (et oui) car elle s'ennuie, elle est délaissée par son mari (ils n'ont pas grand chose à se dire et finiront par se détester), elle a peu d'influence à la cour, la reine ne l'aime pas et la redoute un peu. C'est l'envers du tableau : un coté face qui regorge de luxe, un coté pile ou toutes portes fermées Marie-Joséphine rumine son frein et se désole.

La correspondance de la comtesse de Provence se trouve au ministère des Affaires Etrangères. Elle écrivait trés souvent à ses parents, elle leur fait souvent part de ses déboires avec ses parents notamment en ce qui concerne ses problèmes conjugaux, mais elle raconte aussi d'une manière toute naturelle al vie au sein de la famille royale et à la cour. Contrairement à ce que l'on peut croire, la vie de cour n'est pas compassée, on s'y amuse beaucoup. La princesse qui n'aime pas beaucoup la vie de représentation s'étonne de recevoir des visites au moindre pretexte...En cela elle ne varie pas beaucoup des autres menbres de la famille royale, Louis XVI et Marie-Antoinette préfèrent vivre chez eux.

Si vous avez des questions, des suggessions, je suis à votre disposition.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 25 Juil 2003 17:36 
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Eginhard
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Louis-Auguste tu rapportes cette anecdote au sujet de la comtesse de Provence qui lors d'une proposition de Marie-Antoinette pour participer à son théatre se voit infliger une cinglante réponse de Madame "si je ne suis pas reine, je suis du bois dont on les fait".
Ce trait d'esprit à lui seul permet de corriger la réputation de nullité de la comtesse de Provence.

Tu dis que cette princesse se serait consolée dans les bras de gardes du corps, c'est inexact. Ce n'est pas elle, mais sa propre soeur, la comtesse d'Artois mariée à un autre frère de Louis XVI. Royalement trompée, la comtesse d'Artois prendra du bon temps avec les gardes, après tout c'est de bonne guerre !
Par contre la liaison de la comtesse de Provence avec Marguerite de Gourbillon n'est pas contestable. De cette amitié dont on a dit qu'elle avait des penchants saphiques, les contemporains n'ont pas été indulgents. Ce n'est peut-etre pas l'intérêt de la princesse pour sa lectrice (c'était sa fonction officielle dans la Maison de Madame), mais les racontars non vérifiés qui ont étayé la mauvaise réputation de cette liaison. On a accusé Mme de Gourbillon d'être un agent de l'Angleterre et d'être la détentrice de secrets privés de la famille royale car Madame rapportait tout de qu'elle savait à sa chère amie !
Ce qui est certain, c'est que Mme de Gourbillon génait : en février 1789 Louis XVI signe une lettre de cachet à l'encontre de Mme de Gourbillon la reléguant à Lille. Cette lettre de cachet a été signée sur l'initiative du comte de Provence qui soupçonne la lectrice de sa femme de lui procurer des liqueurs fortes pour apaiser le chagrin de sa maitresse.

A mon avis, la raison majeure de cet exil réside dans le fait que Mme de Gourbillon a trop d'empire sur la comtesse de Provence qui a procuré à sa lectrice de grosses sommes d'argent et qui lui fait part de beaucoup de détails concernant la famille royale. Mme de Gourbillon est de trop, on l'exile...Immense désespoir de Marie-Joséphine qui en fera une dépression nerveuse mais sera sommée d'assister avec les autres menbres de la famille à l'ouverture solonnelle des Etats-Généraux en mai 1789.
Marie-Joséphine lesbienne ? et alors, ce n'était pas la premiere princesse à l'être et les princes homosexuels ne sont pas méconnus comme Philippe, frère de Louis XIV au vu et au su de toute la cour.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 23 Oct 2003 19:03 
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Grégoire de Tours
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un portrait de la Comtesse de Provence :

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Message Publié : 28 Oct 2003 15:54 
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Eginhard
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Et elle te plait tellement Louis-Auguste, la Comtesse de Provence ? je rigole, car selon ses contemporains, ce n'était pas un modèle de perfection et elle était affligée d'une pilosité trop fournie et peut-etre mal placée. Ah bah ! je vais pas jeter des pierres à Marie-Joséphine maintenant, non juste un peu d'humour ! Quoique le portrait que tu viens d'illustrer ne la montre pas laide, il semble meme etre assez naturel. Je me méfie un peu car son portraitiste n'est autre que Mme Vigée-lebrun dont on a dit qu'elle flattait un peu trop ses modèles, dont le plus célèbre n'est autre que Marie-Antoinette.

Pour revenir à la Comtesse de Provence, peut-etre sait-on que ses relations de famille avec sa belle-soeur Marie-Antoinette n'étaient pas au beau fixe ? Au départ Marie-Antoinette alors qu'elle n'était que Dauphine et fraichement arrivée à la Cour de france, ne pensa pas beaucoup de bien de Marie-Joséphine. D'abord, elle pensait que la princesse savoyarde pouvait lui prendre la première place à la cour, ensuite qu'elle pouvait trés bien faire des risettes à la favorite du roi, la comtesse Du-Barry, enfin qu'lle pouvait peut-etre donner l'héritier tant désiré par la Couronne de France.
Si toi, cher Louis-Auguste, tu veux discuter avec moi de cet aspect de la vie de Marie-Joséphine, je te rejoins le 4 ou le 5 novembre, car je ne viendrai pas avant. A bientot !

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Dominique Poulin


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Message Publié : 06 Fév 2004 22:04 
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Eginhard
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Petit retour sur la comtesse de Provence... et oui !!! Simplement pour dire que Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence représentait à la fin du XVIIIe siècle une vivante antithèse avec sa belle-soeur la reine Marie-Antoinette.

Autant la reine était louée pour ses graces, autant Marie-joséphine était considérée comme une princesse rébarbative, peu aimable et disgraciée par la nature. Tout simplement parce que la Comtesse de Provence n'aimait guère le milieu dans lequel elle était obligée de vivre. Lorsque l'on est la belle-soeur de Louis XVI, l'on est obligée de vivre dans le saint des saints, Versailles et toutes ses splendeurs ! Pourtant Madame (c'est son titre officiel) était une femme franche, intelligente mais ses qualités n'étaient pas en rapport avec l'esprit de superficialité qui régnait dans l'entourage de la reine et d'une partie de la cour. Il est probable que l'on se moquait meme un peu d'elle...Elle ne manquait pas d'esprit cependant car elle avait une langue bien pendue lorsqu'on la poussait à bout. Un jour elle envoya volontairement "paitre" la reine en refusant de jouer sur son théatre personnel jugeant que c'était indigne d'elle. Marie-Antoinette la considérait comme sournoise "pas piemontaise pour rien". Bah ! petites susceptibilités de femmes !

Bon, je manque tout d'un coup d'inspiration, je reviendrais sur mon sujet en le préparant mieux et en posant des hypothèse plus convaincantes et moins d'anecdotes.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 04 Mars 2004 0:22 
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Eginhard
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Inscription : 22 Mai 2003 16:34
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Je prépare en ce moment un commentaire chronologique sur la vie de la comtesse de Provence, belle-soeur de Louis XVI et femme du futur louis XVIII.

Je vais suivre la meme trame concernant celle du comte d'Artois : la rigueur chronologique divisée en pluisurs chapitres.

Laide mais pleine d'esprit, sarcastique et portée vers les femmes, elle fut mal comprise par ses contemporains. Pour les puristes, elle est la derniere reine de France, mais elle le fut seulement en exil de 1795 à 1810.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 07 Mars 2004 11:12 
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Plutarque
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Une petite minute!

Que le comte de Provence soit une fin de race :twisted: (qu'est ce que je ne l'aime pas lui alors! :wink: ) ne fait de doute à personne mais si mes souvenirs sont bons, la comtesse a fait des fausses couches... et pour faire un enfant, comme vous le soulignez, il faut être deux. Alors 1 lesbienne + 1 impuissant = plusieurs fausses couches... dure équation à résoudre! La seule solution logique serait qu'elle fasse une fause grossesse (je suis en L moi il ne faut pas trop m'en demander), je veux dire qu'elle développe son corps comme si elle était enceinte mais sans l'être.

C'était la pensée du jour. Sur ce, retour à l'ironie dans le Perceval de Chrétien de Troyes... :(


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Message Publié : 07 Mars 2004 18:51 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 12 Juil 2003 17:54
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Madame Royale a écrit :
Une petite minute!
si mes souvenirs sont bons, la comtesse a fait des fausses couches...

Je n'ai jamais lu que la comtesse de Provence ait fait des fausses couches. 8O :roll: J'attends l'amical arbitrage de Dominique sur ce point. :D
Dans tous les cas, si la comtesse de Provence a fait des fausses couches, soyez bien assurée que son pédant de mari n'était pas le père de l'enfant à naître. :lol:
On sait que la comtesse sacrifiait à Sapho avec Mme de Gourbillon mais peut-être avait-elle les deux goûts... :roll: :wink:


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Message Publié : 07 Mars 2004 21:41 
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Plutarque
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Inscription : 31 Août 2003 18:34
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Il semble à Madame Royale qu'elle l'à lu chez Dominique Poulain justement!

Poulain qui, bien que notre contemporain, me semble tout de même plus rigoureux que Mme Campan! :lol: J'ai lu les mémoires de Hanet-Cléry qui sont un délice: il ne fait que dénoncer ses travers qu'il reprend au centuple. Et j'étais là et j'ai fait ci et alors la reine elle m'a dit ça et je cours aussi vite qu'Hermès et même pas dopé et... :twisted: je suis méchante.

Maialen

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"Le signe le plus flagrant qu'une vie intelligente existe quelque part dans l'univers, c'est que personne n'a essayé de nous contacter" Bill Watterson, Calvin & Hobbes


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Message Publié : 07 Mars 2004 22:33 
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Grégoire de Tours
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madameroyale a écrit :
Il semble à Madame Royale qu'elle l'a lu chez Dominique Poulin justement!


Oui, j'ai retrouvé la phrase mais Dominique n'est guère plus affirmatif que cela :

Dominique a écrit :
Dans un ouvrage consacré aux frères de Louis XVI de Pierre et Pierrette Girault de Coursac, il est dit que Marie-Joséphine a eu des espérances de maternité mais qu'elle perdit à chaque fois ses enfants lors de fausses couches liés à des accidents, le dernier incident était relatif à une chute dans un escalier.


De plus, l'information vient des Girault de Coursac...je la prends donc avec des pincettes. :lol: en attendant que Dominique s'exprime. :wink: :D


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Message Publié : 08 Mars 2004 17:08 
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Eginhard
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Me voila...! Voila qui me fait rudement plaisir, enfin la discussion ne se fait plus à sens unique, ouf, soupir de soulagement ! Bon, je vois que l'on s'interroge sur plusieurs points sur la vie de la Comtesse de Provence. A savoir :

- Les fausses-couches supposées de la Comtesse de Provence

- L'enfant dit illégitime de la Comtesse d'Artois et les relations entre la Comtesse de Provence et la Comtesse d'Artois

Voici, les informations dont je dispose. Toutefois, mon commentaire présent ne représente qu'un premier "jet" car ce sont les connaissances stockées dans mon cerveau et non celles qui alimentent les livres dans laquelle j'ai puisé. Car comme toujours, je suis dans mon cyber, et non chez moi avec ma doc !

Les fausses-couches supposées de la Comtesse de Provence :

Le premier indice dont j'ai disposé dans un premier temps se trouve dans Louis XVIII de Philip Mansel (historien anglais) paru en 1983 : cet historien affirme que Marie-Joséphine a été enceinte plusieurs fois, au moins 2 fois. Et qu'a cet effet, des gouvernantes ont été nommées car comme on le sait rien n'était laissé au hasard à la Cour de France. Malheureusement, les grossesses de la Comtesse de Provence n'ont pas abouties, elle a fait des fausses-couches à chaque fois.

La deuxième information à ce sujet est révélée dans "Provence et Artois, les deux frères de Louis XVI" de Pierre et Pierrette Girault de Coursac. Ces historiens nous renseignent également sur l'existence de ces fausses-couches, une en 1775 et une en 1781. Lors de la dernière, Madame aurait fait une fausse couche dans un escalier à Versailles ruinant cet espoir. A la suite de cet info, les auteurs en question donnent une source provenant des archives de Turin, mais bien sur je n'ai pas l'intitulé exact de cette source, je vais vérifier.

De deux choses l'une pour clarifier les choses, j'ai lu pas mal de livres et dans ce sens j'essaie de me faire une opinion en comparant les anayses de chacun, mais ma "science" s'arrete là car je ne suis pas historiens, mes chers collègues, je n'en ai pas la prétention.

Aussi, on a parlé de l'impuissance (mais on n'en a pas la preuve) du comte de Provence et des gouts saphiques de sa femme. Je suis certain seulement sur deux choses : Monsieur n'était pas un adepte des plaisirs de la chair comme le comte d'Artois et Madame avait surement des gouts saphiques (cependant encore rien ne prouve qu'elle ait sauté le pas et puis d'ailleurs peu importe, l'important réside dans le fait qu'lle avait vraisemblablement des gouts lesbiens).
A ce propos, si on arrive un jour a prouvé de manière avérée que le ménage du comte et de la comtesse de Provence a été consommé, les grosseses de Marie-Joséphine bien évidemment s'expliqueront davantage en prouvant touefois leur existence.

L'enfant illégitime de la Comtesse d'Artois

Là aussi il s'agit plus de débuts de preuves que de preuves formelles.

Marie-Thérèse de Savoie, délaissée par son époux, aurait été enceinte d'un garde du corps nommé Desgranges. Ce garde du corps d'une fabuleurse beauté à ce qu'on a dit, aurait sauvé la princesse lors d'un accident de carosse. Lorsque la princesse ennuyée par cette grossesse malencontreuse, se rendit compte de son état, elle en avisa ou fit aviser la reine qui prit en charge l'affaire. Le comte d'Arois pardonna à sa femme mais le coupable fut puni (exil dans les colonies ou emprisonnment, là encore on ne sait trop). L'enfant illégitime naquit en 1784 : il semblerait que la Comtesse d'Artois a accouché clandestinement sans doute sur l'ordre de Louis XVI. J'ignore le sexe de l'enfant et ce qu'il est devenu.

Là-dessus, j'ai quelques informations avec les sources, sous dossier "d'Etat !". Je peux le rouvrir pour vous éclairer davantage.

Quant aux relations entre la Comtesse de Provence et la Comtesse d'Artois, elles furent difficiles. Marie-Joséphine s'exaspérait de l'attitude passive de sa soeur Marie-Thérèse car la première avait un caractère autoritaire en opposition avec la placidité de l'autre. Autant sous la plume de ses contemporains que des historiens, Marie-Thérèse est qualifiée de nulle, de sotte, d'irrécupérable. Ils ne sont pas tendre. Seuls les Girault de Coursac ont quelque indulgence pour elle.

C'est vrai, la Comtesse de Provence prit trés mal les maternités de sa soeur. Jusqu'en 1781, année ou Marie-Antoinette met au monde un dauphin, il y a une sorte de compétition entre les 3 belles-soeurs pour mettre au monde un ou des garçons à la Couronne. Dans ce domaine c'est la Comtesse d'Artois qui remporte la palme avec le duc d'Angoulème en 1775 et le duc de Berry en 1778 sans compter deux filles en 1776 et 1783.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 08 Mars 2004 17:49 
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Eginhard
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Louis-Auguste doute que si les fausses-couches de Marie-Joséphine sont avérées, son époux n'ait pas été à l'origine de ces maternités.

Je ne suis pas d'un avis aussi catégorique. Sur un point je suis d'accord : Louis-Stanislas, comte de Provence n'était pas doué pour les choses de l'amour, la Cour le savait, la famille royale le savait. Ses premières nuits de mariage furent un echec. Mais enfin pourquoi Monsieur n'aurait-il pas réussi à consommer son mariage comme Louis XVI ? n'oublions pas qu'a cette époque c'était un devoir capital pour un prince d'assurer sa descendance. Si le mariage de Louis-Stanislas et de Marie-Joséphine fut consommé un jour ou l'autre et que quelques etreintes les aient réunis, il parait quasi-certain que leur entente sexuelle n'alla pas trés loin. De là, cela n'empeche pas de porter quelques fruits... mais ces fruits ne porterent pas !

Pour completer le dossier, voici d'autres informations à caractère physiologique, médical et hygiénique pour ce faire une idée des relations mitigées quant au couple de Monsieur et Madame :

Vers l'age de 20 ans (1775), le comte de Provence tournait rapidement à l'obesité. Trés gros mangeur, ennemi des exercices physiques, c'était un prince aux gouts sédentaires et studieux. A cette époque, suite à une maladie mal determinée, il a perdu tous ses cheveux et porte une imposante perruque, si bien que ses proches l'ont appelé "Prince Tignasse"!. De plus, il souffre d'un abcès au bras que l'on est obligé d'inciser de temps en temps... Cela fait beaucoup pour un si jeune prince, sa santé n'est pas florissante, elle s'aggravera avec l'age (diabète sucré, jambes et ventre énorme, immobilité...).

La Comtesse de Provence, jeune, ne souffre pas de maux physiques remarquables. Ses défaillances sont plus psychiques qu'organiques: irritabilité de caractère, nervosité et probablement depression. Son aspect physique pose problème : elle ne prend pas soin d'elle-meme, elle ne se lave pas régulierement, ne se parfume pas ou peu, ne s'épile pas alors qu'elle a des sourcils de gendarme qui se rejoignenent à la racine du nez. Ce n'est pas ragoutant. Ce laisser-aller a pris des allures d'affaires d'Etat entre l'ambassadeur de Savoie, représentant les interets de son père et la cour de France au début des années 1770.

Pour finir, je me suis interrogé sur la nature sexuelle du Comte de Provence. Dans plusieurs de ses biographies, si on lit entre les lignes, un doute est permis quant aux gouts sexuels de Monsieur. Monsieur homosexuel ? Je pose la question. Il eut plusieurs favoris au sens précis du terme : le comte d'Avaray, le comte Decazes. C'est un autre débat, mais il n'est pas inutile dans cette discussion pour souligner l'echec du mariage du comte et de la comtesse de Provence.

Les trois petit-fils de Louis XV, Louis XVI, les Comtes de Provence et d'Artois firent des mariages desastreux.

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Dominique Poulin


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