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Message Publié : 10 Mars 2004 22:49 
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Eginhard
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Que voulez-vous, ce problème ne date pas d'hier. Au temps des rois, les vies conjugales des premiers personnages de l'Etat interessaient les Cours et les diplomates au plus haut point. Les dépeches diplomatiques des ambassadeurs sont truffées de détails parfois sordides, je le reconnais. Et encore davantage si ces augustes personnages avaient des problèmes avec leurs épouses !

Pourquoi alors tous ces diplomates mettaient tant d'acharnement à découvrir les secrets d'alcove de leurs maitres ou des princes qu'ils représentaient ?

N'oublions pas que les impératifs dynastiques sont capitals à l'époque. L'Europe est constellée de monarchies au XVIIIe siècles vous le savez, la plupart des monarchies sont héréditaires. C'est pourquoi si un souverain ou un prince a le malheur de présenter une défaillance psychique ou organique, les ambassadeurs de ce temps supputent, s'informent, hypothèquent sur le devenir des nouvelles cartes de la diplomatie européenne ! c'est déja de la politique !

Remettons les choses dans le contexte sur le sujet qui nous interesse. Le cas du comte et de la comtesse de Provence n'est pas isolé, vous savez... Les problèmes conjugaux de Louis XVI et de Marie-Antoinette ont soulevés des tempetes dans les ambassades et les cours de toute l'Europe en son temps. Ce n'était pas dans le simple but de discourir sur les infortunes conjugales des rois, mais de penser une nouvelle carte des enjeux politiques de l'Europe.

Car que pensez-t-on vers 1775 en France et à travers la diplomatie européenne ? Louis XVI officiellement n'a pas consommé son mariage, cela donne des espérances à son frère le comte de Provence pour monter sur le trone, mais pas de chance lui aussi à des problèmes. Pour les diplomates tout est possible : le roi peut mourir, alors c'est Monsieur qui montera sur le trone, Marie-Antoinette sera renvoyée dans son pays, l'alliance autrichienne sera relise en question etc, etc.

Les diplomates étrangers en France qui représentent leurs pays ont pour consignes de se renseigner le plus possible sur tout ce qui se passe dans la famille royale et je vous passe les détails sur les manières sordides qu'ils mettent en pratique auprés du petit personnel des princes pour avoir des renseignements intimes sur la vie conjugale de leurs majestés et des menbres de leurs famille.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 10 Mars 2004 23:05 
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Eginhard
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Vous avez raison, Madame Royale, le comte de Provence est un personnage complexe à étudier.
C'était un prince secret et à mon avis un peu sournois qui ne livrait pas ses cartes. Il avait une obssession qui le taraudait : monter sur le trone car il s'estimait plus capable face à son frère Louis XVI. Mais celui-ci ne lui faisait pas confiance et lui refusa presque toujours l'entrée au Conseil tant il craignait ses démarches souterraines.

On l'a soupçonné d'écrire ou de faire écrire en secret des phamplets contre Louis XVI, son gouvernement ou encore contre Marie-Antoinette. On a pas de preuves tant il a mis de prudence à ne pas se démasquer mais trop d'indices, d'informations laissent entendre qu'il attendait son moment pour jouer un role politique de premier plan.

A la fin de 1789, son nom fut compromis dans une affaire que l'on appelé l'affaire Favras qui avait pour ambition de d'exiler Louis XVI dans une place forte, voire de le déposer. Le futur Louis XVIII fit détruire les pièces compromettantes, et pour finalité c'est le marquis de Favras qui porta le chapeau en montant sur l'échafaud.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 10 Mars 2004 23:08 
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Grégoire de Tours
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madameroyale a écrit :

Décidément, Provence, je ne peux pas le sentir. J'ai beau faire des efforts, disons que c'est plus de l'incompréhension. C'est vraiment quelqu'un de trop complexe pour moi.


Moi, sa complexité m'intéresse au contraire. :roll: Mais j'avoue être plus intéressé - s'il est possible de dissocier l'un de l'autre - par le comte de Provence devenu Louis XVIII :D que par le comte de Provence, frère envieux et glissant de Louis XVI. :evil:


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Message Publié : 10 Mars 2004 23:18 
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Eginhard
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Et bien moi Louis-Auguste, c'est le contraire, le Comte de Provence m'interesse plus que sa Majesté Louis XVIII ! Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-etre parce que la période de la Restauration n'est plus l'Ancien Régime.

Considéré comme un prince retors sous Louis XVI, son image apparait plus lisse et plus claire lorsqu'il monte sur le trone. C'est à vrai dire la complexité du personnage pendant son jeunesse qui attire mon interet !

Une derniere chose, un peu parallèle, j'en conviens : Balzac fais parfois allusion à Louis XVIII dans son oeuvre et notamment dans Splendeurs et Misères des Courtisanes ou il est question de la police secrète. Louis XVIII a-t-il joué un role si considérable dans l'organisation de sa contre-police ? Simple question.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 11 Mars 2004 12:06 
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Comme Dominique, j'avoue que le Comte de Provence m'intéresse plus que Louis XVIII. Parce que Louis XVIII, finalement, il a attendu et s'est fait servir la France sur un plateau (pour quelqu'un qui cherche à gouverner à totu prix je ne l trouve pas très actif).

J'ai aussi lu qu'il avait essayé avec l'Assemblée des Notables de faire illégitimer les enfants de Louis XVI! Je n'ai malheureusement pas beaucoup d'infos si ce n'est une lettre qui ne serait pas apocryphe et tirée d'un ICC. Je peux si vous voulez la publier.

Cela montre jusqu'où il était prêt à aller. Finalement, ce que l'on appelle la "jalousie" de Louis XVI, je la comprends. Avec un frère pareil on a pas besoin d'ennemis. Je epnse qu'au niveau éducatif, le fait que Berry n'ait pas été l'aîné joue énormément. Il n'a pas bénéficié de cette place supérieure, de ce côté intoucheble du duc de Bourgogne.

Maialen

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Message Publié : 12 Mars 2004 13:11 
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Mais pour ce qui est de la durée de la Révolution, et de leur exil, j'ignore complètement où les comtesses de Provence et d'Artois s'enfuirent, chez qui elles trouvèrent refuge, avec qui elles vécurent. Quelqu'un sourait-il répondre à mes question, et pourrait-il me raconter leur histoire en détail ? Merci d'avance.


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Message Publié : 12 Mars 2004 18:19 
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En ce qui concerne les fuites et les lieux d'exil des comtesses de Provence et d'Artois, voici quelques renseignements :

La comtesse de Provence :

Elle partit le meme jour que Louis XVI et Marie-Antoinette dans la nuit du 20 au 21 juin 1791. Mais pas avec les souverains, ni avec son mari. Elle s'enfuit, devinez avec qui ? mais avec sa tendre amie, Mme de Gourbillon !
La destination de ce voyage ? la Belgique ou les Pays-Bas autrichiens comme on appelait ce pays à l'époque avec Coblence, quartier-général des Emigrés . Elle vécut ici jusqu'au printemps de 1792, avant de décider de se fixer ailleurs.
C'est alors qu'elle rejoignit les Etats de son père, le royaume de Piémont-Sardaigne ou elle vécut jusqu'en 1796 principalement à Turin, la capitale. A partir de cette date, elle erre à travers l'Europe de la Suisse jusqu'en Russie. Elle finira par s'établir en Angleterre ou son mari, le comte de Provence a trouvé aussi refuge. C'est là qu'elle mourut en 1810 dans un relatif dénuement matériel.


La comtesse d'Artois :

Son mari est parti en émigration quelques jours aprés la chute de la Bastille, enmenant avec lui ses deux fils, les ducs d'Angoulème et de Berry. Marie-Thérèse de Savoie partit à la fin de 1789. Destination de son exil ? Turin, capitale de son père, le roi de Piémont-Sardaigne. Elle y resta au moins jusqu'en 1796-1797 : entre-temps les armées françaises avaient investi le royaume de la dynastie des Savoie lors de la fameuse Campagne d'Italie.
Ensuite, je suis moins bien renseigné. En tout cas elle mourut à Graz en 1805 et non à Trieste comme je l'avais indiqué dans un message précédent.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 12 Mars 2004 19:22 
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Pour répondre à quelques allusions concernant la fausseté du comte de Provence, sa femme Marie-Joséphine fut accusée en son temps du meme comportement.

Si Louis XVI l'aimait bien, il l'avait surnommée "Bonne Tete", Marie-Antoinette la craignait car Madame se livrait peu, ne faisait pas de confidences. La reine pensait que sa belle-soeur jouait double-jeu : l'empereur Joseph II la décrit "remplie d'intrigues". c'est trés exagéré.

A la vérité, la comtesse de Provence, les premieres années de son mariage conforma sa conduite d'aprés les conseils de sa mari : faire bonne figure à la favorite de Louis XV, ne pas entrer dans la société de Marie-Antoinette, refuser le plus possible les invitations de la reine, adopter un comportement réservé pour faire pendant à Marie-Antoinette . De là, l'animosité croissante entre les deux belles-soeurs. Elles ne s'aimaient pas et Marie-Joséphine la jalousait.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 12 Mars 2004 19:43 
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Un dernier mot : je dois vous faire part que je ne reviendrais sans doute pas sur le forum avant début avril.

D'ici là, je vais préparer et rassembler mes sources pour vous présenter mon étude (si possible détaillée) sur la vie de la Comtesse de Provence (1753-1810).
Courant Avril, vous aurez droit à l'enfance de la princesse, à son mariage avec le petit-fils cadet de Louis XV, à ses premiers pas à la cour de France et à sa vie de deuxième dame du royaume jusque vers 1780. Voila pour le mois d'Avril, c'est déja beaucoup.

Merci à Kitten, Madame Royale, Louis Auguste pour vos questions et votre interet !

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Dominique Poulin


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Message Publié : 15 Mars 2004 21:10 
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J'ai lu un peu plus haut que la comtesse d'Artois ne mesurait que 1m35. S'agit-il d'une blague ? les tableaux que j'ai pu voir de cette jeune femme ne lui donnent pas du tout l'apparence d'une naine (certes les peintres "accomodaient" un peu les portrait, mais quand même !). cette taille me parait quelque peu exagérée.


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Message Publié : 15 Mars 2004 21:14 
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En même temps elle ne l'était peut-être pas... je veux dire qu'admettons qu'à présent la taille moyenne d'une femme soit à 1m60. Si elle était à l'époque 1.50 m ou d'1.45 m, une femme d'un mètre 35 devait moins choquer. De plus, avons nous des portraits avec une comparaison possible?

Si mes souvenirs sont bons, il y a celui de la naissance du Dauphin où je me souviens l'avoir prise pour Madame Elisabeth (mais ce n'est pas évident évident). Sinon, elle est représentée seule ou avec ses enfants.

Je n'ose imaginer la dimension d'un double portrait comtesse d'Artois-Louis XVI.

Maialen

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Message Publié : 15 Mars 2004 23:30 
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Quoi qu'il en soit, la taille supposée de la comtesse d'Artois ne me reviens toujours pas : imaginer l'une des dames des plus importantes de France qui ne dépasse pas même ma table de salon...surtout que les peintures d'époque peignent des robes tellement grandes et somptueuses que je me les imagine mal ne faisant que 1m30... 8O


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Message Publié : 25 Mars 2004 19:32 
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J'ai retrouvé la source concernant la taille de la comtesse d'Artois. Un tout petit détail (ridicule ?). D'emblée, j'avais écrit la taille de 1m35. Et bien Jacques Dupechez dans son livre "La reine velue : Marie-Joséphine de Savoie" aux éditions Grasset donne la taille de 1m30 !!! Encore plus petite que je pensais... Voila, il faudra s'en contenter, pour l'instant.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 25 Mars 2004 19:46 
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Comme convenu, je me suis donné pour tache d'écrire un récit chronologique sur la vie de la comtesse de Provence. Pour aujourd'hui, sous en saurez un peu plus sur l'enfance de la princesse.

Premier épisode : la triste enfance d'une princesse de Savoie (1753-1771)

Dans les semaines à venir, voici les récits suivants que vous pourrez lire sur ce forum :

- Un grand mariage (1771)

- Au coeur des cabales de la cour (1771-1774)

- La seconde dame de France (1774-1780)

- Une princesse humiliée (1780-1785)

- Une lectrice pas comme les autres (1785-1789)

- La chute d'une lectrice (1789)

Aprés on verra pour la suite de mon récit.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 25 Mars 2004 20:39 
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LA TRISTE ENFANCE D'UNE PRINCESSE DE SAVOIE

Le milieu du XVIIIe siècle est une époque charnière dans l'éducation des princesses européennes et les mariages qui leur sont réservés. Elles représentent encore les enjeux des interets diplomatiques de l'Europe et se doivent de sceller par de savantes combinaisons matrimoniales les alliances politiques des monarchies d'alors.
Un certain nombre de princesses meurent au maillot ou en bas age. Celles qui réchappent à cette fatalité sont éduquées, formées, dressées au modèle de ce que l'on se faisait d'une altesse accomplie ; la future comtesse de Provence n'échappe pas à cette règle.

Marie-Joséphine de Savoie nait le 2 septembre 1753. Elle reçut les prénoms de bapteme suivants : Maria Guiseppa Louisa, traduits en français Marie-Joséphe-Louise. Devenue princesse française, ele préféra se faire appeler Marie-Joséphine et ce prénom est resté pour la postérité.
Dans les années 1750, la dynastie des Savoie a alors à sa tete le roi Charles-Emmanuel III qui règne depuis 1730. Son fils ainé Charles-Amédée est l'héritier du trone avec le titre de prince de Piémont. Il est marié avec une infante d'Espagne au triple prénom de Marie-Antoinette-Ferdinande. Ce sont les parents de Marie-Joséphine. Ce couple trés uni n'aura pas moins de douze enfants ou notre princesse occupe le troisième numéro.

Un mot sur les origines et l'histoire de la famille. Le fondateur de la lignée est Humbert aux Blanches Mains au XIe siècle. En 1416, Amédée VIII fait accéder le comté au rang de duché et réunit le Piémont à la Savoie en 1429. Au début du XVIIIe sièlce, à la suite de la guerre de Succession d'Espagne, le duché obtient des Autrichiens en 1713 un rang royal. Dés lors, cet Etat s'appelle le royaume de Piémont-Sardaigne ou royaume de Sardaigne. Carrefour de l'Europe, il représente depuis toujoirs un état-tampon avec la France. C'est pourquoi, la France a souvent cherché son alliance. Bien avant Marie-Joséphine, plusieurs princesses françaises furent mariées à des Savoie. En 1697, le duc Victor-Amédée II marie sa fille Marie-Adélaide avec le petit-fils de Louis XIV, le duc de Bourgogne. C'est la mère de Louis XV.

Sur l'enfance de Marie-Joséphine, on ne sait pratiquement rien. C'est pourquoi, je me cantonnerai à quelques réflexions à parir de rares fragments historiques.
Notre princesse voit le jour dans l'une des cours les plus fermées d'Europe. L'étiquette et les exercices de piété suppléent au naturel. Les enfants royaux sont abandonnés aux mains des gouvernantes. A l'évidence, on ne s'amuse guère...Si l'on copie les manières françaises, on n'a pas une once d'esprit français. Tout est codifié, réglé, minuté à l'extreme. De ce fait on peut penser que la personnalité de la petite altesse savoyarde ne s'épanouissent pas, ses qualités et ses défauts sont encore en germe. Les relations au sein meme de la famille royale de Savoie sont trés conformistes, du moins elles apparaissent comme telles. Si l'on a beaucoup d'enfants, on ne les caresse pas beaucoup pour autant. On peut imaginer le résultat d'une telle éducation vouée uniquement au devoir et à l'obéisssance : les petits princes ne s'épanouissent pas et ressemblent à de petites figures de cire.

A 17 ans, Marie-Joséphine est une jeune fille comprimée, timide. Son véritable caractère ne s'affirmera que plus tard. Quant à parler de son aspect physique, les commentaires iront bon train lors de son arrivée en France, nous y reviendrons. Qu'a cela ne tienne ! elle n'est pas sotte, elle sait tenir son rang, elle tient correctement sa partie. Ses parents estiment sans doute que ce sont des atouts suffisants pour lui faire un mariage avantageux.
En bons termes avec Louis XV, une union est rapidement décidée avec l'un des petits-fils du roi de France, le comte de Provence. La jeune princesse va donc entrer dans la plus prestigieuse famille royale d'Europe, mais aussi dans un pays et dans une cour ou elle ignore tout des moeurs et des lois. Une épreuve à hauts risques.

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Dominique Poulin


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