UNE PRINCESSE HUMILIEE 1780-1785 (5e partie)
L'année 1780 marque un tournant dans la vie de Marie-Joséphine. Inspiratrice de décisions qui ne manquent pas de surprendre son entourage, elle révèle subitement l'indépendance de son caractère et le ton péremptoire de ses choix. Malheureusement ce revirement de conduite la plonge dans un isolement de plus en plus prononcé. Seule et abandonnée elle sombre dans une noire mélancolie et noue une dangereuse liaison avec la boison.
Au milieu des années 1770 Madame s'est prise de sentiment pour une séduisante jeune femme, Anne de Caumont La Force. De noblesse immémoriale, son père était attaché dans la maison de Monsieur comme Premier Gentilhomme de la Chambre tandis que sa mère détenait la charge de Gouvernante des enfants du comte d'Artois.
Sans etre régulierement belle ou jolie, mademoiselle de Caumont possède une belle chevelure sombre, un nez mutin et des yeux malicieux. Elle est surtout fort intelligente et interessée et fait fond d'un esprit d'intrigue à peine dissimulé
. Le magnétisme un peu trouble d' Anne fait vite perdre la tete à la comtesse de Provence sevrée d'amitié et d'amour depuis longtemps. Marie-joséphine va user de toute son influence pour maintenir sa protégée à la cour
.
Or en 1771 Anne perd on père. Le coup est rude car sa famille n'est pas trés fortunée, de plus elle est chargée d'enfants, cinq garçons et six filles
. Madame vole à son secours, sollicite les conseils de Monsieur et finit par lui faire accorder par le roi une pension de 5000 livres.
Ce n'est qu'un début car Marie-joséphine est trés généreuse. La fine Anne s'en est bien vite aperçue et c'est aux dépends de la princesse qu'elle va faire sa fortune
.
A l'époque bien que sans fonctions particulieres dans la maison de Madame, mademoiselle de Caumont passe beaucoup de temps auprès de la comtesse de Provence subjuguée par le charme de son amie.
Aussi Monsieur dont l'appartement est attenant à celui de sa femme, a-t-il rapidement fait connaissance avec la troublante Anne de Caumont
. Certes le caractère prudent de Louis-Stanislas ne permet pas les franches confidences. Mais le frère du roi en mal de sexualité est à la fois charmé et intimidé, cette femme trouble ses sens endormis
. Il est également séduit par son esprit qui alterne sans transition des épanchements un peu mièvres au clabaudage le plus mordant. Elle excelle dans toutes les tonalités du langage de cour
.
En grande faveur auprès de Monsieur et de Madame, rien n'est trop beau pour elle
. On lui cherche un mari bien né et fortuné. Il n'y a que l'embarras du choix lorsqu'on est issue d'une maison telle que la sienne. L'élu a pour nom François-Marie, comte de Balbi, comte et marquis du Saint-Empire, colonel en second au régiment de Bourbon-Infanterie. La famille d'origine italienne a obtenue la naturalisation française en 1750. Le grand-père du comte de Balbi était un doge de Venise.
Le mariage est célébré le 28 avil 1776 à Versailles. La famille royale signe le contrat de mariage, c'est un honneur
. Louis-Stanislas et Marie-Joséphine s'énamourent-ils de l'union de leurs protégés ? transfèrent-ils par procuration le bonheur de la nouvelle comtesse de Provence face à leurs cuisantes déconvenues conjugales
?
Toujours est-il que si le comte de Balbi tombe amoureux fou de son épouse cette dernière ne fit pas montre de ses sentiments. En 1778, un garçon, Jean-Luc leur nait tandis que l'asension d'Anne continue. Un an plus tot elle a obtenue la charge de dame pour accompagner dans la maison de la comtesse de Provence. Cette fois la comtesse de Balbi dont l 'ambition , la soif de luxe et de volupté sont à fleur de peau est certaine de parvenir
. Depuis longtemps déja elle a remarqué à la dérobée les regards lourds de désir du comte de Provence
. Elle a compris qu'il la veut. Mais elle est bien trop fine pour ne pas etre informée sur les rumeurs persistantes qui touchent à l'impuissance de Monsieur
.
Bien sur Marie-Joséphine ne lui a pas fait de confidences sur les malheurs de son ménage. La princesse est trop prude et sensée pour se laisser aller à ce genre de bavardages. Le sujet il est vrai est d'une extreme délicatesse
!
Pourtant la comtesse de Provence ferait bien de se déciller les yeux car elle ne semble pas avoir encore remarqué le manège compliqué de son époux auprès de madame de Balbi. Le réveil de Marie-Joséphine sera brutal
.
En 1780 tombe le dernier acte de cette comédie. Marie-Joséphine toujours follement entichée de sa chère Anne, se met en tete de la nommer survivancière dans la charge de dame d'atours
. Une fonction supérieure à celle de dame pour accompagner dans laquelle la comtesse de Balbi ne saurait se contenter.
Madame provoque un tollé général à Versailles
. En effet, depuis fort longtemps il appartenait aux détenteurs d'offices de cour hommes ou femmes de désigner leurs successeurs dans leurs fonctions sous le nom de survivanciers. Dans la plupart des cas les détenteurs d'offices accordaient la survivance de leurs charges à leurs enfants, petits-enfants ou à défaut des parents plus éloignés.
La décision de Madame fit perdre son sang-froid à la dame d'atours en titre, la duchesse de Lesparre de la puissante maison de Noailles. La cour de France n'a jamais connue un tel manquement de la part d'une princesse, c'est le scandale
.
Mais Marie-Joséphine en a cure, elle se moque de la duchesse de Lesparre, elle n'a d'yeux que pour la comtesse de Balbi
. Outrée la dame d'atours en titre démissionne avec fracas
. Il ne reste plus à la comtesse de Provence que de parer sa favorite de la fonction tant convoitée.
Cet épisode n'est pas sans dangers pour Marie-Joséphine car elle s'attire non seulement le ressentiment de la cour, mais le roi et la reine sont scandalisés
.
Mercy-Argenteau rapporte le lourd climat qui s'instaure autour de la comtesse de Provence dans sa lettre du 18 novembre 1780 : "
Madame n'a pu encore se relever du tort que lui ont fait les dernières circonstances dont j'ai rendu compte. Il perce toujours dans le caractère de cette princesse des traits qui lui deviennent de plus en plus défavorables, et qui donne lieu à la reine d'etre assez froidement avec ses belles-soeurs, puisque auprès de l'une elle n'y voit que des inconvénients et qu'elle ne trouve auprès de l'autre que de l'ennui." La consternation du couple royal est telle que Marie-joséphine renonce à présenter sa nouvelle d'ame d'atours dans l'exercice de sa charge. Mais madame de Balbi ne peut éviter les Grandes Entrées auprès de Louis XVI et de Marie-Antoinette qui l'accueillent avec un froid polaire
.
Il convient aussi d'ajouter que la réputation de la favorite de Marie-Joséphine est dès plus sulfureuses
... Si Anne n'est pas une femme fidèle -là-dessus rien d'original en ce temps et ce milieu-, ses frasques ont été écornées par un autre scandale.
Un jour madame de Balbi s'est fait prendre en flagrant délit d'adultère par son époux. Ce dernier dégainant son épée a failli tuer femme et amant
. Les choses en restèrent là, le comte de Balbi bafoué partant en voyage. Anne infiniment plus rouée décide de se séparer de ce mari encombrant
. Lorsque le comte rentre en France, elle profite des extravagances de son époux pour le faire passer pour fou. Arreté à Paris sur le Pont-Royal, il sera interné à Senlis sur l'injonction d'une lettre de cachet. Dans cette affaire, Anne a bénéficié de l'appui de Monsieur mais on ignore le role précis de Madame
.
Et la comtesse de Provence déja persévérante pour conforter la position de son ambitieuse protégée continue les éclats
... Elle ne trouve rien de mieux que de nommer la comtesse du Cayla comme dame pour accompagner dans sa maison. Or cette femme est la soeur du comte de Jaucourt, considéré comme un des amants de madame de Balbi.
Cette fois la coupe est pleine. Son manque de mesure la déconsidère totalement auprès des souverains qui affichent publiquement leur mécontentement auprès de leur belle-soeur qui visiblement perd le sens commun
. Marie-Antoinette fait savoir à Monsieur qu'elle n'ira plus souper chez lui lorsqu'il ne sera pas présent. elle ne veut plus se retrouver seule à seule avec Marie-Joséphine. Déja réservées l'une envers l'autre, les deux femmes se regardent désormais avec la plus grande circonspection
.
A la fin de 1780 et en peu de semaines, Marie-Joséphine émerge d'un gracieux reve. Hélas, -et pour cause- ce reve se termine en cauchemar
. Elle comprend tardivement les motifs de l'assiduité de Louis-Stanislas auprès de sa dame d'atours.
Cette curieuse situation la laisse ébahie de surprise
. Car elle est fort bien placée pour savoir que son époux ne brille pas dans les fonctions d'amant... Et puis si elle est laide, un peu velue et peu portée au raffinement de la parure, il est d'autres princes qui savent se comporter en males auprès de leurs épouses disgraciées. Cela s'est vu, elle le sait. Et elle en veut bien davantage à cette catin de comtesse de Balbi
!
Car Anne lui doit tout. Elle lui a successivement fait accorder une pension de 5000 livres lorqu'elle était dans la gène, elle a appuyé son mari auprès d'un riche gentilhomme, elle l'a hissée au rang de dame pour accomagner puis de dame d'atours dans sa maison. Tout cela pour constater amèrement que sa chère favorite ne recherchait pas ses graces mais celles de Monsieur
! Elle se sent trahie, humiliée, ridiculisée
D'autant plus que dans son entetement à favoriser madame de Balbi, elle s'est aliener l'estime du roi et de la reine qui depuis lui parlent à peine. Elle entre en quarantaine.
Dans ce méli-mélo à trois, le role du comte de provence ne peut etre ignoré. Avec Anne de Balbi, il se tient sur le terrain de l'expectative pendant plusieurs années
.
Pourtant il est troublé par ses charmes et le ton spirituel de sa conversation, elle l'émoustille
. Louis-Stanislas ne peut cependant se vanter d'aucune conquete féminine à la cour ou dans la capitale. Pour lui les femmes sont une enigme, meme la sienne. Ses dires érotiques n'y changent rien. Ses infirmités physiques et organiques l'empechent d'etre un homme comme les autres. Il ne sera jamais un vrai male, c'est le drame de sa vie, son corps lui refuse la sexualité
.
Avec la dame d'atours de Marie-joséphine, il est séduit par les graces et le ton brillant et cultivé d'Anne. Les défauts de madame de balbi sont aussi fait pour le retenir. Car elle est moqueuse jusqu'à la méchanceté, dépensière jusqu'à la prodigualité, intriguante jusqu'aux plus basses maneuvres.
Non, dores et déja Louis-Stanislas sait qu'il ne fera jamais d'Anne sa maitresse. Madame de Balbi est habituée à des hommes bien plus vigoureux pour se contenter des sens muets du frère du roi
! Mais pour le monde, pour le public elle sera sa favorite officielle, une doublure pour cacher l'impuissance du comte de Provence
. Pas de complicité charnelle
. En retour Monsieur couvrira son égérie de faveurs et de bienfaits. Appartements somptueux à Versailles et au Luxembourg, hotel particulier, dons de grosses sommes d'argent et de cadeaux somptueux. Anne n'aura pas à se plaindre, elle sera traitée comme une favorite royale
.
Marie-Joséphine tombe de haut
. Louis-Stanislas prend naturellement ses distances. Auparavant il lui consacrait du temps, ce privilège se réduit comme peau de chagrin. Et dans son malheur elle est obligée d'endurer le service de madame de Balbi dans sa fonction de dame d'atours. Elle la prend en haine, ne lui adresse mot, lui fait subir quelques vexations à l'occasion et ne l'appelle plus que "le crapaud" sous l'éventail afin de se soulager
.
A travers sa disgrace maintenant évidente, on peut aussi s'interroger sur les sentiments de Madame envers on ex-protégée
.
Depuis on mariage Marie-Joséphine s'ennuie au sein d'une cour ou elle ne s'épanout pas et d'une famille ou elle est largement eclipsée par Marie-Antoinette. D'étranges rumeurs ont commencées à se propager dans le public
. La comtesse de Provence aimerait-elle les femmes ? La baronne d'Oberkirch présente une prudente version dans ses Mémoires :"
Madame de Balbi était en grande faveur auprés de Monsieur, et Madame partagea je ne sais jusqu'à quel point les préférences de son illustre époux."
La comtesse de Provence a fermé les yeux sur les aventures galantes d'Anne qui s'en est défendue sous toutes les variantes de la vertu outragée. Et surtout elle a favorisé son amie en prenant des risques certains. Pour combler madame de Balbi, elle a enfreint les usages de son milieu. Elle le sait, mais elle aime et pour elle rien d'autre ne compte
. Mais de quelle façon la princesse aime-t-elle
? elle ne sait probablement que peu de choses sur les plaisirs de l'amour. Et la comtesse de Balbi n'a pas laissée une réputation de lesbienne.
Si Marie-Joséphine penche pour les personnes de son sexe, son ignorance et sa pruderie ne la disposent pas pour franchir le pas. Elle aime avec son coeur, rien de plus
. Pour l'instant du moins.
Pour fuir Versailles ou elle suscite une curiosité de plus en plus malveillante mais aussi pour céder à la mode, Marie-Joséphine fait l'acquisition d'un domaine champetre à Montreuil le 11 mars 1781
.
Une fois de plus elle fait montre d'indépendance en achetant de ses propres deniers la propriété au prince de Montbarrey par l'intermédiaire de Imbert de Lattes, son fondé de pouvoir. Madame prévoyait un prix maximum de 45 000 livres mais Imbert de Lattes, habile négociateur, acheta le tout au nom de la princesse pour 30 000 livres
.
Ulcérée dans sa vie privée, Marie-Joséphine va tenter de se consoler en se prenant de passion pour Montreuil. En quelques années, le domaine passe de cinq hectares à quinze hectares grace à des achats de terres. Louis XVI cédera aussi des parcelles détachées du domaine royal.
La princesse fit appel à un architecte en vogue, Jean Chalgrin. C'est lui qui dessina le pavillon et les jardins de Madame. A l'origine la propriété comportait déja un édifice, mais Marie-Joséphine voulut le transformer selon ses gouts.
Le pavillon formant avant-corps fut embelli de deux ailes adjacentes. Se composant de huit pièces au rez-de-chaussée et de six au premier étage, les peintures et les tentures furent renouvelées dès 1781. Deux ans plus tard des achats importants de mobilier confirment l'attachement de la comtesse de Provence pour sa Folie
. C'est le nom que l'on donnait à ce type de demeure. Elle en est fière et son architecte pas moins. En pleine Révolution, Chalgrin écrira au Directeur de la Régie des Domaines : "
Vous savez que j'ai fait les jardins de Madame à Montreuil." De ces fameux jardins, Madame avait demandé les dessins originaux à son architecte car elle "
désirait en envoyer copie à son pays".
Le parc à l'anglaise est embelli d'une profusion de fleurs dont la comtesse de Provence raffole, lilas, aubépines, primevères, violettes, roses
... Les eaux de Montreuil permettent la création d'un petit lac qui se jette dans une rivière artificielle. Ca et là des récifs et des ponts invitent à la promenade.
Pour se déclarer pleinement satisfaite, Marie-Joséphine se lance dans de multiples innovations
. Elle fait surgir de terre une salle de spectacle, un pavillon de musique et un hameau de douze maisons. Le hameau construit en 1783 comprendra une laiterie en marbre blanc, une vacherie, un pressoir et un colombier. Le parc source de réverie et de poésie ne saurait se concevoir sans quelques ornements. C'est pourquoi Chalgrin érige pour sa princière cliente deux temples consacrés à l'Amour et à l'Amitié, un ermitage puis un belvédère.
Consolation des déboires de la comtesse de Provence, Montreuil cicatrisera un peu les blessures de Marie-Joséphine
. "
Aprés avoir visité sa petite ferme, ses animaux, son jardin, elle revenait à Versailles avec d'énormes bouquets de fleurs." écrit le comte d'Hezecques. N'imaginons pas toutefois Madame traire ses vaches ou tondre ses moutons
! Le retour à la nature et l'engouement pour les jardins anglais n'incite pas pour autant les grandes dames à imiter le labeur des paysans.
C'est avant tout un mouvement de mode. Marie-Antoinette et ses belles-soeurs ne cherchent en fait qu'à fuir les servitudes de leurs rangs pour mener une vie intime. Elles s'illusionnent toutefois beaucoup dans les charmes de la vie rustique
.
Mais Montreuil saurait-il faire le bonheur de Marie-Joséphine
?
Peu à peu la mélancolie latente de la princesse tourne à la neurasthénie
. Marie-Joséphine n'entretient plus que des relations formelles avec Monsieur. Ils ne se retrouvent plus que lors des soupers de la famille royale qui se prennent généralement chez la comtesse de Provence, et dans les cérémonies officielles.
Toujours tolérée par Marie-Antoinette, les deux femmes ne se font pas de confidences et restent sur leurs quant-à-soi
. Louis XVI est plus spontané avec sa belle-soeur, il lui a pardonné les éclats de 1780
. Le roi en a sans doute un peu pitié car il ne connait que trop l'égoisme de Louis-Stanislas. Le souverain fait ce qu'il peut pour chasser la morosité de Marie-Joséphine ce qui déplait à Marie-Antoinette. Lescure dans sa Correspondance Secrète rapporte une altercation entre Leurs Majestés au sujet de Madame dans le carosse qui les conduit à Fontainebleau en novembre 1785
.
S'abimant dans la solitude, la comtesse de Provence broie du noir. Elle trouve refuge dans la boisson
.
Cette habitude est peut-etre déja ancienne car on note qu'elle réclame du vin de son pays dès 1771
. Le vice de Madame passe d'abord inaperçu mais la vérité ne tarde pas à se faire jour au sein de la famille. Hélas son tempérament impérieux lorsqu'il est excité par les liqueurs la pousse à des comportements tranchants, voire violents
. Ses nerfs et sa santé se détraquent
. C'est le personnel de la maison de Marie-Joséphine qui en fait les frais. Elle n'est pas dupe cependant de ses troubles de l'humeur lorsqu'elle écrit à ses parents : "
Je me sens quelquefois un fond de paresse que je combats le plus qu'il m'est possible, mais avec cela j'ai le don de m'inquieter de la moindre chose et de me mettre en colère. Je ne sais pas arranger la paresse et la vivacité ensemble."
Malheureuse, blessée dans son corps et dans son esprit, les années de jeunesse s'écoulent comme les feuilles d'automne. A trente ans passés, Marie-Joséphine s'en remet au hasard.