Bonjour
Comme prévu l'exposé :
Si l'histoire des armées de Napoléon est très connue, celle des armées françaises de Louis-Napoléon l'est beaucoup moins . Pourtant cette armée française assombrie par le mauvais souvenir d'une défaite subie en 1870-1871, a remportée également de grandes victoires sur les champs de batailles des guerres de Crimée et d'Italie . Je ne pense faire un excès de patriotisme en affirmant haut et clair que l'infanterie française fut de loin la meilleure du monde pendant les trois conflits de Crimée, d'Italie et de 1870-1871 et j'ai des preuves à l'appui ! Voyons de plus près la valeur de nos soldats, grenadiers, chasseurs à pied, voltigeurs de la Garde, zouaves et Turcos, légionnaires .....
Tout d'abord il est important d'expliquer l'origine de nos régiments de zouaves, le premier régiment de zouave fut crée à partit d'éléments indigènes provenant de la tribu kabyle Zouava, elle fut crée en 1830, très vite les kabyles se distinguent par leur courage au feu . Les premiers zouaves indigènes se font vite connaître en France, c'est pourquoi beaucoup de français commencent à s'engager dans les régiments de zouaves . Vers 1839, les zouaves sont composés à moitié de français et à moitié d'indigènes . Le gouvernement français décide alors de créer des régiments de tirailleurs algériens, nous voyons donc les indigènes combattant autrefois dans les zouaves apparaîtrent dans les régiments de tirailleurs . C'est pourquoi à partir de ce moment là, nous voyons les régiments de zouaves composés uniquement de français de métropole, sous Louis-Napoléon il n'y a donc plus d'indigènes dans les zouaves, ce sont des français qui viennent de toutes les classes de la société, on y trouve des bacheliers, des enseignants en Topologie et le noyau est composé de jeunes parisiens souvent déclassé ou ayant subi une vie sociale difficile . Louis-Napoléon les envoie se couvrir de gloire ! Si vous ne croyez pas un mot de mon historique, ce n'est pas grave j'ai 65 photos de zouaves comme preuves à l'appui !
_ Guerre de Crimée, 1854-1856 : à quoi pensez vous lorsque l'on vous dit Guerre de Crimée ? Je pense que cela doit être charge de la cavalerie anglaise à Balaklava, et puis ensuite ? Et bien pas grand chose, rassurez-vous, maintenant que les historiens anglais vous ont bien bourré le crâne avec leurs légendes, je vais me faire un plaisir de rétablir la vérité historique sur les batailles de la Guerre de Crimée et rabaisser le rôle militaire anglais pratiquement insignifiant et faire sortir de l'oubli le plus sombre le rôle militaire français .
La guerre de Crimée est déclenchée pour diverses raisons, tout d'abord la volonté de Louis-Napoléon de remporter des victoires contre les coalisés de 1815 et il va réussir, le désir de l'Angleterre de contrer les ambitions russes au Caucase et au Moyen Orient et enfin l'église catholique ne voulait pas perdre le protectorat chrétien de Turquie que les russes cherchaient à acquérir depuis 1850 .
La France et l'Angleterre s'allient et déclarent la guerre à la Russie, s'ensuit un débarquement en Crimée, c'est à dire en Russie, serait-on reparti pour une revanche sur 1812 ? Et bien c'est cela mais avec des chefs comme Bosquet, Mac-Mahon, Pellissier, Canrobert qui ne craignent ni le feu, ni la mort, peut-on penser une minute à la défaite ?
Tout commence par la bataille de l'Alma, qui est plutôt un combat . Les anglais de Reglan sont à gauche, les français du maréchal St-Arnaud sont à droite . Les russes dirigés par le général Menchikov sont campés sur les hauteurs de l'Alma .
Le général St-Arnaud est un bon stratège malheureusement il va mourir du Choléra juste après la victoire, celui-ci aperçoit que les collines de l'Alma sont très difficilement accessible, il comprend aussitôt que les russes n'ont pas pensé utile de les défendre et y ont laissé trois bataillons pour observer les mouvements des alliés, St-Arnaud possède ses célèbres régiments de Zouaves, ceux-ci peuvent escalader n'importe quel obstacles, n'importe quelle collines ou montagnes .
C'est décidé, St-Arnaud lancera une attaque avec ses zouaves, si ceux-ci arrivent à franchir les collines et à installer leurs artillerie, le flanc des russes sera attaqué et les russes seront acculé à la retraite . La bataille commence, les historiens anglais se sont fait eux-même les vainqueurs de l'Alma, il n'en ai rien .
En réalité les anglais attaquent frontalement, ils font preuve de courage mais seront décimés par le feu des russes et repoussé sans cesse, il n'atteindront le plateau de l'Alma quand les russes le quitteront c'est à dire quand les zouaves français auront réalisés des miracles d'endurance . Nos zouaves et nos turcos escaladent la colline, ils arrivent à la surface, les soldats russes qui pensaient assister en simple spectateur à la bataille sont surpris et même médusés !
Les zouaves sont bientôt rejoint par quelques compagnies de grenadiers et de chasseurs à pied français, les trois bataillons russes ont compris la ruse des français et ils comprennent qu'ils faut défendre la tête de pont, trop tard les zouaves et les grenadiers chargent à la baïonnette avec une fureur, ou non avec une furia francese comme disaient les italiens (quand ils furent rompu par les chevaliers français à la bataille de Fornou en 1498), qui permet de rompre et de mettre en déroute les trois bataillons russes .
Le général Bosquet qui commande ces braves décide de prendre ensuite en écharpe les colonnes russes avec l'artillerie française, les russes sont fauchés comme le blé, l'artillerie française du général Canrobert arrose également, le général russe Menchikov comprend très vite que la position devient intenable, il décide la retraite .
Les alliés ont remporté une première bataille . Malheureusement ils perdent leur meilleur stratège, comme je l'ai dis St-Arnaud meut de maladie deux jours après la bataille . Bien sur la cavalerie anglaise se distingue par sa bravoure à Balaklava, mais tout cette comédie ne sert à rien et Canrobert le résume très bien : " C'est beau mais ce n'est pas la guerre ."
Et il a raison car au lieu de jouer les stars de Waterloo, les anglais auraient pu par exemple fortifier de meilleur manière leur camp d'Inkerman, ils auraient éviter une bien mauvaise surprise ce 5 novembre 1854 ! En effet le général russe Menchikov a élaboré un plan pour écraser de manière définitive le corps expéditionnaire anglais de Crimée, pour occuper les français ailleurs, il décide de lancer une diversion sur le corps du général Bosquet afin de l'occuper pendant que 30 000 russes s'occuperont d'attaquer le camp anglais par surprise et de jeter les anglais à la mer .
Les russes attaquent le camp anglais à 5 h 00 du matin, les anglais sont surpris en plein sommeil, ils sortent de leurs tentes n'ayant même pas eu le temps d'enfiler leurs costume rouges, ils se battront toute la journée en capotes grises contre des soldats russes qui portent également des uniformes gris, la mêlée s'engage uniquement au corps à corps, les anglais ne peuvent tirer des coups de feu, les russes sont trop près d'eux, les anglais et les russes se tuent à coups de baïonnettes et de crosses, c'est un sauve qui peut, les anglais se défendent héroïquement, mais que peuvent-ils faire contre des forces 4 fois supérieurs en nombre ?
Le général Bosquet qui commande le corps d'observation français est bien trop rusé pour tomber dans le piège de la diversion russe, il comprend très vite que quelque chose de plus grave se passe du côté d'Inkerman, il arrive sur les lieux du drame, envoie un officier de liaison pour parler avec un officier anglais, celui-ci complètement hypocrite répond avec une arrogance grave : " Nous contrôlons la situation, prenez votre temps .." deux secondes après avoir débité ses mensonges, il est abattu par une balle russe .
L'état de l'armée anglaise à l'arrivée des français de Bosquet ? Les anglais ne contrôlent rien, ils sont en péril, ils sont perdu 3 généraux : Adams, Torrens et Bentink sont blessés très gravement, la moitié de l'armée anglaise est composée de tués ou de blessés . Bref bien sur Bosquet aurait pu prendre son temps, comme l'affirmai l'officier anglais, bien sur il aurait pu ne pas agir du tout et laisser les russes bouter les anglais hors de Crimée, ce qui aurait permis aux français de disputer Sébastopol aux russes sans l'Angleterre .
Mais les français sont généreux, ils ne laissent pas les anglais dans la m....., ils entrent dans la batailles d'Inkerman par la grande porte . Faudrait-il encore que les historiens anglais s'en rappellent ! Il est tellement plus facile d'oublier après 150 années écoulées . Mais la bataille d'Inkerman restera une victoire française et cela qu'ils ne veulent ou pas, tous les témoins français ou autres l'ont rapporté : l'attaque du général Bosquet fut décisive, c'est bien lui le vainqueur d'Inkerman .
Comme témoin français je peut citer le prêtre R.P. de Damas, présent sur les lieux et qui visita le champ de bataille . Bref revenons à l'attaque chevaleresque des français de Bosquet . Dès que les anglais aperçoivent les français, ils reprennent courage et ivre de bonheur ils s'écrient " vive la France, vive les zouaves!" Les zouaves, les turcos, les grenadiers du 6eme de ligne, quelques compagnies de chasseurs et de voltigeurs s'élancent au pas de gymnastique puis accélèrent le pas de course et abordent les premiers bataillons russes qu'ils rencontrent à la baïonnette et les enfoncent . Premier succès, digne de l'excellente infanterie française de l'Empereur .
Mais ces braves en redemandent, Bosquet l'épée à la main les mènent une nouvelle fois à la charge, les français s'élancent de nouveau contre le gros de l'armée russe, une mêlée corps à corps s'engage, quand les baïonnettes se brisent, on assomme avec la crosse du fusil, où quand le fusil casse, on arrache des pierres du sol pour les jeter à l'ennemi .
L'attaque irrésistible des français, digne de leur ancêtre d'Austerlitz et de Friedland, arrache la victoire, les russes se sauvent en se roulant dans les fossés où repassent le pont d'Inkerman en désordre, Bosquet et Canrobert arrosent les russes avec de l'artillerie, la retraite des russes se transforme en déroute et il faudra beaucoup de sang-froid à Menchikov pour rassembler ses troupes .
La bataille d'Inkerman est terminée, les français sont vainqueurs, ils sont maître du champ de bataille et comme le disait ce cher Menchikov : " c'est celui qui enterre les morts qui remporte la victoire ." Les pertes anglaises se soldent par 3000 tués et blessés, celles des français par 2000 tués et blessés, celles des russes par 12 000 tués et blessés .
Après la bataille, le général Bosquet sera félicité chaleureusement par le général anglais Reglan : " ce n'est pas une main avec laquelle je veut vous serrer la main mais quatre en même temps !" ( on le comprend!), Bosquet reçoit les remerciements du parlement anglais ( on les comprend!) et recevra plus tard une médaille anglaise de la part de Vittoria, le grand cordon de l'ordre du bain ( on la comprend !) , après tout Bosquet ne venait-il pas de sauver toute une armée anglaise, si ce n'est le prestige de l'Angleterre, puisque une défaite totale aurait été catastrophique en Angleterre !
Bref revenons en à la Crimée, le siège de Sébastopol est long, dur, dur non pas par la légendaire résistance des soldats russes, mais bien parce que les ouvrages qui défendent Sébastopol sont fait avec soin et art et ceci par des ingénieurs russes . La vérité c'est que même si l'artillerie française joua un rôle important dans ce siège, ce fut surtout et comme toujours le soldat français qui fit le sale boulot . Combien d'ouvrages furent pris à la baïonnette par les français ? Ils sont innombrables et je ne pourrai tous les citer .
Combien de fois les français repoussèrent et souvent au corps à corps des offensives russes ? Beaucoup de fois mais cela on s'était bien caché de le signaler . Les rapport de l'époque en font éclats . Et ce n'est sûrement pas du délire collectif . Vers décembre 1854, l'armée anglaise commence à être sérieusement entamée par la rigueur de l'hiver russe, elle quitte ses positions et les armées françaises la remplace, objectif des français : la prise des redoutes permettant la chute de Sébastopol . Le général Pellissier, normand née en Haute-Normandie, décide tout d'abord de capturer les redoutes du Mamelon vert, des Ouvrages blancs et des Carrières .
Une bataille s'engagera pour la prise de ses redoutes, les français par un assaut mené à la baïonnette s'emparent des redoutes russes, mais l'artillerie russe qui est hors de portée pour un tir de contre-batterie français arrose les conquérants français, ceux-ci doivent évacuer leur conquête à cause du feu de l'ennemi, les russes reviennent réoccuper la redoute, mais les français la reprennent à la baïonnette mais sous le feu des canons russes nous sommes encore obligés d'évacuer notre conquête, mais les anglais qui luttent à notre droite détruise enfin les canons russes .
Le général Bosquet emmène l'épée à la main ses soldats à l'assaut des redoutes russes, une charge finale des français permet d'enfoncer les russes à la baïonnette et cela sur toute la ligne, ils sont poursuivis et mis en fuite . Cette victoire qui ne porte pas de nom permet aux français de s'emparer des redoutes du Mamelon-vert, des Carrières et enfin des ouvrages blancs . Un grand pas pour la chute du siège de Sébastopol .
Dans cette bataille 6000 russes et 2000 français périrent héroïquement . Les français ont gagné un précieux terrain . Les russes projettent alors une offensive d'envergure qui aura pour objectif de bouter les français assez loin de Sébastopol . C'est la célèbre bataille de la Tchernaïa, appelée aussi bataille de Traktir, l'armée qui doit défendre la position c'est encore l'armée française avec quelques compagnies de sardes .
Les russes passent dès l'aube le pont de Traktir et commencent à lutter contre les français . Le combat s'engage à gauche entre la division française du général Camou et la 7eme division russe, la colonne russe est abordée à la baïonnette par le 50eme de ligne, le 82eme de ligne et le 3eme zouave et mise en déroute, elle repasse le canal, on le verra plus de la journée .
Au centre la lutte est encore plus vive, deux divisions russes avaient passé le pont de Traktir, elles s'avancèrent résolument vers les français, mais les généraux Failleux et de Failly firent aborder les russes par les 97eme de ligne, le 19eme chasseur et le 2eme zouave, les russes complètement débusqués repassèrent le pont de Traktir . A droite une dernière division russe fut culbutée à son tour par le général Cler et la Garde Impériale .
Les russes avaient de nouveau perdu une bataille . Leurs objectifs n'étaient pas atteint, la percée n'était pas réalisée . Les russes avaient perdu 6000 hommes dont 2000 prisonniers, les français déploraient 1500 hommes tués ou blessés, les sardes 250 tués ou blessés . Cette défaite russe aura un grand retentissement en Russie . Mais maintenant il faut en finir avec les russes, Pélissier, décide de frapper au point faible de l'ennemi, la tour Malakoff est le dernier bastion à conquérir pour la prise de Sébastopol .
L'attaque est prévu pour le 8 septembre 1855 . Elle est précédé d'une formidable préparation d'artillerie, on se croirait en pleine guerre de 14-18 ! Ensuite c'est l'infanterie française qui une nouvelle fois doit trancher la décision . Les anglais sont placés à droite, les français du général Mac-Mahon au centre et ont pour rôle de s'emparer de Malakoff, les français du général Bosquet sont à gauche et ont des objectifs secondaires .
L'originalité de cette bataille fut que les généraux français avaient chronométré leurs montres de façon à démarrer leurs offensives exactement au même moment . L'attaque parti à midi, les anglais sont repoussés avec de lourdes pertes et gagnent que peu de terrain, les français de Bosquet conquient deux ouvrages mais s'arrêtent là, Bosquet vient de recevoir une grave blessure au bras gauche, ses braves l'entourent afin de le protéger .
Mais la tâche est plus dure pour le corps de la Garde Impériale ( 6eme, 26eme et 27eme de ligne, chasseurs et zouaves de la Garde Impériale) commandé par Mac-Mahon, le bastion de Malakoff est séparé par un fossé remplis de pics, les zouaves qui sont les plus acrobates de l'armée n'ont pas le choix, ils doivent se sacrifier en se faisant tuer par les pics afin de livrer un passage à leurs camarades, beaucoup de ses jeunes parisiens se laissent glisser et se sacrifient superbement, permettant aux autres zouaves de passer le fossé et d'escalader la redoute de Malakoff, arrivés au sommet, ils commencent à combattre corps à corps avec les soldats russes, heureusement les grenadiers et les chasseurs de la Garde Impériale arrivent à la rescousse de ses courageux zouaves parisiens .
Ils escaladent la redoute de Malakoff et abordent les russes, ce n'est plus qu'un affreux corps à corps, les français frappent de la baïonnette et de la crosse quand celles-ci se brisent, les russes sont repoussés et s'enfuient du bastion .
Mac-Mahon débarque comme un démon dans le bastion de Malakoff, on lui annonce que les russes ont installé des explosifs et que le fort peut à tout moment sauté . Mac-Mahon est bien trop brave pour commander une retraite, il s'écrie " j'y suis ! j'y reste !" Les russes n'ont pas dit leur dernier mots, ils lancent contre attaques sur contre attaques pour reprendre le fort, mais Mac-Mahon reçoit des renforts et organise la défense du bastion de Malakoff, les russes seront constamment repoussés dans leurs attaques .
Finalement, ils abandonnent et évacuent Sébastopol . Cette dernière victoire des français nous coûte 7000 hommes, les russes perdirent 14 000 soldats, les anglais 3500 . Mais cette victoire est décisive, elle met fin au siège de Sébastopol et met un terme à cette guerre . Guerre remportée en grande partie par les troupes françaises et notamment cette superbe infanterie française qui a tant brillée à Inkermann, aux redoutes du Mamelon vert, à la Tchernaïa, à Malakoff, à l'Alma . Elle est prête pour libérer l'Italie des autrichiens . Dans cette guerre de Crimée, 20 000 anglais sont mort dont la plupart de maladie et du froid . 100 000 français sont morts, dont 80 000 de maladie et de froid, enfin 120 000 russes morts du feu ou de maladie .
_________________ Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l’Art est long et le Temps est court.
Charles Baudelaire
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