à propos du blocus naval et de la chute de la Nouvelle Orléans, cela n'a pas empêché ni impressionné la France de dépêcher ses navires et de protéger ses ressortissants comme dans quelque république bananière troublée d'Amérique Latine ou état africain d'aujourd'hui,
j'en profite puisqu'à l'occasion puisque quelqu'un demandait des témoignages du quotidien dans la Guerre de Sécession bien que ces Louisianaises ne semblent pas d'ascendance française de croiser les deux ici
un fière Louisianaise évoque la chute prématurée dés 1862 de la grande métropole autrefois française presque sans coup férir
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le fort était intact et aurait pu tenir jusqu'au lancement de notre cuirassé le 'Mississippi'. Mais un traître avertit l'amiral de la flotte fédérale de se dépêcher avant l'achèvement de cette unité.
Et notre dernier atout, notre seul espoir fut brûlé sous nos yeux pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi. Et voilà comment cette ville la plus importante de la Confédération a été prise et comment les troupes yankees manœuvrent et défilent dans nos rues.
Pauvre Nouvelle Orléans! Qu'en est-il de la grandeur à laquelle tu étais promise (...) une lettre de l'Oncle Thomas adressée à mon père prévoyait en 1836 déjà un brillant avenir pour toi, que dirait-il maintenant si il te voyait dépouillée et sous la botte de l'envahisseur!
Je ne pourrai jamais oublier le jour où le tocsin sonna. Jamais je ne me suis sentie plus désespérée. Nos généraux abandonnèrent lâchement leurs troupes et se sauvèrent. Lowell commandant la place ne savait que faire, d'aucuns disent qu'il était ivre d'autres qu'il avait peur. Naturellement la grande confusion régnait partout. A chaque minute les rumeurs plus alarmantes nous parvenaient. Lorsqu'on apprit que des canonnières ennemies avaient forcé le barrage la ville entière, soldats et civils, offrit le spectacle désolant du plus grand désordre.
Seules les femmes gardaient tout leur courage elles étaient toutes pour la résistance aussi désespérée qu'elle pût être.
Le lendemain commodore Farragut exigea la reddition de la ville sans condition, on lui fit savoir que puisqu'il possédait la force il n'avait qu'à s'en servir. Ensuite il ordonna que ce soit nous de nos propres mains qui amenions le drapeau de la Louisiane.
Je suis fière de dire que nous avons refusé.
Nous passâmes quatre jours dans l'attente du bombardement mais Farragut décida de ne pas insister et ses Marines prirent possession de la ville (...) notre drapeau fut amené et la vieille bannière étoilée fut hissée dans un silence de mort (...)
les bateaux Français et Anglais se tenaient dans le golfe et une frégate Française remonta le fleuve pour protéger ses ressortissants
Si nous avions tenu bon et si nous les avions mis au défi de nous bombarder la Confédération aurait pu être sauvée. Notre résistance aurait fait voir à l'ennemi et à l'étranger de quel bois nous nous chauffons et à quel point nous étions décidés à résister. J'aurais tout donner pour que la ville se défendît, je n'éprouvais aucune peur, seulement de la colère.
Les femmes de la ville signèrent une pétition pour que l'on ne capitulât pas. Alors que nous sortions pour aller la signer nous croisâmes les Marines de Farragut qui se dirigeaient vers l'Hôtel de Ville précédés de canons. Je sentis le sang bouillonner dans mes veines et dans ma fureur je criai à des passants «Alors Messieurs vous supporterez qu'on amène notre drapeau?» Je dus faire peur à Madame Norton car elle m'entraîna rapidement
à tel point que l'Ordre du Jour n°28 du Major Général Butler de l'Armée d'occupation nordiste va provoquer un incident diplomatique international en proclamant
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Les officiers et les soldats des Etats-Unis ayant été sans cesse en butte au mépris des femmes de La Nouvelle Orléans, soi-disant des dames, alors que nous faisons preuve de courtoisie et de bonne volonté envers elles, nous ordonnons dorénavant que toute femme qui par son attitude ou par le moindre geste insultera des soldats des Etats-Unis ou leur témoignera du mépris sera considérée et pourra être traitée comme une femme se livrant à son métier dans la rue
bonne ambiance
sans doute quelque un atavisme frondeur et réfractaire des origines françaises de la cité chez ses habitants
quoi que l'ardent patriotisme des femmes Louisianaises peut avoir ses limites et peut se retrouver curieusement pris en défaut par les conventions de dignité et d'éducation et quelque autre motif à demi avouable...
Sarah Morgan à Bâton Rouge écrit dans son journal
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Nous aussi nous avons eu notre moment d'héroïsme, je me suis mise à confectionner un drapeau confédéré et j'ai glissé la hampe dans ma ceinture et j'ai épinglé un pan du drapeau à mon épaule puis je suis descendu dans la ville à la grande frayeur des femmes et des enfants qui craignaient quelque représaille et ainsi jusqu'à la terrasse du State House noir de monde
[le lendemain]
Oh! Je me dégoûte! Je suis allée chez Madame Brunot mon drapeau à l'épaule (...) et les ai accompagnés au State House. A mon grand embarras une vingtaine d'officiers fédéraux se trouvaient sur la première terrasse et la foule curieuse les regardant comme des bêtes sauvages. Je n'avais pas pensé qu'on en rencontrait là et j'éprouvai le sentiment pénible d'attirer inutilement l'attention de la foule en affichant un défi indigne d'une fille bien élevée. Mais que faire? Je me sentais humiliée d'attirer ainsi les regards, c'était pénible et gênant. Mais quoi, amener [dans le sens de retirer baisser] mon drapeau devant l'ennemi? Jamais. J'avais honte de me trouver dans cette situation car ces hommes étaient évidemment des « gentlemen » et non pas une bande de voyous comme on nous l'avait annoncé. C'était des hommes distingués, de belle allure montrant des manières raffinées, il faut reconnaître que ces ennemis ont fière allure