Dans
Le Journal de Lyon du 24 janvier 1873, on peut lire le très intéressant rapport du comte de Ségur sur l'approvisionnement en armes et en équipements des armées pendant la guerre franco-prussienne. On y lit des choses très claires sur les francs-tireurs de Marseille.
M. le comte de Ségur a écrit :
Dès les premiers jours de la révolution, le conseil municipal [de Lyon] avait convoqué autour de lui les corps francs (séance du 20 septembre 1870) : le conseil décide : le général Cluseret prendra le commandement des volontaires du Rhône et des corps des volontaires ou francs-tireurs venant du Midi qui pourront se concentrer dans le département. [...] Le préfet télégraphie le 24 novembre au ministre de l'Intérieur : le département du Rhône a pris des engagements pour fabriquer 1200 vareuses, 200 vestes, 400 capotes, 200 képis par jour. [...] On voit délivrer 4500 pantalons, 5700 vareuses, 3100 paires de souliers, des couvertures, chemises, havre-sacs, ceintures de flanelles aux chasseurs du Havre, aux francs-tireurs de l'Ardèche, à la phalange algérienne [suit une énumération de corps.
Les volontaires de l'Egalité de Marseille prenaient 500 objets de tout ce que contenaient les magasins. Leur chef était M. Delpech. D'abord sous-préfet d'Aix, puis préfet de Marseille. M. Delpech s'était dirigé sur l'armée de Garibaldi à la tête de volontaire de l'Egalité : il était bientôt élevé au grade de lieutenant-colonel commandant de brigade et dans sa reconnaissance pour les 500 costumes qu'a donnés à son ancien bataillon l'hospitalité lyonnaise, il pense à elle pour faire équiper sa jeune brigade.
"J'envoie à Lyon mon ami Noble, officier d'ordonnance, écrit-il à M. Gonnot, le secrétaire général du Rhône. Je le charge de rapporter de là-bas tout ce qu'il pourra trouver et même davantage. Je vous le recommande tout particulièrement et vous prie de lui faciliter avec énergie les moyens de vider les magasins de Lyon au profit de ma brigade... Signé : Delpech, général commandant la 2ème brigade de l'armée des Vosges"
Source :
http://collections.bm-lyon.fr/PER00317518/PAGE2_PDFOn trouve également quelques mentions des bataillons de l'Egalité dans les
Souvenirs d'un franc-tireur en 1870-1871 de P. Trochon (1901)
P. Trochon a écrit :
La deuxième brigade, primitivement commandée par le lieutenant-colonel Delpech, officier supérieur improvisé, puis confiée au colonel Lobbia, sous-chef d'état-major de l'armée, offrait à son arrivée à Langres un effectif réel de douze à treize cents hommes, tout au plus, et, pour les huit dixièmes, d'origine provençale. On y comptait, en outre de deux escadrons de guides servant comme éclaireurs, et d'un détachement du génie auxiliaire, sept corps différents, dont voici la nomenclature exacte : les chasseurs (T Orient; V Égalité, de Marseille; la guérilla marseillaise; les francs-tireurs marins également de Marseille; les francs-tireurs de l'Atlas d'Alger; les francs-tireurs républicains de Bigorre, de Bagnères, et les francs-tireurs de Jonzac.
P. Trochon a écrit :
[A Prauthoy, le 28 janvier 1871], Le 1* et le 2* bataillon de l'Égalité (250 hommes) se portent également sur la droite et sur la gauche.
Source :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... .item.zoom