Il faut que je vérifie, mais il me semble que le bocage s'installe au XIIIème siècle.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Et serait il possible de poser la question symétrique ?
Pour quelles raisons les Prussiens et leurs alliés ont ils disposé d'un volume suffisant de chevaux ?

Après vérification que j'ai trouvée dans l'excellent ouvrage de Moriceau Terres mouvantes, il commence à y avoir du bocage dans le Bessin au XVème, et dans le reste de la Normandie au XVIème et XVIIème, comme quoi il ne faut jamais se fier à sa mémoire.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Il semble que les nobles ont développé des haras, surtout en Poméranie et dans le Mecklenbourg, sans compter qu'ils peuvent en acheter dans le vivier hongrois.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Le manque de chevaux en France me paraît difficilement explicable aux vue de l'importance du transport hypomobile dans la capitale. Le fumier animal represente la prés de la moitié du flux d'azote exporté de la capitale au second empire et on utilise beaucoup le cheval pour le transport dans les autres grandes villes. Vu le boom de la révolution industrielle le cheptel a du être multiplié par 3 ou 4 depuis le premier empire. A moins que le develloppement du chemin de fer l'ai déjà rendu obsolète ?

_________________
Lietz her heidine man. Obar seo lidan.
Thiot urancono. Manon sundiono.
(Il permit que les païens traversassent la mer, Pour rappeler aux Francs leurs péchés)

Il y a effectivement une explosion des lignes de chemins de fer sous le Second Empire, mais les locomotives ne tirent pas de charrue.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Justement, il y a une concurrence entre les divers usages. Alors, effectivement, le transport longue distance passe du cheval au train. Mais, tout ce qui concerne ce qu'on nomme actuellement, le dernier kilomètre, se fait en charriot, donc avec des chevaux. L’industrialisation de la France entraîne une très forte demande de chevaux, car ils sont encore la seule solution pour tous les déplacements locaux, mais aussi pour les déplacements dans les usines et dans les mines...

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

C'est pareil pour la Prusse qui n'a pourtant pas manqué de montures. L'explication est ailleurs. Je ne pense pas qu'il y avait une mobilisation dense des moyens équins, mais vous venez de me donner l'idée de me pencher sur les réquisitions à cette époque.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Tout à fait d'accord. Il faudrait trouver des informations sur le marché des chevaux à cette période-là.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

L'amélioration de l'élevage équin, en quantité et en quantité, est une responsabilité régalienne au moins depuis 1665 (création des Haras Nationaux)* jusqu'à 2010 (dissolution desdits Haras Nationaux).
Pour des raisons militaires et économiques évidentes:
si on veut un pays prospère, il faut de bons chevaux de trait pour les labours, de bon chevaux de selle et d'attelage pour les communications...
si on veut un pays armé, il faut de bons chevaux de guerre...
etc.

Donc, si on a manqué de chevaux en 1870, c'est simplement qu'on a été mauvais là-dessus, comme sur le reste.
Après tout, s'agissant d'une guerre pour laquelle nous étions si bien préparés, "il ne nous manquait pas un bouton de guêtre", pourquoi devrions-nous être surpris?

Un peu déçu par Napoléon III sur ce coup-là (j'ignorais que l'on avait manqué de chevaux en 1870).
Je croyais qu'il avait bien géré la question "cheval" de l'économie française.
Déformation familiale peut-être: Napoléon III a conservé le Haras National de Pompadour en 1860 en cédant aux conseils d'un mien parent. Il semblerait donc que cette sage décision ne fut qu'une exception.


*j'ai pris 1665 car c'est une date commode, mais il est évident qu'on a pas attendu Colbert pour s'en précoccuper. Les Gaulois, les Romains, les Francs, avaient des politiques d'élevage étonnament dirigistes.

Si "on" a été mauvais, ce n'est pas forcément que les haras aient faillis à leurs tâches, mais peut-être des problèmes pour passer de la situation normale en temps de paix, à une situation en temps de guerre. Il faut aussi prendre en compte un autre paramètre : la France est en train de développer ses colonies à ce moment-là. Combien de chevaux utilisés par la coloniale, et qui les fournit ?

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Les chevaux pour la cavalerie sont spécifiques, mais je doute que pour tracter l'artillerie ou les charriots d'impedimenta il faille autre chose que des chevaux de traits. Or, si la cavalerie était relativement bien pourvue, il manquait de chevaux pour l'artillerie, du moins dans les relations que j'ai lues.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

En tout cas pas l'Algérie, dont le cheptel équin, très réputé, est anéanti par les mauvaises récoltes, épidémies et invasions de sauterelles des années 1866-1867...

_________________
Le passé change parce que nous changeons

Les régiments de chasseurs d'Afrique étaient montés avec des chevaux barbes originaires d'Algérie. Le seul problème est que le cheval barbe est relativement petit et ne peut pas servir à de la cavalerie lourde.

Il faut aussi se rappeler qu'en 1868, pour des causes de restrictions budgétaires, le 6ème escadron de chaque régiment fut supprimé, soit un total de 42 escadrons sur 386. Mais il ne faut pas se leurrer, le rôle de la cavalerie avait changé avec l'allongement de la portée de tir des fusils modernes et les charges de cavalerie appartenaient au passé, fait dont les Allemands et les Français s'apercevront au cours du conflit. La mission principale est désormais ce qu'on appelait à l'époque l'éclairage et de nos jours la reconnaissance, mission dont la cavalerie prussienne s'est acquittée parfaitement et où la nôtre fut très inférieure.

Le manque de chevaux se trouve surtout dans la traction de l'artillerie et pour le ravitaillement. Il faut que je creuse dès que j'aurai le temps le pourquoi, et si j'ai trouvé des renseignements, ils concernent l'après-guerre et ne me donnent pas ce que je cherche.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)