Longtemps les Indiens n'ont pas imaginé le déferlement à venir des blancs sur leurs territoires, et pensaient que cet afflux de colon allait s'arrêter. Les Sioux, installé dans les grandes plaines, à la fois à l'ouest et à l'est du Mississipi, voyaient leur territoire traversé par les convois de migrants qui suivaient la piste de l'Oregon, ce qu'ils n'appréciaient guère, mais enfin les colons allaient vers la côte ouest et ne prétendaient pas s'installer sur les terres des Sioux. (Ils leur ont juste refilé le choléra en 1849, épidémie terriblement meurtrière.) Les choses vont changer quand les blancs commencent à s'installer sur leurs terres, cette fois les Sioux déterrent la hache de guerre.
L'affrontement le plus connu, Little Big Horn, s'est produit après qu'on ait découvert de l'or dans les Black Hills. Hors cette région sans grand intérêt venait d'être affectée aux Sioux comme territoire réservé, accord signé par traité.
Conforme à une tradition de parjure bien établie - Washington aura signé au total 400 traités de paix avec les Indiens, dont aucun n'a été respecté - le gouvernement fédéral y envoie le 7e de cavalerie protéger les chercheurs d'or dans la région, ce qui revient à rallumer la guerre.
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en 1868, les Américains proposent aux Sioux la signature d'un traité qui leur serait avantageux. Une partie des chefs sioux le signe dès avril, Red Cloud attend que les forts soient abandonnés par l'armée pour s'assurer de la sincérité des Blancs, et les signe en novembre. Le traité de Fort Laramie de 1868 promet aux Sioux une immense réserve dans le Dakota et des droits de chasse dans le Montana mais surtout la propriété de leurs terres sacrées des Black Hills. Aucun Blanc, selon les termes du traité, ne pouvait s'introduire dans la réserve sans l'autorisation des Amérindiens. Seuls Sitting Bull et Crazy Horse refusent de signer le traité.
En 1874, alors que les États-Unis sont en pleine crise économique, des rumeurs courent et affirment que les Black Hills, la terre sacrée des Lakotas, sont riches en gisement aurifères. Une expédition, comptant des chercheurs d'or, des géologues… escortés par une troupe armée dirigée par le lieutenant-colonel George Armstrong Custer est alors lancée au cœur des Black Hills pour vérifier ces propos. Ce dernier ouvre une route que les Amérindiens surnommeront la Piste des Voleurs. En effet, de l'or est découvert et, violant le traité de Fort Laramie, des milliers de chercheurs d'or s'introduisent illégalement dans les Black Hills.
Pas de chance pour le régiment de Custer, cette fois les Sioux (qui ont fini par additionner 2+2) font appel au rassemblement de toutes leurs tribus, et le général, qui attaque leur campement sans se douter de leur nombre -plus de 2000 guerriers, et sans doute davantage - fractionne son régiment pour mieux l'encercler. Son régiment sera détruit - sauf une petite colonne d'approvisionnements en arrière qui aura le temps de retraiter - lui-même étant tué avec 260 de ses hommes au sommet d'une colline où il s'est laissé encerclé.
L'affaire a été chaude : vers 15h Sitting Bull ordonne aux squaws le démontage et l'évacuation du camp : il croyait la bataille perdue. (Celle-ci est conduite par un autre chef, Crazy Horse, des Sioux Lakotas.)
Mais évidement le gouvernement fait converger sur la région plusieurs régiments de cavalerie. Sitting Bull avec sa tribu mène une très dure retraite en hiver pour aller se réfugier au Canada. Crazy Horse, lui, après avoir accepté d'être cantonné dans une réserve, sera assassiné lors d'une visite à Fort Robinson.