Pour tout ce qui touche à l'Asie Centrale, Iaroslav Lebedynsky constitue une référence.
Il parle des Avars dans
les Nomades (ed. errance).
Voici ce qu'il en dit.
I. Caractères ethno-linguistiques
Les origines des Avars sont inconnues. Le chroniqueur byzantin Théophylacte Simocatta dit que cette horde nomade aurait volé son nom prestigieux à un autre peuple - connu des Chinois sous le nom de Ruanruan - qui aurait dominé la Mongolie et le Turkestan Oriental du Ve à la première moitié du VIe siècle.
Ils sont de types physiques variés, avec une forte proportion d'europoïdes. On ignore à quelle famille - iranienne, turque, altaïque - appartenait leur langue, mais on sait qu'elle contenait des éléments altaïques (mongols) : leur chef s'appelait le Kaghan. La thèse turque est actuellement la plus répandue.
II. Histoire
Ils apparaissent dans les plaines ukraino-russes au milieu du VIe siècle, fuyant les Turks. En détruisant les hordes hunniques survivantes, ils s'affirment rapidement comme la puissance dominante entre le Danube et la Volga. Vers 565, ils s'allient aux Lombards pour vaincre les Gépides, et s'installent sur le territoire de ces derniers, en Hongrie. Les Lombards, inquiets de leurs nouveaux voisins, émigrent (chassés ?) en Italie.
Sous leurs kaghan Bayan, ils sèment la terreur chez les Germains et imposent leur domination aux Slaves. L'empire byzantin leur offre une résistance plus opiniâtre, tente de leur payer un tribut pour les tenir à distance, puis remporte finalement une victoire contre eux sur la Tisza en 601. Calmés un moment, ils reviennent en 626 pour tenter de s'emparer de Byzance avec l'appui perse et une flotte slave.
En 630, les Bulgares et des tribus slaves se révoltent contre eux avec succès. Les Avars y laissent une partie de leurs territoires et de leur potentiel militaire. Vers 670, ils cessent leurs hostilité avec l'empire byzantin, et se contentent de raids sporadiques contre les Germains.
Par la suite, les Avars passent à la défensive contre l'expansion carolingienne. En 795, Pépin, le fils de Charlemagne, s'empare de leur capitale. Les chefs se font baptiser. En dépit de révoltent, ils sont désormais vassaux de l'empire carolingien avant de se faire assimiler par les Magyars qui arriveront dans le bassin des Carpathes au Xe siècle.
III. Culture et style de combat
Leur culture est très mal connue, mais paraît tout de même assez proche de celle des autres peuples des steppes.
D'origine nomade, ils se sédentarisent en partie en arrivant dans le bassin des Carpathes. Si l'élevage reste leur activité dominante, une agriculture se développe.
Leur cavalerie employait la lance, l'arc, l'épée puis le sabre. L'élite portait des cuirasses et des casques, et les chevaux pouvaient également être protégée. Ils sont donc en cela proche des Sarmates et des Alains, qui disposaient également de cavaliers lourds, en plus des cavaliers-archers steppiques. Ils ont des compétences en poliorcétique, car ils savent construire des forteresses.
Leur principale contribution à la civilisation semble être d'avoir introduit l'étrier en Occident. En tout cas, ce sont les Byzantins qui leur empruntent.
Voilà, pour d'autres informations, vous pouvez également consulter le très bon
site des Peuples Cavaliers.