Puisqu'on parle de cinema woke, il y a eu un gros retour de bâton, ou effet boomerang du film "
the Woman King" , censé dépeindre les guerrières Agojie du Dahomey de 1823 en libératrices et championnes de la lutte contre l'esclavage. Du cinema à gros sabots qui réécrit l'histoire en mode binaire bons-méchants. Ce qui vend: les protagonistes sont des femmes, et sont de super-guerrières qui pratiquent les arts martiaux, le bon droit est de leur côté, ce sont des justicières et elles mettent la pâtée aux hommes méchants et esclavagistes. L'esclavage étant orchestré par de méchants hommes européens.
Le problème, découvert très tôt par les historiens , par les organisations afro-américaines et les activistes bien informés, c'est que tout cela est de la pure invention. Dès la pré-production du film: l'actrice Lupita Nyong’o , star de
Black Panther et
Wakanda, rompue aux rôles de super-héroïne de combat, devait jouer le rôle principal. Seulement, ayant la tête sur les épaules, elle a décidé de mener ses propres recherches sur le rôle, et finalement d'en faire un documentaire, puis de se retirer du projet. Elle a découvert que les guerrières Agojie n'étaient pas de parfaites parangons de vertu, et qu'en réalité elles et le roi du Dahomey qu'elles servaient étaient les premiers à être esclavagistes. Les tribus africaines n'étant ni meilleures ni pires que les européens de l'époque, elles pratiquaient l'esclavage de longue date sans avoir eu besoin de quiconque pour leur montrer comment ça marche.
Quand les Européens sont finalement arrivés, le Dahomey en a profité pour leur vendre des esclaves, puisqu'ils avaient déjà cette pratique, et en tirer grand profit. Lorsque les Européens, notamment les britanniques, ont voulu mettre un terme à ce commerce et à l'esclavage, le Dahomey a lutté contre cette nouvelle politique, afin de maintenir l'esclavage.
Les historiens ont largement dénoncé le dévoiement de la réalité par le film, et la communauté afro-américaine a appelé au boycott du film.
