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C'est un film que je n'ai pas revu depuis au moins 35 ans : le souvenir s'est donc quelque peu estompé.
Je mets de côté le parallèle avec la trajectoire NS. Je ne réagis pas non plus aux "incohérences" évidentes si on s'en tient à ce parallèle et si l'on veut absolument coller l'étiquette "Krupp" à cette famille.
Je vais un peu me faire l'avocat du diable.
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4- Martin, qui est pédophile (en plus d’aimer se travestir et d’être bisexuel…),
J'ai souvenir d'un Martin totalement sous emprise de sa mère qui n'hésite pas à jouer de sa personne. Le film nous présente un Martin "adulte". On peut imaginer que l'emprise de sa mère ne commence pas. Elle initie un mode d'échange totalement incestueux avec son fils. Martin a donc grandi ainsi, dans la déviance. Il a toujours "subi", sans doute le mariage de sa mère change la donne et peut-être est le début de la maturation (bonne ou mauvaise, ceci n'est pas l'intérêt) de Martin. Cet autre homme qui tout à coup s'élève, donne de la voix, lui "rafle" sa mère produit très certainement chez lui un effet tempête sous un crâne.
Martin comprend que pour avoir la main (il a toujours été manipulé et continue de l'être mais par un SS qui bien entendu sait tous les secrets de famille), il lui faut être du côté du plus fort. On ne peut pas dire que le cousin SS ne lui fait pas des appels du pied. De l'emprise de sa mère, Martin passe sous l'emprise du cousin.
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Le suicide, chez les enfants, commence vers quinze ans. Un suicide - par pendaison qui plus est – d’une enfant de sept ans est impossible.
Si jeune, je l'ignore. Avant 15 ans, j'en suis certaine avec compréhension de ce qu'est la mort. Maintenant au sein d'une famille protéiforme et déviante quand finit l'enfance ? Existe-t-elle jamais ?
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6 Plus tard, Martin viole sa mère.
La mère a initié ces jeux. Martin a grandi. Je ne vois pas ceci comme un viol. Il faut alors se poser la question : quand commence un viol mère-fils ? Une emprise psychique sur un enfant avec à la clé des jeux pervers de sentiments alternant avec un chantage affectif à l'abandon peut-il être classé comme "viol psychique" ?
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Martin contraint sa mère et son nouveau mari à s’empoisonner
C'est, si j'ose dire, dans la normalité des choses. Si Martin veut vivre, sa mère doit disparaitre et plus encore celui qui, désormais partage son lit.
Cette fois, c'est Martin qui décide (bien ou mal / pour le meilleur ou le pire). Pouvait-il -dans ce contexte- faire un choix "dans les normes" ?
Ensuite, là encore bien ou mal, s'installe le parallèle avec l'Allemagne du moment. Pouvait-elle être autre que "déviante", violente ? Nous avons une galerie de portraits donné à un temps X. Il y a eu un avant qui ne peut que questionner.
J'évite les personnages à connotation "positive", il en faut pour l'équilibre du film tout comme il faut quelques actions "normales". Ce ne sont pas eux qui interrogent le spectateur, ils apportent un souffle -juste ce qu'il faut- afin de tenir jusqu'à la fin.
Maintenant, comme dans toute fiction, les interprétations sont subjectives et se tenir à un C/C de l'histoire n'est pas -je l'espère- du domaine de Visconti.
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