Pouzet a écrit :
Bonjour !
Quelles ont été jusqu'en l'an 2000,
les mesures écologistes qui ont préservé l'environnement sans renchérir le prix des biens ou en les faisant même baisser ?
Il ne doit pas y en avoir tellement, mais il y a l'exemple de l'interdiction de la fabrication des ampoules à filament au profit ds'ampoules électroniques vendues plus chères mais qui consomment moins d'électricité et qui durent beaucoup plus longtemps.
Connaissez-vous d'autres mesures écologistes de ce type qui ne lèsent pas les consommateurs qui ont été prises par les gouvernements ?
Merci de votre savoir !

En fait, il est dommage de limiter la vision au seul contexte "écologique", car de nombreuses mesures ont eu des répercutions sur l'environnement, mais aussi sur la santé des gens. Mais, c'est souvent compliqué de mettre certaines choses en évidence. Prenons un exemple : les mesures anti-tabac. L'un des indicateurs, c'est le taux de cancers dans la population générale, mais il ne cesse de monter. Il monte pour diverses raisons, premièrement, le cancer est une maladie de vieux, et la population générale vieillit. Deuxièmement, on a beaucoup développer la détection précoce des cancers, donc on en détecte plus, ou plutôt, on en détecte plus tôt. Ce qui augmente le taux de survie à 5 ans. Mais, concernant les cancers dits "du fumeur", ils diminuent chez les hommes, mais augmentent chez les femmes. Donc, ces mesures sont efficaces, mais les résultats ne sont pas visibles, sauf à se plonger dans les statistiques et les rapports des agences concernés par leurs suivi.
Coté "qualité de l'air", toutes les études sont formelles, elle s'améliore de manière très notable. Toutefois, si vous consultez la presse, vous trouverez nombre d'article sur le fait qu'il y a une mortalité importante due au fait que cette qualité de l'air n'est pas optimale. Sauf qu'il y a 50 ans, on n'avait pas les moyens de mesures pour quantifier la aussi précisément qu'aujourd'hui la qualité de l'air. Les causes de cette amélioration sont multiples : il y a la désindustrialisation, mais il y a aussi le fait que les normes et la règlementation ont été considérablement durcies. Alors, il est compliqué de mesurer l'impact de l'amélioration de la qualité de l'air sur "l’écologie", mais on a des indications en ce qui concerne son impact sur la santé des gens. Et si les humains respirent mieux, il y a des chances que la faune et la flore respirent aussi mieux.
Coté chimie, à "bas bruit", il y a l'impact de la démarche
REACH, soit l'évaluation et l'autorisation des produits chimiques. Alors, de l'avis général, les buts ne sont pas atteints. Malgré tout, les produits les plus dangereux ont été retirés du marché (quand cela était possible) et remplacés par des produits ayant moins d'impacts.
Alors, c'est là qu'on se retrouve impactés par
Citer :
sans renchérir le prix des biens ou en les faisant même baisser ?
Sur le court terme cela a souvent induit des baisses de rendements des process impactés et des hausses de prix. Dans un second temps, la concurrence agissant, les prix baissent. Dans un troisième temps, les conséquences morbides diminuant, la société en sort gagnante. Et là on se retrouve avec un problème comment quantifier, surtout qu'entre l'interdiction formelle d'un produit et son impact sanitaire, il peut se passer plusieurs années, voire des décennies ... ? Pour répondre à cette question, je me vois contraint de ne pas respecter la limite chronologique, car le seul cas où j'ai des données chiffrées se base sur des rapports qui ont été publiés il y a quelques années, mais après l'an 2000.
Et on revient à la qualité de l'air. En fait, on sait que la pollution atmosphérique a un impact sur pas mal de choses, mais un rapport sénatorial a tenté d'estimer l'impact financier en France. D'après ce rapport, il est d'environ 100 milliards d'euros par an :
Commission d'enquête sur le coût économique et financier de la pollution de l'air. En fouillant dans les pages du rapport, il en ressort qu'environ 1/4 de nos cotisations sociales sert à compenser les effets sanitaires de la pollution atmosphérique. Donc, si on arrivait à diminuer notablement celle-ci, nos salaires devraient automatiquement augmenter car ce prélèvement disparaitrait. Mais, comme on ne guéri pas instantanément, cela se verrait au bout de 5 à 10 ans. Si çà se voit, car la démographie de la France étant ce qu'elle est, la morbidité et la mortalité vont augmenter, puisque la population générale vieillit. Mais, cela devrait avoir un impact sur l'espérance de vie qui devrait continuer à s'allonger.
Tout cela pour indiquer à quel point il est difficile de répondre à votre questionnement. Oui, de très nombreuses mesures "environnementales" ont un impact à court ou à long terme. Cet impact est plus ou moins quantifiable. Financièrement, à court terme, il y a souvent un augmentation des dépenses. A long terme, on y gagne. Même si on ne perçoit pas toujours l'impact de ces améliorations "écologiques" sur la vie des gens et sur l'environnement.