Narduccio a écrit :
Romeo a écrit :
Pour en revenir à ce sujet, quels ont été les points les plus difficiles à résoudre pour ces missions Apollo ?
Tout ou presque. On partait presque dans l'inconnu total. Il a fallu faire des choix en espérant qu'on ne se trompait pas. Par exemple, on ignorait la nature du sol lunaire. On savait qu'il y avait de la poussière, mais on ignorait sa nature exacte. A un moment, on a eu peur que le LEM ne s'enfonce dans cette poussière et ne puisse plus redécoller. Actuellement, on sait que l'un des défis pour le retour vers la Lune est justement la regolite (la poussière lunaire) et ses formidables propriétés abrasives qui risquent de gêner le fonctionnement des machines au long terme. Mais, des défis, il y en a eu à chaque niveau : les ordinateurs aux capacités limitées, les moteurs des fusées, les réservoirs des carburants, les vibrations au décollage, les sites d'atterrissage, la nourriture, le traitement des déchets humains, ...
(pardon d'avoir l'air de monopoliser le sujet, j'ai juste réfléchi et vous livre le résultat)
Les difficultés sont bien celles qu'a dites Narduccio. Mais en même temps, la "science" utilisée pour ce voyage, et pour l'aventure spatiale en général (SVP, rejetons le mot "conquête bien guerrier ... et prétentieux), cette science est connue depuis Newton. Les "améliorations" d'Einstein et de ses contemporains ne sont même pas nécessaires tant qu'on reste dans le système solaire (ou qu'on observe dans le système solaire, au delà ça se complique).
Donc :
- les ordinateurs aux capacités limitées : Oui, mais pas trop de besoin de calcul (Si vous avez fait une seconde ou une première scientifique, et si vous n'avez pas séché le cours de physique, vous savez normalement les faire. Je l'ai vu, très en détail, sur un TD de licence de physique 1ere année)
- les moteurs, les réservoirs, les vibrations au décollage (ajoutons la température et autres problèmes physiques) : Oui, mais tout avait été essayé auparavant, y compris avec des humains à bord. La nouveauté était d'embarquer un système permettant de repartir de la lune. Pas de difficulté théorique nouvelle, tout était connu. Mais poids supplémentaire à l'aller, donc conséquence non négligeable sur les moteurs et les réservoirs.
- Nourriture et traitement des déchets humains : Oui, mais facile à expérimenter sur terre auparavant.
- La vrai risque était au niveau de la nature du sol lunaire, effectivement. Mais le module lunaire était muni de palmes comparables à des raquettes à neige, capables de répartir la pression sur une masse de poussière.
- ce qui a impressionné, les histoires de rendez-vous entre les modules (au retour), est théoriquement très simple, et a été réalisé mille fois, avant et depuis.
- la trajectoire d'entrée dans l'atmosphère est assez précise (angulairement), mais on ne voit pas bien pourquoi on la raterait, ça a toujours marché avant et depuis..
La grande difficulté d'un tel projet était (et est toujours) la recherche de la perfection dans chacun des détails théoriquement faciles : une erreur sur un détail et tout est fichu. Donc, la véritable innovation a été dans la mise en place de procédures dites de "qualité totale" (redondance des contrôles et des systèmes de pilotage). Comparable à l'aéronautique. Songez au nombre d'avions en vol chaque jour, sans panne fatale, ou très rarement (à chaque fois on, le sait). Et bien ce sont ces méthodes de qualité qui sont employées.
Actuellement, on sait toujours le faire, bien sur, ni plus ni moins. (Je lis parfois qu'on ne saurait plus, quelle ânerie !) Le progrès serait sans doute dans la transmission d'images numériques de meilleure qualité, seule véritable avancée apportée par les puissances d'ordinateurs.