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Message Publié : 18 Juin 2018 9:07 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
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Localisation : Corsica
Gestion des inondations et des risques

Les villes romaines face aux inondations. La place des données archéologiques dans l’étude des risques fluviaux
vol. 13 - n° 1 | 2007 : Géoarchéologie

Cécile Allinne a écrit :
Les travaux menés ces dernières années en archéologie sur les villes fluviales romaines apportent une somme d’informations inédite sur la gestion et la perception du risque d’inondation par les sociétés urbaines de l’Antiquité. Les systèmes de protection qui ont été mis en oeuvre témoignent d’une bonne maîtrise de l’aléa mais induisent des transformations plus ou moins importantes de l’environnement fluvial, qui peuvent contribuer à aggraver le risque. ...


Les techniques romaines de prévention du risque d’inondation
https://journals.openedition.org/geomorphologie/674

.... pour les villes romaines, ... et ailleurs que faisait-on ?

ps : l’objectif est de s’informer et non de faire une compétition d’intelligence ou de stupidité des hommes à travers l’histoire.


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Message Publié : 18 Juin 2018 10:07 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 25 Mai 2004 21:35
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Localisation : Paris
Merci, cher Kurnos, pour cette référence sur ce sujet qui m'intéresse beaucoup.

A propos du fait que les Romains construisaient ou non en zones inondables, je repense au fait que, à Rome, nous connaissons des bornes indiquant la limite maximum de constructibilité près du Tibre. Nous en avons retrouvé certaines en place, à une centaine de mètres du Tibre. Et que voit-on? Des fondations d'édifices entre cette borne et le Tibre... Ils avaient donc bien conscience du risque, mais la spéculation immobilière, à cette époque comme aujourd'hui, l'avait emporté sur la sagesse!


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Message Publié : 18 Juin 2018 10:52 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
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Localisation : Corsica
En fait, à phénomène hydrologique constant, le risque économique a pu sensiblement évoluer au moins depuis l’usage du courant électrique qui devrait être limité pour les zones à haut risque. Venise a bien les pieds dans l'eau en permanence.
Certaines caves étaient classées inondables et utilisées en tant que telles, tout comme de nos jours.
L'implantation d'un bâtiment est une chose, l'usage qu'on en fait en est une autre.


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Message Publié : 18 Juin 2018 11:36 
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Inscription : 27 Mai 2018 10:04
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Helios a écrit :
Merci, cher Kurnos, pour cette référence sur ce sujet qui m'intéresse beaucoup.

A propos du fait que les Romains construisaient ou non en zones inondables, je repense au fait que, à Rome, nous connaissons des bornes indiquant la limite maximum de constructibilité près du Tibre. Nous en avons retrouvé certaines en place, à une centaine de mètres du Tibre. Et que voit-on? Des fondations d'édifices entre cette borne et le Tibre... Ils avaient donc bien conscience du risque, mais la spéculation immobilière, à cette époque comme aujourd'hui, l'avait emporté sur la sagesse!


Pour compléter la réponse de Kurnos, si on connait le risque, on peut le prendre en compte et le gérer. On a cru que seules nos sociétés modernes, depuis l'invention de l'assurance et des connaissances que cela induit, savaient gérer les risques. Les archéologues montrent que plusieurs société anciennes géraient le risque.

Revenons au Tibre, en fait les spécialistes distinguent le lit mineur et le lit majeur d'une rivière ou d'un fleuve.

Image

On peut construire dans le lit mineur d'un fleuve, par exemple des piles d'un pont, mais il faut adopter des méthodes de constructions qui vont résister durablement à la force de l'eau, surtout lors des épisodes où le débit est important. Le lit mineur, surtout dans les grands fleuves qui ont des variations de débit importants, peuvent être plus ou moins à sec durant une période de l'année, mais on devrait avoir de l'eau dans tout le lit mineur de manière assez régulière. Bref, y construire une habitation , autre que lacustre, est exclu. Mais, on peut l'aménager, et donc construire des murs, des quais, des jetées, les fondations d'une digue, des moulins à eau ...

En ce qui concerne le lit majeur, celui-ci est usuellement à sec car le lit majeur n'est inondé qu'en cas de crue. Or, selon le régime du fleuve ou de la rivière cette crue peut subvenir plusieurs fois par ans, ou une fois toutes les décennies. Si les crues sont régulières, on verra peu de monde construire durablement dans le lit majeur. Si elles sont exceptionnelles, on peut être tenté de le faire, mais on doit être informé que le risque d'inondation est réel. Mais, on voit qu'à certaines époques les gens, pour diverses raisons, ont accepté volontairement de construire dans le lit majeur, mais en aménageant les lieux pour cela. Ce peut-être la construction de buttes sur lesquelles on va construire les maisons pour les garder hors-eau.

Ensuite, il y a des évolutions au fil du temps. Premièrement à cause des aménagements faits par les hommes. Canaliser une des rivières qui alimente un fleuve va entrainer une augmentation du débit d'eau à cet endroit. Selon les bassins versants qui alimentent les diverses rivières en amont du fleuve, la canalisation partielle de ces rivières peut diminuer ou augmenter le risque de survenue de crues catastrophiques. Mais, il y a aussi les conséquences des évènements naturels. Les crues charrient des quantités souvent phénoménales de matériaux qui vont donc se déposer dès que la vitesse de l'eau diminue ... Au risque de boucher le lit mineur et d'entrainer la création d'un nouveau lit, ce qui peut changer pas mal de choses dans le paysage


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Message Publié : 18 Juin 2018 11:41 
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Inscription : 27 Mai 2018 10:04
Message(s) : 1103
Il faut bien comprendre que souvent les gens du lieu connaissent assez bien leur environnement ... Même s'ils ne gardent qu'un souvenir des évènements les plus marquants ou de ceux relativement récents. Bref, une inondation moyenne qui a eut lieu il y a 5 à 10 peut déjà être oubliée. Mais c'est aussi le cas d'une inondation centennale qui n'a pas produit une grosse catastrophe et qui a eut lieu il y a 50-60 ans....

En fait, souvent cela dépend du fait qu'il y a ou non commémoration. S'il y a commémoration, le souvenir s'ancre dans la tête des gens et on s'en souviendra plus longtemps. SI on ne commémore pas, diverses études montrent qu'en 15, 20 ans, le souvenir d'une catastrophe meurtrière peut disparaitre


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Message Publié : 18 Juin 2018 12:36 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 23 Déc 2010 13:31
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C'est ce explique que, lors d'inondations, nous avons souvent des témoignages du genre "on n'avait jamais vu ça ici" qui s'opposent aux relevés et statistiques officielles qui montrent que, si, un phénomène semblable à bien eu lieu 30 ou 40 ans plus tôt. Et par rapport aux gens du crus, c'est ce que je soulignais il y a quelques jours : habitués, ceux-ci adaptaient, au moins en partie, leurs modes d'habitat ; alors que les personnes plus récemment venues, non au fait des phénomènes pluri décennaux, conservent des habitudes de logements (vie au rez-de-chaussée, construction en zone jusque là inoccupée, etc.) qui se révèlent inadaptés lors de phénomènes occasionnels.


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Message Publié : 18 Juin 2018 13:09 
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Inscription : 27 Mai 2018 10:04
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Kurnos a écrit :
Gestion des inondations et des risques

Les villes romaines face aux inondations. La place des données archéologiques dans l’étude des risques fluviaux
vol. 13 - n° 1 | 2007 : Géoarchéologie


Merci pour ce document très intéressant.

On y voit, entre autre, et ce n'est pas une surprise que les romains n'ont pas hésité à intervenir sur le cours des fleuves ou rivières. Ils ne furent pas les premiers à faire cela. Dans de nombreuses villes, quand un cours d'eau change de lit de manière erratique au fil du temps, on a assez vite pensé à le canaliser et donc à le forcer dans un lieu ou un espace décidé en fonction de divers paramètres. Parfois c'est le cours qu'il suit au moment où on prend la décision de le canaliser. Bref, on se "contente" de creuser plus profondément son lit et on se sert des sédiments retirés pour construire des berges plus hautes. D'autres fois, on prend un vieux lit qu'on va canaliser. Dans quelques cas, on en profite pour redresser son cours, et donc créer un nouveau trajet.

Mais, dans tous les cas, si on ne prend pas en compte son débit maximal, on risque de le voir sortir de son lit. De plus, il faut souvent draguer régulièrement le fond du lit pour retirer les nouveaux sédiments. Bref, à partie du moment où on prend la décision d'agir sur le cours naturel d'un cours d'eau, il faut bien comprendre qu'il va falloir intervenir en permanence sur ce lit pour le maintenir en bon état. Or, il peut arriver, pour diverses raisons, que l'on pense que ce travail est superflu ... Dans ce cas, tôt ou tard, le cours d'eau débordera et l'eau emportera tout sur son passage


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Message Publié : 18 Juin 2018 13:13 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 13 Mars 2010 20:44
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souvenez-vous du pont romain de vaison la romaine qui avait résisté à la crue de 1992 !

_________________
il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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Message Publié : 18 Juin 2018 13:15 
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Inscription : 27 Mai 2018 10:04
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bourbilly21 a écrit :
souvenez-vous du pont romain de vaison la romaine qui avait résisté à la crue de 1992 !


Il y a résisté, mais en même temps, il fut l'une des causes de la montée des eaux en amont ... Parce qu'on avait laissé la végétation se développer en amont du pont, du coup, il s'est transformé en barrage...


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Message Publié : 25 Juil 2018 16:40 
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Jules Michelet
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Inscription : 15 Mai 2005 12:40
Message(s) : 3418
Léonard59 a écrit :
On a cru que seules nos sociétés modernes, depuis l'invention de l'assurance et des connaissances que cela induit, savaient gérer les risques. Les archéologues montrent que plusieurs société anciennes géraient le risque.

Quand on voit les habitations qui ont été construites avec autorisations en zones inondables l'on peut en doute. Nous ne faisons pas mieux mais sûrement pire que nos ancêtres pour ce qui est des inondations. Et les coupables peuvent dormir tranquilles personne ne s'est retourné contre eux.

_________________
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Skipp


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