Lampsaque a écrit :
L’astronomie a joué un rôle décisif : il y a une filiation Copernic-Brahé-Galilée-Kepler-Newton.
Tout à fait.
J'aurais mis Kepler avant Galilée puisque Kepler a publié ses deux oeuvres majeures, le
Mysterium Cosmographicum en 1596 et
Astronomia Nova en 1609, alors que la première véritable oeuvre astronomique de Galilée, le
Siderus Nuncius, date de 1610.
Nonobstant, vous avez raison si l'on considère les dates de naissance, puisque Galilée est né en 1564 et Kepler en 1571.
Lampsaque a écrit :
Et Copernic repose sur les Grecs.
Lequel ?
Copernic a rejeté Aristote avec sa division du monde en dessous et au delà de la lune.
Il a pareillement rejeté les cercles parfaits de Platon.
Il n'a pas suivi le modèle géocentrique de Ptolémée et de l'immense majorité des astronomes grecs.
Il n'a pas non plus adopté le modèle des pythagoriciens qui imaginait une anti-terre de l'autre côté du soleil.
Le seul grec qui aurait pu l'inspirer était Aristarque de Samos, mais ces travaux ont été perdus à part quelques très petits fragments, auxquels Copernic n'a eu aucun accès.
Dans son
De revolutionibus, Copernic mentionne plusieurs Grecs, mais il n'a pas pu les lire. Il n'avait que des petites références indirectes, par exemple à travers Cicéron, qui n'a donné aucun détails.
En fait Copernic a d'abord été instruit selon la physique d'Aristote. Puis, comme tous les astronomes de son temps, il a lu Sacrobosco, et enfin Ptolémée. Il a pris connaissance aussi des travaux des astronomes plus récents pour lui, mais presque oubliés aujourd'hui, tels que ceux de Peurbach et Regiomontanus, ainsi que des Polonais tels que Brudzewski et Wapowski. Lors de ses études en Italie, le néo-platonicisme commençait à être à la mode. C'est sûrement grâce à un camarade, Girolamo Fracastoro, qu'il a eu l'idée de simplifier la description des orbites des planétes, en s'inspirant, de très loin, des cercles de Platon.
Lampsaque a écrit :
Pour avoir une idée du niveau des Grecs, je ne connais rien de plus parlant que la façon dont ils ont calculé la distance Terre-Soleil. Méthode parfaitement exacte. Vous trouvez ça dans n'importe quelle histoire de l’astronomie ou sur internet. L’erreur au résultat (dix fois trop petite) n’est pas si considérable.
Une erreur d'un facteur dix, n'est pas anodine. Ce n'est pas la même chose d'avoir 5 ans ou 50 ans ; de manger tois fois par jour, ou trois fois tous les dix jours ; de faire quatre kilomètres à pieds ou quarante.
De plus, votre chiffre de 10 n'est pas le bon. En fait, c'est bien pire. Je vous laisse le chercher dans
"n'importe quelle histoire de l'astronomie". Personnellement, je n'ai trouvé cette information (à l'époque d'avant l'explosion internet) que dans un livre très ardu, de Janice Adrienne Henderson, paru en 1991 qui est vente actuellement chez Amazon pour la modique somme de 257 euros. Cependant, il est vrai qu'une page de Wikipedia a exhumé une étude de Noel Swerdlow de 1969, et une étude de Gerald J. Toomer de 1974. Leur diffusion fut extrêmement confidentielle, puisqu'il s'agit de deux articles de quelques pages, perdus dans des revues à très faible tirage, qui ne sont plus en vente depuis longtemps. Malgré Wikipedia, il me semble qu'il faille tout de même faire quelques efforts pour trouver à quel point s'est trompé le seul astronome grec qui ait fait le calcul. Bref, ne vous fiez pas à une phrase, citée par Wikipedia, hors de son contexte, de Toomer qui semble s'extasier devant la connaissance antique.