Pierma a écrit :
Mais votre vision est fausse, ou alors le terme "guérilla" ne veut plus rien dire. (Si vous l'utilisez pour l'affrontement de deux armées conventionnelles, que signifie-t-il ?)
Merci Pierma, vous avez raison, je m'étais fait une fausse idée de ce qu'était la résistance à Stalingrad, en me basant sur le film de Jean-Jacques Annault, où tout le monde semble aller n'importe où, et interagir comme bon lui semble avec les civils.
Ma définition de la guérilla serait : "combat opposant deux camps de force inégale, où le faible évite la bataille rangée au profit du harcèlement (embuscades, pièges...) et aux actions sur la population civile (propagande, terrorisme, embrigadement...) afin de contester au fort la mainmise sur un territoire".
Je m'interroge sur le fait que la guérilla puisse être le fait d'une armée organisée, mais je pense, au vu des échanges, qu'une guérilla est en grande partie constituée de troupes irrégulières : civils armés ou soldats détachés de leur structure organisées.
Cela cadre-t-il avec le Viet-Cong qui accueillait des unités de l'armée régulière du nord ?
La page de Wikipédia sur Bertrand Du Guesclin indique que celui-ci pratiquait la guérilla contre les Anglais, mais je ne pense pas qu'on puisse dire ça, dans la mesure où il semble que sa stratégie consistait à éviter l'affrontement avec sa troupe de soldats chevronnés, et attaquer les forteresses mal défendues.
Pierma a écrit :
Pour moi la guérilla désigne la défense, organisée clandestinement, d'un pays occupé par une armée étrangère. C'est une insurrection populaire souterraine.
Je pense par contre que votre définition est un peu trop restrictive. Une guérilla peut débuter dans un pays dans le but de renverser le gouvernement en place. Les communistes ont produit une abondante littérature là-dessus. C'est ce qui s'est passé à Cuba, et on sait que c'était l'objectif de Che Guevara en Amérique du sud : "allumer neuf ou dix Viet-Nam" en s'implantant dans les milieux ruraux, en prenant le contrôle des points névralgiques des pays puis en réduisant les armées et les gouvernements à l'impuissance.
Une grande question stratégique des meneurs de guérilla est de savoir quand passer à la guerre conventionnelle, autrement dit effectuer des opérations d'ampleur capables de tenir l'armée du "fort" en échec sur son terrain. Dans
Michael Collins, de Neil Jordan (1996), on voit les débats entre leaders de l'IRA : Michael Collins, qui dirige avec succès une guérilla basée sur l'assassinat d'officiers anglais ou loyalistes irlandais ciblés, s'oppose à Eamon de Valera, qui ne jure que par les "manoeuvres d'envergures" pour obtenir de la crédibilité internationale, et n'obtient que des désastres.
Forcer les guérilléros à se découvrir et attaquer frontalement l'armée régulière peut constituer une stratégie de contre-guérilla, je pense que c'est le schéma qui a été suivi à Dien-Bien-Phu, sans beaucoup de succès.