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Conception très personnelle, monsieur Des[h]ays : je suis athée car j'ai la certitude de l'inexistence du personnage que vous dites, et ce n'est pas à vous de décider de ce que je suis, ni de juger de ma capacité intellectuelle. Prouver ? pourquoi ?
Loin de moi la prétention de décider de ce qu'est untel ou untel, ni de juger de la capacité intellectuelle de qui que ce soit!
Je me permettais simplement de signaler -- et il ne s'agit nullement là d'une
"conception très personnelle" -- que lorsque l'on aborde le sujet philosophique (ou métaphysique) de l'athéisme, il est d'usage de procéder à un argumentaire dont les "preuves" (dans un sens ou dans un autre), même impeccables au seul plan rationnel, entraînent rarement l'adhésion sans réserve (cf.
"J'ai la certitude de...").
Pourquoi?
Probablement, en partie, parce qu'il conviendrait de distinguer le "dieu/non dieu" objet de discussion (sur ce forum, par exemple), et le "Dieu/non Dieu" (les majuscules sont tout à fait facultatives) sujet de rencontre vitale ; c'est d'ailleurs la distinction qu'établissait Pascal entre le
"Dieu des philosophes et des savants" et le
"Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob" qui l'a bouleversé lors de sa fameuse "nuit de feu".
En fait, toute l'apologie élaborée par Pascal dialoguant avec les sceptiques, pas plus que le fameux "pari", ne font le poids face à ce "coup de foudre" qui fait basculer Pascal du rationnel dans l'irrationnel (pour lui, le summum de la raison se situe au niveau du désaveu de la raison... et "le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas").
Ni les brillantes démonstrations proposées jadis par Etienne Borne sur l'existence de Dieu, ni le clinquant bricolage élaboré par Onfray (bricolage qui dessert plus qu'il ne sert la thèse inverse), ne m'impressionnent vraiment... Ce petit jeu me paraît assez vain, sauf si l'on se passionne pour les joutes oratoires.
En croyance -- comme en amour -- les beaux raisonnements sont rarement déterminants car on en revient toujours à l' "explication" de Montaigne (dont la devise était "Que sais-je?") : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi"...