Baudouin a écrit :
Cuchlainn a écrit :
Prouver que la sélection naturelle élimine les individus peu performants sur leur niche ? Ben... par exemple : les hirondelles albinos sont rarissimes et ne se reproduisent jamais, car l'absence de mélanine ne les rend pas seulement blanches, elles se traduisent par une moindre résistance des plumes, d'où faible efficacité dans la chasse aux insectes volants. Conséquence : on n'a jamais observé d'Hirondelle rustique albinos rentrant de migration au printemps. Toutes passent à la moulinette... quel nom donner à celle-ci ?
d'accord pour cet exemple, mais vous savez sûrement qu'un exemple ne confirme pas une règle générale mais qu'un contre-exemple suffit à l'infirmer.
Connaitriez-vous d'autres exemples ou l'adresse d'un site où je pourrais trouver ceci, je suis très intéressé.
Merci d'avanceUn contre-exemple de quelle nature ? Il ne s'agit pas d'une formule mathématique mais d'un grand principe qui régit massivement, mais pas uniquement, la façon dont la biocénose occupant un coin de planète donné change au cours du temps. On est dans le domaine des grands nombres et des statistiques; dans un domaine mouvant, et surtout, où il nous est quasi impossible de connaître l'ensemble des facteurs en jeu. D'où le recours à des exemples limites, simplifiés, caricaturaux, jouant sur une variable, pour visualiser ce que cela signifie. Si en réalité, on voulait expliquer entièrement pourquoi la phalène noire devient nombreuse et la blanche rare, il faudrait préciser où, se demander si la noire résiste aussi à la pollution qui salit ses troncs et supports divers, tant qu'à faire, ce qu'il advient de ses prédateurs, de ses parasites, du climat, etc, etc. Il faut, surtout, se garder d'en faire dire trop à cette théorie.
Le vivant s'adapte : quiconque fait un peu d'écologie appliquée à la conservation des espèces le visualise au quotidien sur le terrain. Des espèces s'adaptent aux changements (souvent ceux que nous imposons), d'autres se cramponnent aux marges, beaucoup disparaissent. C'est un constat qu'on ne peut pas éviter.
Citer :
Et qu'il ne s'agit pas seulement d'une selection "par tatonnements successifs" mais qu'en fait, il y a une infinite de possibilites de s'adapter a un environnement donne. Ou du moins, un grand nombre.
Oui, si vous délimitez cet environnement donné de façon grossière. Si vous définissez très finement une niche écologique, il n'y a pas mille façons de l'occuper.
Pour choper les vers dans une vasière littorale, il y a plein de façons de s'adapter : bec et pattes plus ou moins longs ou courts.
Si vous précisez : prospecter la ressource disponible sous 10 cm de vase, il faut un bec de 15 cm avec des cellules sensibles au bout. Déjà moins de possibilités...
Ce n'est qu'une question d'échelle de perception. Mais le principe est le même.