chinaski a écrit :
Pour l'antimodernisme, on pourrait, je pense, le renvoyer encore un peu plus loin que l'encyclique de Pie X. Sternhell évoque ce "concept" lorsqu'il étudie les racines du fascisme en France. Pour lui, il y a un mouvement de rejet de la modernité, de la rationalité et des idées des Lumières au sein de la droite radicale (Action française, par exemple), et au sein de l'extrême gauche marxiste puis boulangiste (comme Rochefort).
Sur cette question du rejet de la modernité par l'Action française, si Jacques Prévotat défend l'idée d'une condamnation du modernisme par l'Action française dès 1907, Emile Poulat, dans "Le Saint-Siège et l'Action française, Retour sur une condamnation" (in Chiron Yves, Poulat Emile,
Pourquoi Pie XI a-t-il condamné l'Action française, Editions BCM, 2009) explique que la condamnation papale est liée au "modernisme politique" de l'Action française, tout comme celle du Sillon, en 1910, fut liée au "modernisme social". Poulat se fonde, notamment, sur la correspondance entre le pape et le cardinal Andrieu.
L'aspect anti-moderniste de l'Action française est donc à traiter avec des nuances.