Narduccio a écrit :
... je dirais que dans la France du XIXème et du début du XXème, les familles avaient compris que les enfants survivraient.
Par quel biais ?
Une intuition, une meilleure connaissance de la médecine au sein de la famille ?
Reportons-nous au taux de morts nés en 1942, alors au XIXème, en pleine révolution industrielle et avec ce qu'elle amène comme nouvelles pathologies, avec cette surpopulation alentour des villes dans des conditions d'hygiène déplorable : voir Londres, Paris...
Citer :
Il faut aussi se souvenir qu'avat la mise en place des caisses de retraites, c'était les enfants survivants qui s'occupaient de leurs vieux parents.
Ceci est la vision que nous en avons aujourd'hui, comme la fameuse "prime au 3ème" etc. J'ai du mal à croire que Gervaise ait fait des enfants pour assurer sa retraite, quelle espérance de vie dans ce milieu, à cette époque ? Quelle espérance donc de "
profiter" d'une retraite ?
Citer :
... Bref, pour garantir la survie de la famille, il semble mieux de miser sur un enfant "surnuméraire". Enfin que dans l'état d'esprit des générations passées serait perçu comme surnuméraire
On ne "
mise" pas sur un enfant surnuméraire, du moins pas dans les zones urbaines où s'approvisionner en lait et autres est plus que problématique. S'il n'y avait que le lait, et le savon, et le tissu pour faire les couches en coton, et l'eau, et les moyens de stérilisation (linges, biberons) ? Dans des villes ou le gaz et l'électricité sont coupés la plupart du temps. Pas ces problèmes en milieu rural, la cheminée fonctionne et pour le bois, il est là. Le fait de cohabiter avec la génération précédente permet une meilleure instruction quant aux soins à donner. De son côté la génération précédente met la main à la pâte : le cliché du retraité peinard n'existe pas.
"
serait perçu comme" : c'est en surnombre ou pas. La perception n'a rien à voir avec ceci. On peut ou pas nourrir un enfant pour des femmes ignorantes de la méthode Ogino mais maîtrisant leur fécondité, d'après votre analyse.
Comment peut-on sonder l'état d'esprit des générations passées et leur perception sans se laisser aller à des supputations, d'ailleurs, c'est déjà une supputation ?
Narduccio a écrit :
Pas toutes les couches sociales, mais suffisamment pour que la natalité française du XIXème siècle soit une exception notable en Europe. Mais, au fur et à mesure que la situation s'améliore pour les diverses couches sociales, les femmes françaises se rallient au fait d'avoir peu d'enfants
Pas toutes les couches ? Enfin, un peu de raison. C'est quoi "l'
amélioration" pour les "
femmes françaises" au niveau de la gestité en 1942 ? Cette année là -pointée par vous- où voyez-vous (quels mois ?) la situation s'améliorer et en quoi ?
Il semble donc que là n'est pas la réponse.
Je regarde autour de moi et note en effet des naissances à ce moment. Les maris étaient présents. Le mieux être est sans doute à comprendre dans ce paramètre qui génère une source de stabilité. Le taux des mariages est stable.
Il me semble que la cellule familiale créée, dans ce qui est la normalité (père/mère) rassure ; en milieu rural c'est d'autant plus rassurant que l'on vit en autarcie. Le marché noir est plus aisé et moins dénoncé : chacun connait le voisin.
Le tout est de trouver si ce pic d'enfantement est plus "rural" ou plus "urbain". Ce serait déjà une indication de taille.
Citer :
les femmes françaises se rallient au fait d'avoir peu d'enfants
Ce n'est plus un fait mais un choix depuis le XIXème selon vous. Elles maîtrisent... enfin en France.
Pour certains pays, il faudra attendre. On verra d'ailleurs une jeune génération arriver après guerre en France venant de pays où semble-t-il la régulation des naissances est moins bien comprise.
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