YetAnotherYves a écrit :
On sait déjà que l'intelligence n'est pas liée à la taille du cerveau, sinon les baleines serait plus intelligentes que les humains
Une baleine moyenne sait certainement beaucoup mieux nager et trouver du plancton que ne sait le faire un homme moyen.
Un homme avec son gros cerveau a certainement plus de chances de devenir intelligent qu'un singe avec son cerveau plus petit.
L'intelligence résulte d'une partie innée et d'une part acquise. Si vous voulez dire, que la partie acquise est la plus importante, alors je suis d'accord avec vous.
Il faut en tirer la conséquence, que l'éducation est primordiale. Elle est réalisée par l'école, la télévision, les parents, l'entourage.
Se poser la question de l'intelligence au travers des siècles revient à se poser la question de la qualité des écoles et du reste du système éducatif à différentes époques.
YetAnotherYves a écrit :
Je vous propose alors un petit exercice
Merci pour cet exemple qui m'intéresse pour au moins deux raisons.
Premièrement, vous voulez dire qu'un homme intelligent a des connaissances et une faculté de raisonnement qui lui permettent de juger par lui-même, sans être un mouton, un suiveur qui se laisse abuser par des escrocs. Je ne suis pas entièrement d'accord. D'abord, on ne peut pas tout connaitre. Ensuite, non seulement, on est obligé de faire un peu confiance aux autres parce que sinon on est paranoïaque, mais en plus, cela fait gagner du temps et de l'énergie. Le travail collectif est un progrès. Si on ne connait pas le détail des urls, on fait confiance à son antivirus, au navigateur qui met en garde grâce à des listes de sites bannis, aux conseils des pros qui recommandent d'éviter de cliquer sur des liens trouvés dans les e-mails. Le fait que l'homme soit un animal social contribue grandement à son intelligence. Bien sûr, je me garderais de tomber dans l'excès inverse et de bannir toute réflexion individuelle.
Deuxièmement, votre exemple concerne principalement le domaine de "l'illusion", du discernement entre le vrai et le faux. C'est effectivement, selon moi, l'application essentielle de l'intelligence, même si l'intelligence permet beaucoup d'autres choses.
Or, justement, à propos des illusions, regardons ce que les maîtres d'écoles disent à son sujet à différentes époques.
Les Grecs anciens insistent beaucoup sur les sophismes (tout ce qui est rare est cher, un cheval bon marché est rare, donc un cheval bon marché est cher).
Au XVIIe siècle, Descartes dit qu'une tour peut être ronde ou carrée, et qu'on ne peut pas le savoir en la voyant de loin, parce qu'on ne voit que sa silhouette extérieure. Les éducateurs jésuites accordent une grande place à l'étude des illusions. Leurechon, à la suite de Gian Battista Della Porta et de Bachet de Méziriac publie
Les récréations mathématiques, qui va obtenir un grand succès dans toute l'Europe, et qui est principalement un livre qui explique des illusions.
Je ne sais pas si les siècles suivants ont continué à mettre l'accent sur l'étude des illusions.
Certains pédagogues disent qu'il faut donner aux enfants la possibilité d'apprendre par eux-même (apprendre à apprendre). Je pense plutôt qu'il faut leur apprendre à critiquer, car c'est ainsi que l'on découvre les escroqueries, les faux, et c'est ainsi aussi que l'on devient plus exigeant pour son propre travail.