Mein Kampf n'est pas interdit. Mais, il est de plus en plus question de produire une version pour historiens avec une critique de l'ouvrage en introduction.
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Vous vous souvenez peut-être de Mein Kampf, c’était écrit, ce remarquable documentaire d’Antoine Vitkine dont je vous vantais les mérites il y a un an. Sur la base de la même enquête, le film est devenu livre intitulé Mein Kampf, histoire d’un livre (306 pages, 21 euros, Flammarion). L’auteur nous y fait pénétrer en détails dans l’invention et la fabrication de ce livre unique, tout au moins par les ravages qu’il a engendrés. Avec les sources et références à l’appui, des mots et des textes précis là où il y avait des images, on comprend mieux encore les mécanismes à l’oeuvre dans cette “conspiration au grand jour” puisque le programme du futur Führer y est clairement exposé ; ne fût-ce qu’à ce titre, il doit être publié et étudié comme un document historique de premier ordre.
Pourquoi cette annonce n’a-t-elle pas été prise pour un avertissement alors que ce livre était diffusé à 12 millions d’exemplaires et des centaines de milliers en Europe, voilà un mystère qu’un autre livre pourrait peut-être éclaircir. En attendant le “pourquoi”, le démontage du “comment” demeure aussi troublant que fascinant. Comme si le phénomène continuait de nous échapper. Le linguiste Victor Klemperer, inoubliable auteur de LTI, avouait qu’à ses yeux, le mystère restait entier. Aux nôtres également. La réflexion que provoque ce constat d’impuissance est d’actualité. Car Mein Kampf se vend toujours régulièrement, de nos jours, en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient.
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