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La deuxième gauche
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Auteur :  Pédro [ 20 Avr 2021 12:42 ]
Sujet du message :  Re: La deuxième gauche

Duc de Raguse a écrit :
Non, je parlais de "l'abandon de politiques inspirées du marxisme".
Elle me semblent être plus keynésiennes (qui n'avait pas l'idée de mettre fin au capitalisme, mais de le régulier) que marxistes.


C'est une vue trop générale qui ne correspond pas aux politiques réellement menées par les socialistes ; ils mettent en place une politique de rigueur budgétaire et de franc fort lors du tournant de 1983. Ils s'alignent sur les positions européennes et maintiennent la France dans le SME.

Citer :
Pedro pourrait nous expliquer de quoi il parle : du choix du chômage ou du niveau des salaires ?

quant à la coïncidence de salaires élevés et de chômage bas, on le trouve sans doute en Allemagne (avec une fiscalité faible et une grande liberté d'action pour les entreprises) - et pas de lycées professionnels ?


Jérome sait sans doute que le plein emploi et le miracle allemand sont en trompe l'oeil. Si on regarde le ratio des emplois précaires en Allemagne on découvre que depuis la loi Hartz la part s'est envolée, représentant 27% de l'emploi total contre 18% en France. Est-ce que ces salariés possèdent des salaires élevés ? Evidemment que non. En clair on a lutté contre le chômage en multipliant les emplois précaires, notamment à temps partiel, ce qui flatte les statistiques du chômage mais moins celles de la pauvreté.
Quant à la faible fiscalité sur les sociétés en Allemagne ; l'impôt est de 30% contre 32% en France...

Auteur :  Liber censualis [ 20 Avr 2021 13:38 ]
Sujet du message :  Re: La deuxième gauche

Pédro a écrit :
Duc de Raguse a écrit :
Non, je parlais de "l'abandon de politiques inspirées du marxisme".
Elle me semblent être plus keynésiennes (qui n'avait pas l'idée de mettre fin au capitalisme, mais de le régulier) que marxistes.


C'est une vue trop générale qui ne correspond pas aux politiques réellement menées par les socialistes ; ils mettent en place une politique de rigueur budgétaire et de franc fort lors du tournant de 1983. Ils s'alignent sur les positions européennes et maintiennent la France dans le SME.


Je pense qu'il était question de la politique menée entre 81 et 83.

Auteur :  Duc de Raguse [ 20 Avr 2021 14:57 ]
Sujet du message :  Re: La deuxième gauche

Oui, c'est bien cela.

Auteur :  Jerôme [ 20 Avr 2021 15:06 ]
Sujet du message :  Re: La deuxième gauche

Pédro a écrit :
Duc de Raguse a écrit :
Non, je parlais de "l'abandon de politiques inspirées du marxisme".
Elle me semblent être plus keynésiennes (qui n'avait pas l'idée de mettre fin au capitalisme, mais de le régulier) que marxistes.


C'est une vue trop générale qui ne correspond pas aux politiques réellement menées par les socialistes ; ils mettent en place une politique de rigueur budgétaire et de franc fort lors du tournant de 1983. Ils s'alignent sur les positions européennes et maintiennent la France dans le SME.

Citer :
Pedro pourrait nous expliquer de quoi il parle : du choix du chômage ou du niveau des salaires ?

quant à la coïncidence de salaires élevés et de chômage bas, on le trouve sans doute en Allemagne (avec une fiscalité faible et une grande liberté d'action pour les entreprises) - et pas de lycées professionnels ?


Jérome sait sans doute que le plein emploi et le miracle allemand sont en trompe l'oeil. Si on regarde le ratio des emplois précaires en Allemagne on découvre que depuis la loi Hartz la part s'est envolée, représentant 27% de l'emploi total contre 18% en France. Est-ce que ces salariés possèdent des salaires élevés ? Evidemment que non. En clair on a lutté contre le chômage en multipliant les emplois précaires, notamment à temps partiel, ce qui flatte les statistiques du chômage mais moins celles de la pauvreté.
Quant à la faible fiscalité sur les sociétés en Allemagne ; l'impôt est de 30% contre 32% en France...


Attention il y a une limite chronologique sur ce forum et les réformes Hartz sont en dehors !

quant à la fiscalité elle ne se limite pas à l'IS - elle inclut bien d'autres choses dont les droits de succession qui en France "matraquent" sévèrement les patrimoines industriels (en particulier les sociétés non cotées en bourse). On ne peut nier que la France a fait le choix (dès 1974 voire 1968) d'augmenter le coût du travail et la rigidité du salariat - et que cela coïncide avec une hausse du chômage à partir des chocs pétroliers. Coïncidence ou corrélation ?

Les pays qui ont préféré la souplesse ont en tout cas surmonté durablement les épisodes de chômage massif. Evitons de parler de "précarité" qui est un terme polémique employé par certains partis politiques et syndicats.

Et s'agissant de l'Allemagne, une démographie prudente et une formation des salariés par les fédérations professionnelles dans le cadre de l'apprentissage est aussi un élément clef de la productivité de la main d'oeuvre!

Auteur :  Liber censualis [ 20 Avr 2021 15:36 ]
Sujet du message :  Re: La deuxième gauche

Jerôme a écrit :
quant à la fiscalité elle ne se limite pas à l'IS - elle inclut bien d'autres choses dont les droits de succession qui en France "matraquent" sévèrement les patrimoines industriels (en particulier les sociétés non cotées en bourse). On ne peut nier que la France a fait le choix (dès 1974 voire 1968) d'augmenter le coût du travail et la rigidité du salariat - et que cela coïncide avec une hausse du chômage à partir des chocs pétroliers. Coïncidence ou corrélation ?

Les pays qui ont préféré la souplesse ont en tout cas surmonté durablement les épisodes de chômage massif. Evitons de parler de "précarité" qui est un terme polémique employé par certains partis politiques et syndicats.

Et s'agissant de l'Allemagne, une démographie prudente et une formation des salariés par les fédérations professionnelles dans le cadre de l'apprentissage est aussi un élément clef de la productivité de la main d'oeuvre!


Rassurez-vous, le patrimoine industriel figure rarement dans les déclarations de succession, lesquelles de manière générale échappent souvent aux droits... Et au cas ou, il n'a jamais été imposable à l'IGF ou ISF.

Vous ne voulez pas employer le vocabulaire "syndical" mais "souplesse" ( d'autres diraient "fléxibilité") est tout aussi connoté. une caissière qui travaille de 8h à 12h puis de 16h à 20 h le lundi, un autre horaire le mercredi, et rien le reste de la semaine doit apprécier la souplesse...

L'Allemagne, une démographie prudente ? Le vieillissement de la population allemande ne résulte pas d'une prudente politique fédérale, et finira par avoir des conséquences néfastes...

Auteur :  Pédro [ 20 Avr 2021 15:58 ]
Sujet du message :  Re: La deuxième gauche

Jerôme a écrit :
Attention il y a une limite chronologique sur ce forum et les réformes Hartz sont en dehors !


Oui, mais les développements politiques et économiques se mettent en place sur un temps assez longs et je doute que vos propos ne concernaient que l'Allemagne d'avant la période très contemporaine puisque ce sont les réformes du début des années 2000 qui menèrent à la prospérité relative que l'on connait...

Citer :
quant à la fiscalité elle ne se limite pas à l'IS - elle inclut bien d'autres choses dont les droits de succession qui en France "matraquent" sévèrement les patrimoines industriels (en particulier les sociétés non cotées en bourse). On ne peut nier que la France a fait le choix (dès 1974 voire 1968) d'augmenter le coût du travail et la rigidité du salariat - et que cela coïncide avec une hausse du chômage à partir des chocs pétroliers. Coïncidence ou corrélation ?


Le résultat des choix français c'est aussi un taux de pauvreté inférieur à celui de l'Allemagne. La flexibilité c'est un mot magique ; la création du CDD en France avait été vendu comme le moyen de flexibiliser et donc d'accroitre l'embauche. Le résultat a été extrêmement efficace comme chacun sait. L'emploi et les politiques économiques se conduisent dans certains contextes :l on a fait le choix de la compétition et de l'ouverture à la mondialisation. C'est dans ce cadre que les politiques visant aux gains de productivité à tout prix ont un sens. Mais elles ont aussi des effets. Les délocalisations de l'outil de production aussi. La désindustrialisation de la France en est un corolaire.

Citer :
Les pays qui ont préféré la souplesse ont en tout cas surmonté durablement les épisodes de chômage massif. Evitons de parler de "précarité" qui est un terme polémique employé par certains partis politiques et syndicats.


Terme polémique ? Cela dépend du coté de la précarité duquel on se trouve. Essayez de construire une vie de famille en empilant les CDD sans la moindre certitude de stabilité professionnelle. Vivez le marché de l'emploi avec un chômage massif ou une composé de jobs "flexibles" et mal payés. De fait je n'éviterais pas d'en parler puisque c'est une réalité objective. Réalité qui d'ailleurs commence à toucher les petites classes moyennes et les smicards. J'ai mentionné la courbe de Milanovic plus haut ; elle montre comment ont évolué les revenus de la population mondiale par centile. On remarque que les revenus des centiles qui ont stagné sur la période 1988-2008 correspondent aux classes moyennes des pays développés quand ceux de leurs homologues des pays émergent ont explosés. On note aussi la très forte progression des centiles les plus privilégiés. Ne pas vouloir voir ce phénomène, ignorer le développement de cette précarité c'est ce condamner à ne pas comprendre les mouvements sociaux et une certains colère qui couve.

Jerôme a écrit :
Et s'agissant de l'Allemagne, une démographie prudente et une formation des salariés par les fédérations professionnelles dans le cadre de l'apprentissage est aussi un élément clef de la productivité de la main d'oeuvre!


Ne mentionner surtout pas la situation idéale de l'économie allemande, extravertie et profitant à fond d'un euro taillé pour elle.

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