C'est un bon livre, a lire d'autant plus qu'il existe en édition de poche bon marché.
Et s'il y a une chose que ce livre met en évidence, entre autres, c'est que le viol, dans sa masse statistique, n'est pas et n'a jamais été une pathologie individuelle, n'est pas statistiquement le fait d'individus monstrueux ou psychologiquement perturbés, comme l'avancent les préjugés actuels, mais essentiellement le fait d'hommes, ou de groupes d'hommes ordinaires et intégrés bénéficiant d'une assez grande tolérance sociale dans des sociétés archaiquement patriarcales, du moins lorsque les victimes n'étaient pas protégées par leur statut familial et social.. .
Vigarello rapporte que les viols collectifs étaient, dans certaines régions de France, une pratique traditionelle marquant en quelque sorte l'accession des jeunes hommes à la virilité, comme pouvait l'être le recours à des prostituées, et qu'ils ne provoquaient guère de désapprobation sociale.
Il met aussi en évidence que, contrairement à ce qui se passe aujourd'hui, la punition et une éventuelle réparation/compensation financière du viol n'étaient jamais envisagées sur la base des souffrances et dommages infligés aux victimes mais par rapport au tort infligé aux individus de sexe masculin/chefs de famille dont elles dépendaient--stigma de la perte de virginité, etc .
Quelques infos sur ce livre
http://clio.revues.org/document303.html