Alceste a écrit :
Au départ la frontière est surtout entre les chastes et ceux qui continuent à avoir une vie sexualité. C'est peu à peu que c'est imposé l'idée de la sainteté de l'état de mariage.
Et on peut aller plus loin : vu que les Pères de l'Église mettent en place une théorie de la supériorité de la chasteté voire de la virginité, il faut bien parallèlement justifier le mariage tout en l'enrobant de préceptes en accords avec la doctrine chrétienne qu'ils forment alors. D'où l'œuvre d'Augustin notamment :
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saint ... /index.htm Plus tard le sacrement du mariage répond à celui de l'ordination des clercs : il faut choisir une des deux voies pour être un bon chrétien.
Quant à l'ancienneté d'une mariage, on peut dire qu'on le retrouve dans les plus anciens documents écrits, dans les sociétés "primitives", sous des formes diverses certes, mais toujours codifiées. L'intérêt étant la formation de ce qui est la cellule de base de la société : la famille, nucléaire ou pas, qui nécessite l'union stable d'homme(s) et de femme(s) pour la procréation qui permet la survie de la famille. Le mariage est aussi un accord socio-économique, car la famille est souvent une unité économique mobilisée pour un même travail que dirige le chef de famille, et permet de lier des groupes de parenté qui trouvent intérêt à faire des accords entre eux pour renforcer leurs liens, ou apaiser des tensions, ou dans des buts économiques (avoir un patrimoine plus important). Les échanges de biens qui ont lieu lors du mariage sont courants, ce qui montre bien ces intérêts socio-économiques. La famille peut également avoir une fonction religieuse, surtout dans le cadre du "culte des ancêtres" qui là aussi prend des formes très variées mais est très courant. Le mariage fait donc partie de tout un ensemble de moyens mis en œuvre pour qu'une famille puisse évoluer ainsi, il date de bien avant l'époque où apparaissent l'État et a fortiori l'Église. Les nouvelles conceptions apportées par la religion chrétienne font qu'il faut y adapter cette institution fondamentale en se démarquant des pratiques précédentes, ce qui amène à sa "sacralisation".