Bonjour,
Si vous relisez bien mon message, j'ai bien écrit "détourné" et non "détournés". Le détournement se portait donc sur "Vandales" (sans la faute d'orthographe cette fois ci
)
Car pour les autres mots j'admet bien évidement qu'ils existaient à l'antiquité dans leur sens qu'on leur connaît (ou fort proche) à savoir pour "barbare" : "peuple extérieur au peuple de l'auteur (Grec ou Romain) et de par ce fait présentant une nature belliqueuse". (le "de par ce fait" est remplacé par "qui", à l'heure actuelle)
Cependant, métèque a déjà une signification actuelle toute autre (et péjorative) qu'il n'avait pas à l'époque Grecque.
Quant à "Vandales", l'exemple de nom d'un peuple des invasions travestis en insulte par un personnage en 1794 se suffit à lui-même pour illustrer mes propos.
Ainsi, je pense en effet que j'ai été trop loin dans mon dernier message ; et certaines choses sont inaplicables, et fort idéalistes.
Je crois qu'il nous appartient cependant, en tant que détenteurs de la connaissance (c'est à dire en étant face à des gens qui ne connaissent pas ce qu'on connaît) de la distribuer et d'en parler autour de nous, et de mettre en évidence les réserves éventuelles. En espérant qu'ils feront pareil avec leurs connaissances propres.
Ainsi, dans une conversation de tous les jours, m'est avis que le mot ne doit pas être banni. Cependant, éclairer tant que faire se peut sur les origines du mot tout en essayant de remettre les choses à leurs places (les Vandales se sont illustrés par une grande stabilité de plus d'un siècle en Afrique du Nord) me semble essentiel (tant que la conversation reste viable), comme illustré avec le mot "Drakkar" dans mon précédent message.
Dans le cadre de l'Histoire, de l'étude de celle-ci par des historiens ou des passionnés, je retiens deux types de mots et deux situations.
Les mots inventés au XVIIIème-XIXème et les mots modifiés péjorativement par cette période.
Pour les mots inventés (tels "Drakkar"), m'est avis qu'ils doivent faire l'objet d'une explication en histoire et être bannis du travail d'histoire, avec une certaine motivation explicitée dans l'ouvrage, comme l'a fait Régis Boyer.
Exception faite de la situation où l'historien travaille précisément sur les périodes du XVIII à nos jours, parce que ces mots font partie de l'histoire du Français. (et je rejoins Turold en disant que le Français étant une langue vivante, un mot peut apparaître mais aussi disparaître de son vocabulaire)
Pour les mots travestis ou "connotés" (tels "Vandales") à l'époque Romantique (ou à toute autre époque), je pense simplement qu'une précaution s'impose dans l'ouvrage d'histoire et qu'à partir de là, les mots peuvent-être utilisés dans leur sens initial (et doivent l'être, sinon on ommet volontairement dans son ouvrage d'histoire une partie de la réalité des faits)
C'est mon point de vue aiguisé par la dernière discussion.
Je voudrais également répondre concernant l'époque Romantique et les historiens de cette époque.
Oui, je suis sévère avec eux mais même si c'est ce que j'ai l'air de faire, je ne leur jette pas la pierre.
Leur travail a été un travail de pioniers, et comme tout travail de cet odre il était remplis d'erreurs. On ne peut pas toujours connaître les conséquences de ses erreurs sans les avoir faites, surtout pour des concepts aussi compliqués que sont les concepts étudiés en histoire. Et on en fera toujours.
Je leur reconnaît leur valeur, que ce soient dans l'histoire littéraire ou dans la reconstruction gothique (néogothique) et romane (néoroman) qui ont fleuri lors de cette époque, servant parfois des dessins politiques, mais souvent des élans passionnés. (Ah, Violet-Le-Duc et sa Carcassonne !)
Cependant je crois qu'il est important de jouir des avantages que nous avons, comme, précisément, le recul sur cette époque, pour essayer de ne pas faire les mêmes erreurs et de progresser de manière méthodique et éthique.
Pour moi, ce n'est pas grave de faire une erreur alors qu'on ne savait pas que c'en était une. Mais les refaire alors qu'on a été averti par l'observation des conséquences de ces erreurs est pour moi beaucoup moins pardonnable.
Voilà ce qui motive ainsi mes propos sur ce sujet.