Jean R a écrit :
On pourrait peut-être en passant réfléchir (pas forcément sur ce fil)
à ce besoin français (je ne le vois pas ailleurs à ce point) de chambouler périodiquement les subdivisions du territoire. Est-ce que la Suisse chamboule ses cantons ? Est-ce que les USA chamboulent leurs états (pourtant le Texas est plus grand que la France alors que le Rhode Island est plus petit que le Luxembourg...) ?
Almayrac a écrit :
si les noms des département se sont imposés d'emblé sans modification ulterieure depuis 1790
Quelques ajustements quand même, pour éviter les malentendus (Côtes-du-Nord devenu Côtes-d'Armor) ou ménager les susceptibilités (Seine-Inférieure devenue Seine-Maritime, Loire-Inférieure devenue Loire-Atlantique, Basses-Alpes devenu Alpes-de-Haute-Provence...) ce qui fait que la numérotation ne suit plus strictement l'ordre alphabétique.
Ce "besoin français" vient de l'imbrication de diverses législations qui ont créées des niches pour un tas de barons locaux qui tiennent leurs territoires. Avec, fait aggravant, l'attachement viscéral des français à leurs subdivisions administratives de proximités : les communes. Dans la plupart des autres pays limitrophes, la réforme, conduite dès les années 50 pour la plupart, à conduit à regrouper les communes. Du coup, par rapport à la France, il y a souvent un échelon administratif de moins, quand ce n'est pas deux. Souvent il y a la "commune" qui est en fait un rapprochement de communes limitrophes, le niveau régional et le niveau national. Nous avons : la commune, divers syndicat communaux et communautés de communes (qui sont parfois un empilement de prérogatives), puis le département, la région et la national.
Parfois c'est caricatural, quand j'habitais à Fessenheim, certains problèmes relevaient de la mairie, pour d'autres, payer la facture d'eau, c'était à Neuf-Brisach. Payer les impôts, il fallait aller à Blodesheim. Pour contester les impôts, c'était Guebwiller, Le tribunal, il fallait aller à Colmar. Ma fille a été au collège à Ottmarsheim. Ceux de l'année avant elle sont allés à Ensisheim. La sécurité sociale, il fallait aller à Mulhouse. Bref, pour rencontrer "l'administration" dans toute sa diversité, il m'a fallu faire le tour du département. Allez dans les autres pays européens, la situation est plus simple, comme il y a moins de niveaux décisionnels les services sont moins décentralisés que chez nous. Et ils sont de meilleure qualité.
Alors, pour contourner les blocages, les français ont fait preuve d'imagination en empilant les réformettes. Le constat est partagé, cela coûte cher aux français et à leurs entreprises. Les blocages sont vivaces. Du coup, régulièrement on fait une réforme "définitive" qui en fait consiste à toucher le moins possible tout en prétendant tout révolutionner. Et comme nos hommes politiques veulenbt laisser leur empreinte, il donnent des nouveaux noms et ils communiquent sur ceux-ci.
Ainsi, plusieurs communautés de communes se sont données des noms ronflants, souvent tiré du passé plus ou moins proches. Et ils ont fait des campagnes de publicités. Officiellement, pas pour se faire connaitre, mais pour attirer le touriste qui viendra passer quelques nuits dans le pays de ... Ainsi, j'ai vu des pubs pour la "porte de France", la région de Saint-Louis, le Pays de Brisach (la communauté de communes qui cherche à exploiter le fait que les fortifications de Vauban à Neuf-Brisach) sont inscrites par l'ONU. Ces 2 communautés de communes ayant aussi vocations a attirer les investisseurs allemands qui sont attirés par certains des avantages de la France (un coût de la main d’œuvre
spécialisée plus bas en France qu''en Allemagne, par exemple).