Narduccio a écrit :
Connaissez-vous le passé surcomposé ?
Je connaissais mais étais bien incapable d'y trouver origine
ou histoire comme vous l'expliquez.
J'ai compris ceci autrement.
Je reprends Dumas et je change de temps : "Après qu'ils eurent causés un instant... Après avoir causé un instant ... Après un instant de causerie..."
Le passé surcomposé donne un poids, une importance, une sorte "d'incontournable" pour le reste de la narration. La proposition est placée dans le temps et ce temps est -je n'ose pas employé "révolu" mais plutôt "fermé". On pourrait remplacé par "Une fois que..." qui est plus lourd.
On "sent" que les propos à venir de la duchesse ne seront pas anodins mais un condensé, une conclusion de l'échange.
On retrouve ceci avec Renan. Quelque chose est fait, tient du passé mais cette chose est à prendre en compte de manière sérieuse car elle induit la suite des évènements quels qu'ils soient. Ceci marque la proposition et l'inscrit dans une "suite" d'importance.
Vous évoquez le PC et je trouve qu'il aurait peut-être mieux valu écrire : "... Après que la France eut réalisé son programme..." mais ceci est "léger", on attend la suite, c'est histoire de placer dans le temps ou de "meubler".
Avec "Après que la France a eu réalisé son programme..." c'est différent. On sent le temps qu'il a fallu, les difficultés etc. Est-ce parce-que l'on peut trouver ceci plus "lourd" ? Je l'ignore.
Tournons la volonté du "rendu" avec "... Le programme de la France réalisé..." mais l'attente du lecteur est dans la suite, le programme oui mais bon et la suite se doit "action" et non pas par exemple énumération, explication, analyse, déploiement etc.
Avec le passé S., le besoin de "faire une pause" et de songer au bilan et à sa réalisation vient avant que d'être entraîné par la suite de la lecture.
Ce temps n'a pas de place dans l'éphémère ou le léger :"Après qu'il eut dit ces mots pleins d'espoir, il se pencha..." : ça ne "colle" pas. Le PS est préférable et shunte "après". Tourner la phrase est préférable car "les mots pleins d'espoir" ne conduisent qu'à une action qui va être sans doute déterminante pour la suite de la narration : "... ces mots plein d'espoir dits, il se pencha et..." (ouf ! Au final, ce que l'on attendait, c'est qu'il se penche mots pleins d'espoir ou pas
).
Mais bon... Goûts, couleurs et style...
Il fut un temps, ceci a eut fait toute la nuance.