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Message Publié : 17 Août 2022 12:12 
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Pierre de L'Estoile
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Bonjour !
:mrgreen:

Chacun sait que chaque dirigeant, cadre, chef à son propre style de commandement.
Certains jouent sur la séduction, d'autres sur la peur voire la terreur, d'autres ont une autorité naturelle, un charisme, etc...
Que était le style de commandement de Charles de gaulle ?
Il avait donné des conférences à ce sujet dans les années 1920 publiés en 1932 dans un livre appelé "le fil de l'epee"
Il expliquait que le chef devait s'appuyer sur 3 élémdifents ;
- Le caractère pour tenir le coup dans les moments difficiles
- l'intelligence-
- L'instinct
- Le prestige, basé en partie sur une certaine distanciation, un certain mystère et secret

Comment sa pensée a évolué ensuite ?
Son style de commandement devait être très efficace vu le nombre de personnes qui se sont ralliés à lui

Comment les personnes sous ses ordres directs percevaient son autorité ?

Merci de vos connaissances !

_________________
Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais


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Message Publié : 17 Août 2022 15:03 
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Pouzet a écrit :
Son style de commandement devait être très efficace vu le nombre de personnes qui se sont ralliés à lui.

Détrompez-vous : Lacouture note que parmi tous ses subordonnés qui se sont battus sous ses ordres en mai-juin 40 dans la 4e DCR, aucun ne l'a rejoint à Londres. (Certains se sont bien battus dans la résistance, mais il semble qu'aucun n'ait souhaité être à nouveau sous ses ordres.)

Autoritaire, cassant, sont les adjectifs qu'il utilise pour décrire son style de commandement. (Attention, il s'agit d'un commandement sous le feu et dans des conditions très difficiles, ce qui ne favorise pas la décontraction.)

Même si en certaines circonstances il saura se montrer détendu avec ses interlocuteurs, De Gaulle était avant tout autoritaire.

Que tant de gens se soient ralliés à lui s'explique largement par le fait qu'il avait endossé la voie du combat, de la liberté et de l'honneur. Il représentait bien plus que lui-même.

Pour ma part, je pense qu'il était assez logique qu'un homme assez solide et déterminé pour dire un beau jour de juin 40 "désormais la France c'est moi", et prendre en charge ce fardeau, il était logique que cet homme ait un caractère impossible. (Je veux dire qu'un caractère plus tendre et moins tendu se serait découragé. Lui-même a connu des moments de découragement très difficiles, par exemple après l'échec devant Dakar.)

_________________
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Message Publié : 17 Août 2022 15:07 
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Pierre de L'Estoile
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Tout pareil que Pierma concernant Lacouture et DG en 1940

_________________
il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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Message Publié : 18 Août 2022 16:07 
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Philippe de Commines
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Dans "De Gaulle sous le casque - Abbeville 1940", Henri de Wailly retranscrit plusieurs témoignages d'officiers ayant servi dans la division cuirassée commandée par De Gaulle, relatant le style de commandement du jeune général au front.
Un exemple :
Citer :
Dans l'obscur grenier, accroché à ses jumelles comme un commandant de navire sur sa passerelle, le général de Gaulle tente de suivre l'action. Des éclatements d'obus encombrent l'horizon.
Il apprend assez vite la mort du commandant Antech. Nérot est là: "Qui le remplace? - Le capitaine de Bellefon. - Bien! " répond-il sans commentaire.
«Des Croisettes, affirme Canonne, de Gaulle a vu s'amorcer le repli, infanterie et chars, du lieutenant-colonel de Ham. Les 88 mm du Caubert tiraient. Cela a été effroyable. »
Les nouvelles du désastre ne tardent pas. Le tout jeune sous-lieutenant de Waziers, qui n'a passé que six mois à Saint-Cyr, est officier de liaison du lieutenant-colonel de Ham. A Moyenneville, il a assisté à l'échec: «Les Allemands n'avaient pas de blindés, mais des canons. Ils nous ont tirés au débouché comme des lapins. Cela a été un massacre. Je suis tombé sur un chef de char Hotchkiss qui m'a dit:
« "Il faut avertir tout de suite: nous n'arriverons absolument à rien si l'on ne déclenche pas immédiatement un tir d'artillerie sur les canons allemands. Ils sont là ", m'a-t-il indiqué sur sa carte. Je l'ai noté: c'était dans un bois qui dominait.
«J'avais un side. Je fonçai aux Croisettes expliquer ce qui se passait. Là-bas, on me fit monter l'escalier. Dans la pièce du premier, à droite, de Gaulle, seul avec un officier, était assis devant une table.
« Je saluai et tendis mon papier. J'expliquai ce que j'avais vu. De Gaulle entra aussitôt dans une violente colère. Il criait, tapait du poing sur la table. Il était fou de rage. Il n'admettait pas que son attaque ait raté. Il a eu des mots très durs pour le 10e Cuir. Des mots très durs pour tout le monde. Oui, répète le témoin en crispant son visage, perdu dans ce souvenir brûlant encore, des mots terribles ... Je maintins pourtant que les chars ne pouvaient pas déboucher tant que l'on n'aurait pas détruit les pièces qui les tiraient à vue. J'en venais: j'étais formel. Mais de Gaulle continuait:
"C'est faux, criait-il, hors de lui! C'est qu'ils ont peur! Ce sont des traîtres ! ... Allez le leur dire de ma part! Foutez-moi le camp! " Le jeune officier salue, fait demi-tour et va, terrorisé, rendre compte au lieutenant-colonel de Ham. Canonne se souvient parfaitement de ce jeune cavalier qui se fait, dit-il, «sortir» par de Gaulle.
«Juste après son départ, le général décide d'aller à Moyenneville. "Canonne, nous allons voir de Ham. " » C'est à 4 km. «La Vivastella roule très vite et s'arrête à l'église. Ça canarde de partout et le village est" marmité". De Gaulle descend de voiture et arpente la place déserte en criant d'une voix de stentor: "De Ham! De Ham! Où êtes-vous?"
«Le lieutenant-colonel de Ham sort d'une cave et, debout sous le bombardement sporadique, écoute son chef qui le sermonne. " Alors, la cavalerie! On n'est pas capable d'attaquer? " Mélangeant l'huile et le vinaigre », de Gaulle est bref, précis, mordant. «Assez inhumain dans sa dureté », dira Canonne. Des hommes passent en courant. De Ham les interpelle pour les renvoyer à l'ennemi. Lui tournaient-ils le dos?
Le général retourne au P.C. des Croisettes. A la brune, il y est encore. Vers 20 h 30, l'échec entériné, il convoque les colonels de Ham et François. «J'étais auprès de lui, raconte le capitaine Nérot, et je revois la scène. D'une façon peut-être un peu théâtrale, de Gaulle les stoppe à dix pas, les nommant: "Colonel de Ham!" Celui-ci s'arrête. De Gaulle reprend: "Vous tenez Moyenneville: vous en assurerez la défense jusqu'à demain matin. " Pas un mot de plus. La même scène se reproduit, identique, avec le colonel François, chargé de Béhen. »


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Message Publié : 18 Août 2022 16:22 
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Karolvs a écrit :
Dans "De Gaulle sous le casque - Abbeville 1940", Henri de Wailly retranscrit plusieurs témoignages d'officiers ayant servi dans la division cuirassée commandée par De Gaulle, relatant le style de commandement du jeune général au front.
Un exemple :

"C'est faux ! Ils ont peur ! ce sont des traitres !" 8-|
Personne n'a été plus attaqué et vilipendé que De Gaulle, il faut se méfier des ouvrages qui font du dénigrement systématique.
Là, cette scène de folie furieuse, je n'achète pas. Pour une raison simple: il était connu pour une qualité qu'il s'était attaché à développer, la maîtrise de soi. (Un chef qui pique une telle crise devant témoins est contraire à tout ce qu'il a pu décrire sur l'attitude attendue d'un chef.)

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Message Publié : 19 Août 2022 13:08 
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Philippe de Commines
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Pierma a écrit :

Personne n'a été plus attaqué et vilipendé que De Gaulle, il faut se méfier des ouvrages qui font du dénigrement systématique.
Là, cette scène de folie furieuse, je n'achète pas. Pour une raison simple: il était connu pour une qualité qu'il s'était attaché à développer, la maîtrise de soi. (Un chef qui pique une telle crise devant témoins est contraire à tout ce qu'il a pu décrire sur l'attitude attendue d'un chef.)


Et pourtant cet épisode est repris dans le téléfilm de Bernard Stora "Le Grand Charles" en 2005, montrant un De Gaulle faisant fi du danger, poussant ses blindés, planqués dans un bois par leur commandant, à foncer sur l'ennemi "quoi qu'il en coûte"... Le réalisateur a sûrement voulu montrer en lui un esprit offensif et volontaire à qui s'opposait l'esprit excessivement défensif de l'armée française... Lieu commun ? Contre-vérité ?

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Message Publié : 19 Août 2022 15:43 
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Liber censualis a écrit :

Et pourtant cet épisode est repris dans le téléfilm de Bernard Stora "Le Grand Charles" en 2005, montrant un De Gaulle faisant fi du danger, poussant ses blindés, planqués dans un bois par leur commandant, à foncer sur l'ennemi "quoi qu'il en coûte"... Le réalisateur a sûrement voulu montrer en lui un esprit offensif et volontaire à qui s'opposait l'esprit excessivement défensif de l'armée française... Lieu commun ? Contre-vérité ?

Sur ses mouvements tactiques il est possible que De Gaulle ait osé trop. Je pense que cet épisode fait référence à l'attaque du Mont Caubert, où les chars français se sont fait allumer par les fameux canons de DCA/Flak 88 utilisés en antichar. (Cette mauvaise surprise est arrivée à d'autres unités françaises en mai/juin 40, c'était une improvisation heureuse du point de vue allemand, qui donnait une capacité antichar lourde à des fantassins qui auraient dû autrement s'enfuir en courant.)
Je réagissais plutôt à l'image de De Gaulle insultant ses troupes :"Ce sont des trouillards, des traitres..." qui me semble très excessive.

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Message Publié : 19 Août 2022 16:00 
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Philippe de Commines
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Pierma a écrit :
Je réagissais plutôt à l'image de De Gaulle insultant ses troupes :"Ce sont des trouillards, des traitres..." qui me semble très excessive.

C'est grosso modo ce qu'il hurle dans le téléfilm. Je ne sais de quelle source le scénariste s'est inspiré pour présenter De Gaulle ainsi.

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