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 Sujet du message : Re: Pics de froid
Message Publié : 09 Mars 2012 11:08 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Aponie a écrit :
La première nécessité, c'est de se réchauffer auprès du feu, principe de vie fondamental. Le froid ne tue pas tant directement qu'indirectement. Jusqu'au XIXème siècle (1931 pour la population rurale), la France reste un pays dont la prédominance est rurale et agricole. En plus d'habiter à la campagne en grande majorité, beaucoup vivent de la terre et des récoltes. Aussi les périodes climatiques les plus difficiles ont-elles des conséquences désastreuses pour la population. Deux périodes en particulier: l'été et l'hiver. Que l'été soit trop sec et trop chaud, que l'hiver soit trop sec et trop rude, et les récoltes en font les frais. Et par un cercle vicieux et la loi de la cherté et de la rareté, les produits alimentaires de base augmentent excessivement. Nous ne sommes pas encore au XIXème siècle et à l'avènement de l'âge industriel de l'alimentation qui empêche que ne se produisent disettes et famines. De surcroît, des XIII-XIVème siècles au XIXème siècle, la température moyenne en Europe est plus fraîche qu'après cette date. Alors, sous-alimentée, la population, sans nécessairement mourir toujours de faim, succombe surtout sous les coups des maladies. Presque toujours, on remarque qu'en plus de la disette ou de la famine se pose le problème d'une épidémie. Les organismes considérablement affaiblis, les maladies progressent à une vitesse assez déconcertante, d'où des bilans chiffrés exceptionnels: en 1693 et 1694, la mortalité est aussi importante que lors de l'ensemble de la Première Guerre mondiale, mais le royaume est alors peuplé de 21 millions d'habitants environ, alors qu'en 1914, la population était presque doublement supérieure; en 1709, plusieurs centaines de milliers d'individus meurent de la même manière. Et encore au milieu du XVIIIème siècle où les pertes sont plus fortes encore qu'en 1693-1694. Les solutions de secours sont très difficiles à trouver: tous sont embarqués dans la même galère et je n'ai pas connaissance d'un véritable réseau de soutien mis en place par l'Etat ou toute institution non-étatique.


Ce n'est pas tout à fait exact. L'humidité excessive est plus nuisible aux populations qu'un hiver exceptionnellement rude ou un été trop chaud. En 1693 / 1694, la terrible famine qui fit autant de morts que la guerre 14 / 18 (soit un Français sur sept) n'est pas due à un hiver terrible mais à une série d'années pourries (sans parler des conflits armés qui éclatent un peu partout et qui n'arrangent pas les choses). Plusieurs étés trop frais ont amenuisé les réserves de grains. En 1693, les graines pourrissent en terre, en raison de pluies trop fréquentes et d'un ensoleillement insuffisamment. Et la dernière grande famine meurtrière éclate dès l'automne, assortie, comme toujours, d'épidémies. Ce n'est pas pour autant qu'il n'y a pas à manger pour tous. Mais, comme toujours dans ces périodes, les prix du grain flambent. Et tous ne peuvent pas en acheter. D'où l'hécatombe. Les graphiques réalisés avec les BMS des registres paroissiaux, partout, sont éloquents : le nombre des actes de sépultures s'envole vers les sommets alors que les baptêmes plongent dans les profondeurs. Cette inversion spectaculaire symbolise bien la crise démographique liée à ces deux années terribles.

A contrario, le "grand hyver" de 1709, qui dura presque trois mois et produisit des dégâts considérables, ne se traduit pas de la même façon. Il y a certes une augmentation de la mortalité, mais le volume des baptêmes reste stable. En vérité, si les semis d'hiver ont été ravagés par le froid, la famine fut en grande partie évitée grâce à l'orge qui put être semée au printemps. Toutefois, il est aussi intéressant de voir, toujours dans les registres paroissiaux, que la mortalité resta également élevée à la fin de cette même année 1709 et en 1710. C'est-à-dire que, malheureusement, les maladies suivirent cet accident climatique. Tout d'abord un "rhume épidémique" (probablement la grippe) qui s'installa dès février 1709 et emporta pas mal de monde dans les villes. Et ensuite, les maladies liées à la malnutrition (des voyageurs espagnols racontent avoir vu à la fin de l'été de pauvres gens paître comme des bêtes) s'attaquèrent aux plus pauvres. Comme toujours, la flambée des prix laissa sur le carreau les plus misérables. Mais malgré tout, il n'y a pas de crise démographique comme en 1693 / 1694 ou 1662 / 1663.

L'hiver froid (ou l'été très chaud) n'est donc pas néfaste aux populations. Il emporte les plus fragiles, certes. Mais, vu la diminution globale de la mortalité sur les quelques années suivantes, on peut penser que ces gens étaient déjà, pour la plupart, condamnés à plus ou moins long terme.

Je ne veux pas faire de rapprochements douteux mais c'est un peu ce qu'on a vu avec la canicule de 2003. L'été a connu un gros pic de mortalité (concernant surtout les personnes très âgées), suivi d'un gros creux les mois suivants. C'est-à-dire qu'au lieu de s'étaler, comme d'habitude, sur plusieurs mois, les décès se sont concentrés sur quelques semaines de températures "critiques".


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 Sujet du message : Re: Pics de froid
Message Publié : 09 Mars 2012 23:36 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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Bonjour,
Dans les registres paroissiaux, on peut parfois lire des annotations des curés.
Ainsi, le curé d'Etrelles (Ille et Vilaine) écrit au sujet de l'hiver 1709:


Le sixiesme janvier jour des Roys 1709 vers les deux heures et demie d'apres midy il commanca un froid terrible par un vent du haut, et continua pendant dix huit jours de suite, la terre estant couverte de neige ce qui conservait les blasteries*, mais le degel estant venu et la terre decouverte, un second et pernicieux froid cõmenca le vendredy 22e feuvrier qui gasta beaucoup de choses, et sa rigeur jointe à celle du precedent, n'a laissé ni choux, romarins, abricotiers, boutons de poiriers, et toutte la fournille** dans les hayes, les oignons pommes et poires ont gelé, et l'on ne voit presque plus ni ramiers ni merles grande quantité de chasteniers cerisiers, pruniers, entes et poiriers sont morts par la vehemence de ce grand et terrible froid, de sorte que la perte sur les arbres ne sera pas reparer à cinquante ans d'icy. sans ici parler de la disette que cela à cause dans les années suivantes tant du bled, vin, cidre et autres choses cõme vous pourez voir dans la suitte à la fin de chaques livres par année; ce 17 xbre 1712


* Blasterie: terme générique pour désigner toute sorte de grain: blé, seigle, orge ect..
** Fournille: nom donné à la broussaille utilisée pour chauffer le four.

Il y a aussi la famine entre la fin de 1661 et 1663. On l'appelle également la famine de l’avènement en raison de l'arrivée aux affaires du jeune roi Louis XIV en 1661.
Elle ne touche pas toute la France, mais essentiellement le bassin parisien et le Perche.

Cette famine est sans doute du à une pluviométrie très importante dans certaines régions de France en 1661 associé à un froid tardif à la fin de février 1662.

L'ampleur de cette famine est telle que des milliers de gens quittent leur régions pour aller se nourrir ailleurs.
On constate ainsi dans les registres de décès de Bretagne un nombre étonnamment élevé de personnes originaire du Perche entre 1661 et 1663.
Dans une paroisse de Bretagne, où le curé notait systématiquement l'origine des décédés, 11% étaient originaire du Perche!


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 Sujet du message : Re: Pics de froid
Message Publié : 10 Mars 2012 11:34 
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Jean Froissart
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Localisation : Blois
J'ai la transcription d'un document d'époque sur cette période où les curés des paroisses environnant la ville de Blois racontent la misère dans leurs paroisses et ce qu'elle provoque. Celui de Chambon raconte qu'on a trouvé dans les vignes les cadavres de cinq enfants d'une douzaine d'années qui tenaient dans leurs mains des charognes pleines de vers. Un autre, à Ouchamps, raconte qu'une adolescente de sa paroisse s'est rongé le bras jusqu'au coude. Un de Blois qu'un père a abandonné ses trois enfants en bas âge à l'Hôtel Dieu pour ne pas être tenté de les manger.

La même inversion des courbes de natalité et de mortalité qu'en 1693 / 1694 est partout observable. Outre le Bassin Parisien et le Perche, c'est toute la région Centre qui en souffrit. Un phénomène semblable se produit également vers 1649 / 1652, en pleine Fronde, mais peut-être plus dû à des épidémies meurtrières celui-là. Et bien sûr, il y a l'épidémie de peste qui sévit de 1631 à 1635, mais cette fois, il y a moins de chiffres (et surtout moins de BMS complets) pour tirer des conclusions précises.

Plus loin dans le temps, les malheurs du XIVe siècle furent eux aussi amorcés, non pas par des hivers rudes, mais par des séries d'années très humides à compter de 1305 environ (voir Leroy-Ladurie qui en parle). C'est toujours le même scénario, au fond : d'abord de mauvaises années qui engendrent de mauvaises récoltes et généralisent la pénurie. Puis la disette, et la famine s'installent (longuement dans le cas du XIVe siècle). Ces difficultés s'accompagnent d'une instabilité politique désastreuse (succession de Philippe le Bel, prémices de la guerre de Cent Ans. Les prix flambent. Les épidémies se répandent. Ce qui est singulier à ce siècle, c'est bien sûr, dans un premier temps la Guerre de Cent Ans, et dans un second, la Peste qui débarque après plus de six siècles d'absence parmi des populations déjà affaiblies. Un beau scénario catastrophe.

Depuis le XIXe siècle, exception faite de la première vingtaine d'années où le Tambora a sorti ses cuivres, les séries d'années pluvieuses n'ont plus le même impact sur les populations, sans doute parce que l'économie n'est plus entièrement basée sur l'agriculture. Même les cataclysmes ponctuels (éruptions, tsunamis, glissements de terrain, inondations, incendies), s'ils font des victimes au moment où ils surviennent, n'ont pas un lourd impact sur le long terme. La vie reprend vite ses droits, quel que soit le niveau de vie des pays concernés.


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 Sujet du message : Re: Pics de froid
Message Publié : 11 Mars 2012 19:41 
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Jean Froissart
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Voilà le site dont je parlais à propos des aléas météo sur les deux mille dernières années (évidemment, les mille premières ne sont pas les mieux documentées...) :

http://www.alertes-meteo.com/vague_de_froid/vague_de_froid_sommaire_generale.htm


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 Sujet du message : Re: Pics de froid
Message Publié : 11 Mars 2012 22:28 
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Pierre de L'Estoile
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Localisation : St Valery/Somme
merci pour ces précieux renseignements ! J'imagine qu'ils ont été compilés par météo france dans les annales des abbayes pour le haut moyen-age. Certain témoignage semblent tout de m^eme exagérés comme 10 000 mort dans le nord de la france à cause du froid de l'hiver 928, ou comme en 875 un tiers de la population meurt de froid. C'est du même niveau que la fille qui c'était mangé le bras, des exagérations apocalyptique milénariste.
Il serait trés interessant de croiser ces infos avec la dendrochronologie.

_________________
Lietz her heidine man. Obar seo lidan.
Thiot urancono. Manon sundiono.
(Il permit que les païens traversassent la mer, Pour rappeler aux Francs leurs péchés)


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 Sujet du message : Re: Pics de froid
Message Publié : 12 Mars 2012 2:16 
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Grégoire de Tours
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ALMAYRAC a écrit :
merci pour ces précieux renseignements ! J'imagine qu'ils ont été compilés par météo france dans les annales des abbayes pour le haut moyen-age. Certain témoignage semblent tout de m^eme exagérés comme 10 000 mort dans le nord de la france à cause du froid de l'hiver 928, ou comme en 875 un tiers de la population meurt de froid. C'est du même niveau que la fille qui c'était mangé le bras, des exagérations apocalyptique milénariste.
Il serait trés interessant de croiser ces infos avec la dendrochronologie.

Au contraire, je trouve que 10 000 morts pour le nord de la France, ce n'est pas beaucoup!.
Généralement, les plus grosses épidémies dues aux famines, qui elles-mêmes sont dues aux aléas climatiques, se compte par centaines de milliers de morts, voir plusieurs millions.
Evidemment, la très grande majorité sont des enfants de bas âge


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 Sujet du message : Re: Pics de froid
Message Publié : 12 Mars 2012 18:22 
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Localisation : Région Parisienne
Je ne crois pas que la dendrochronologie puisse montrer si un hiver a été rigoureux ou non, elle peut indiquer si l'année a été sèche ou humide. D'ailleurs, l'hiver, les cernes des arbres ne croissent pas.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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 Sujet du message : Re: Pics de froid
Message Publié : 12 Mars 2012 19:58 
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Jean Froissart
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Inscription : 14 Avr 2006 22:21
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ALMAYRAC a écrit :
C'est du même niveau que la fille qui c'était mangé le bras, des exagérations apocalyptique milénariste.


Euh... Si tu as bien lu, l'histoire de la fille qui s'est mangé (rongé, plus exactement) le bras, c'est un document d'époque (1662) et le curé de la paroisse où l'anecdote a eu lieu (Ouchamps) qui témoigne. Ils ont bien tendance à voir des choses extraordinaires face aux phénomènes qu'ils ne s'expliquent pas mais pour ça, je ne pense pas qu'il exagère. La famine a été terrible, dans ma région, et la faim pousse les gens à faire des choses inimaginables.

Quant aux morts d'une "crise de subsistance", si tu prends par exemple les chiffres de 1693 / 1693 (un Français sur sept) et que tu les rapportes à la population totale connue (21 millions d'habitants), tu obtiens un chiffre faramineux. Mais en corrélation avec ce qu'on découvre dans les registres paroissiaux. Et il s'agit de la fin du XVIIe siècle ! Alors pour l'époque médiévale d'avant l'an 1000, je n'ose même pas imaginer ! A part quelques monastères, les secours aux pauvres étaient inexistants. Les famines et les épidémies devaient avoir des répercussions terribles. Par ailleurs, les études démographiques, malgré les difficultés de se procurer des chiffres fiables, montrent bien que les IXe et Xe siècles ont vu diminuer la population "française" de quelques millions d'âmes. Et comme on ne peut pas attribuer, à cette époque, un tel déclin à des problèmes de fertilité, il faut bien qu'il soit dû à quelque chose. A part la famine et les épidémies (et accessoirement la guerre), il n'y a guère d'explications.

Et + 1 avec Jean-Marc. La dendrochronologie peut fournir des tas d'informations intéressantes, mais pas d'indications de température. Sinon, on aurait une carte précise des aléas météo au moins sur les cinq derniers millénaires, voire plus !


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 Sujet du message : Re: Pics de froid
Message Publié : 12 Mars 2012 22:51 
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Pierre de L'Estoile
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:ok pour la dendrochronologie et les épisodes de secheresse mais je n'ai rien trouvé sur le site de météo france sur les épisodes de canicule ni de secheresses. Connaissez vous un autre site internet ou on peu trouver l'équivalent ?
Pour ce qui est de ronger son bras cela est possible en cas de gel du membre qui bloque les circuits nerveux sensitif chez un enfant autiste mais j'ai des doutes quand même. En tout cas ça marque les esprits et c'est souvent ces cas particulier qui se fixent dans les mémoires. Pour ce qui est du haut moyen age il y a la peste justinienne avec un pic en 592 : 100 millions de victimes (je suis admiratifs des historiens qui arrivent à sortir pareil chiffre).
A noter dans cette maladie le symptome de la nécrose de la main (tient, tient ! ça boucle bien avec cette poauvre fille)

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 Sujet du message : Re: Pics de froid
Message Publié : 03 Mai 2012 13:32 
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Jules Michelet
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ALMAYRAC a écrit :
C'est du même niveau que la fille qui c'était mangé le bras, des exagérations apocalyptique milénariste.

Euh... Si tu as bien lu, l'histoire de la fille qui s'est mangé (rongé, plus exactement) le bras, c'est un document d'époque (1662) et le curé de la paroisse où l'anecdote a eu lieu (Ouchamps) qui témoigne. Ils ont bien tendance à voir des choses extraordinaires face aux phénomènes qu'ils ne s'expliquent pas mais pour ça, je ne pense pas qu'il exagère. La famine a été terrible, dans ma région, et la faim pousse les gens à faire des choses inimaginables.

C'est clair... on retrouve de pareils descriptions dans les cas de villes assiégées (Stalingrad en est un bon exemple). Certains vont jusqu'à manger des feuilles, des écorces d'arbres, ou leurs propres morts. En Haïti, les populations coupaient le peu de farines disponible avec de la terre pour avoir quelque chose dans le ventre...

Pour ce qui est de la famine, toutes les régions n'étaient pas lôties à la même enseigne. Là où l'on pouvait trouver des châtaigniers ou des chênes l'on pouvait se nourrir de châtaignes, de farine de glands (traitées d'une manière particulière l'on peut enlever le tanin des glands du chêne pour les rendre comestible), ou d'autres fruits et racines.

A propos des ouvrages qui traitent, entre autres, du sujet, il y'a aussi "Comment vivaient nos ancêtres ?" de Jean-louis BEAUCARNOT. L'on y parle de certains hivers particulièrement exceptionnels où les arbres éclataient tellement le froid était intense.

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 Sujet du message : Re: Pics de froid
Message Publié : 03 Mai 2012 17:10 
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Jean-Pierre Vernant
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Inscription : 08 Juin 2009 11:56
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Localisation : Limoges
Il y a pas mal d'exemple dans la Peur en Occident de Jean Delumeau. L’anecdote du bras rongé par exemple y est cité de même que l'ingestion d'herbe ou autre palliatifs à la faim.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


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