A propos des femmes au pouvoir dans l'Antiquité grecque, on trouve dans les Enquêtes d'Hérodote quelques précieux cas où l'on peut admirer la femme aux rênes du pouvoir : celui de Phérétiné, la mère d'Arcésilas III, roi de Cyrène. Le Roi s'étant retiré volontairement de Cyrène, pour fuir les prédictions d'un oracle, c'est sa mère, Phérétiné, qui dirigeait la cité et "jouissait des prérogatives de son fils et assistait à l'Assemblée" (Hérodote, Enquêtes, IV-165).
Halicarnasse eut également une reine, Artémise, dont voici les propos d'Hérodote (
ibidem, VII-99), singulièrement élogieux à son égard :
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Je ne passerai pas cependant sous silence Artémise, car j'éprouve une grande admiration pour cette femme qui osa partir en guerre contre la Grèce : son fils se trouvant encore en bas âge à la mort de son mari, elle prit les rênes du gouvernement, et sa grandeur d'âme et son courage la portèrent à suivre les Perses, quoiqu'elle n'y fût contrainte par aucune nécessité. Elle s'appelait Artémise, était fille de Lygdamis, originaire d'Halicarnasse du côté de son père, et de Crète du côté de sa mère. Elle commandait ceux d'Halicarnasse, de Cos, de Nisyros et de Calydnes.
Plus douteux est le cas de Thargélie de Milet, dont Hippias vante la beauté et l’éloquence. Elle semble avoir été un modèle idéal de la femme belle et savante. Hésychios nous la dépeint comme une femme qui "sait conduire armée, cités et princes". Thargélie semble en fait plutôt avoir été une hétaïre, présentée comme sachant manipuler les hommes à sa guise, mariée 14 fois selon Athénée, femme du Roi de Thessalie selon Philostrate. Il faut croire que si elle régnait, ce fut par l’intermédiaire d’un homme.