Cela ne me convainc pas du tout, en effet c'est précisément parce qu'il est omnivore que le porc ne coûte pas grand chose à nourrir. On lui donne les restes, épluchures, fruits pourris, son, etc...Pour ce qui est de son lait deux remarques d'ordre très différent. Les portées sont très nombreuses et on ne voit pas comment l'homme pourrait prélever du lait en plus. D'autre part je me demande si en pays chrétien où l'on mange du porc, il ne reste quand même pas un vieux fond de l'idée d'un animal impur. Le lait est un symbole de pureté, le cochon un symbole de saleté, les deux ne font pas bon ménage pour inciter à consommer le lait.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Première fois que je tente de joindre une image...

A la limite de l'histoire et de l'anthropologie culturelle, un bois gravé dans une traduction alsatique de Rabelais. Scène faisant cohabiter, si j'ai bien compris, crime rituel, sorcellerie, diablerie. Bref le cochon n'avait pas bonne presse au XVIe siècle !

Source : Weinberg (florence), Gargantua in a convex mirror ; Fischart's view of Rabelais. Berne & Frankfurt am Main, Peter Lang. 1986, p.110.

Ben jusqu'à la Loire non? la moitié nord du pays.


Toujours cru que les salaisons ça voyageait bien Quand à la forte productivité au cours de l'ancien régime de certaines régions françaises je vous renvois à Philip Hoffman (2000) Growth in a Traditional Society: The French Countryside, 1450-1815, Princeton UP pour les régions productrices de viande et de produits laitiers (désolé je ne l'ai pas sous la main donc je ne peux pas vraiment donner de chiffres). Pour les régions céréalières voyez ça. Alors évidemment il faut pas s'exciter, ce sont des productivités forte par rapport à leur époque pas par rapport à aujourd'hui.

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Labore Fideque

Oui, en histoire il faut toujours relativiser !
"Les campagnes médiévales nous apparaissent à travers les capitulaires, polyptiques et inventaires divers bien pourvus en porcs. Le goût des populations tant urbaines que rurales pour la chair & la graisse de ces animaux se conjuguant avec un écosystème forestier & périforestier favorables à cet élevage explique sa prospérité.
"Mais les conditions d'élevage typiquement médiévales, fondées sur la forêt & les droits d'usage ne purent se maintenir.
"Les porcs, peu à peu concurrencés par la production du bois, trouvant moins de terrains de parcours par suite des défrichements consécutifs à l'accroissement de la population, devinrent moins nombreux. L'équilibre entre le bois & l'élevage s'étant modifié, il fallut adopter des méthodes d'alimentation différentes. Le type médiéval se conserva plus longtemps dans les régions forestières. Ailleurs, en pays de culture de céréales, il est souvent fait mention aux XVIIe & XVIIIe s. des difficultés que rencontrent les paysans pour nourrir leurs porcs, alors qu'ils n'ont pas assez d'orge ou de seigle & de produits de laiterie pour eux-mêmes. On note à ce moment une opposition entre les pays couverts où le bétail s'alimente relativement facilement, & les plaines à céréales où l'on souffre du froid & de sous-nutrition tous les hivers. Cette situation ne se redressera que lentement. Il faudra attendre l'apparition de la pomme de tere, qui prendra le relais de la forêt dans l'engraissement, pour qu'elle s'améliore durablement?"
Extrait de Raymond Laurans : "L'élevage du porc à l'époque médiévale", in : L'homme et l'animal. Premier colloque d'ethnozoologie [Paris, Muséum d'histoire naturelle, 1973]. P., Institut international d'ethnosciences. 1975. pp 523-534.
Bref, la situation aurait pu être "moins pire" en Savoie qu'en d'autres contrées ?

Bonjour, je suis troublé par un article que je viens de découvrir : "Le dénombrement général de la gabelle du sel en Savoie (1561-1576)", par Helène Viallet, in Histoire et sociétés rurales, n° 3, 1er semestre 1995. pp 271-302 (avec dénombrement de la gabelle du sel dans la paroisse de Veyrier).
Lisons : "Extrêmement détaillé, le recensement du bétail constitue une source de premier ordre pour l'histoire de l'élevage. L'ensemble du cheptel est énuméré, en distinguant l'espèce, le sexe et l'âge. Caprins, ovins et bovins figurent dans tous les recensements de paroisses, à l'exception du Faucigny, tandis que les équidés ne le sont pas de manière systématique. Quant aux porcs, ils n'apparaissent jamais, absence d'autant plus curieuse que leur chair demande beaucoup de sel pour son apprêt."
Exactement votre problématique ! Est-ce que vous ne seriez pas en master à piocher telle ou telle paroisse - et qu'il vous plairait d'apporter réponse à cette remarque restée sans explication ???

(Ce qui ne devrait pas nous empêcher d'attendre le retour d'Arthur ! )