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Ensuite en fonction des systèmes agraires un même milieu n'aura pas forcément la même valeur qu'un autre. En région méditerranéenne un sol humide c'est une bénédiction. En région océanique c'est une mouillère où on n'entre que rarement seulement pour y mettre les génisses ou les vaches vides.
Prendre une échelle aussi vaste que la France, c'est un peu aussi se donner des difficultés car les conditions écologiques et les conditions culturelles y sont par trop différentes. Il faudrait raisonner déjà par régions oro-climatiques pour bloquer certains facteurs de variations. Par exemple l'Ouest, la montagne alpine, le bassin parisien, la montagne méditerranéenne, etc...
Ben ça dépend. Les besoins sont toujours les mêmes, les différences vont porter sur l'éventail des solutions dont on dispose. Typiquement, vous parlez des sols humides. Dans le raisonnement de mon post précédent, l'eau est un besoin agricole - pour les animaux, pour la croissance des végétaux. Quand on en a partout en abondance, voire surabondance, hop à dégager, ce n'est plus le critère qui servira à classer les parcelles. Que peut-on faire de cette parcelle au sol profond et humide ? Dans l'Ouest, ce n'est pas la plus propice à la culture : on en a, à dispo, d'un peu moins humides, qui donnent mieux. Hop ! à dégager. On plantera le blé ailleurs. Finalement, qu'est-ce qu'elle donne d'autre et qu'aucune autre parcelle ne fasse mieux ? Pas grand-chose : on l'utilise donc comme prairie pâturée. Dans le Midi, tout change ! ce sol profond et humide, c'est ce qu'on a de mieux pour planter ce qu'on espère planter.
Donc, évidemment un même milieu n'a pas la même valeur partout : tout dépend de comment il se classe par rapport aux milieux dont dispose l'exploitant/la communauté pour répondre à une liste de besoins, pris au sens le plus large, ce qui fait qu'ils sont à peu près les mêmes partout. Ce qui change, ce sont les solutions disponibles : les milieux et le savoir-faire pour les exploiter, comme les cartes dans la main d'un joueur.
Donc ! Je veux de la farine : j'ai quoi à ma disposition ? Ai-je des sols assez profonds, humides et alcalins pour des céréales ? je les y consacre, la farine, le pain c'est le besoin numéro un... Je n'en ai pas ? je prends les parcelles les moins pires... et si le châtaignier, qui donne de la farine aussi, pousse allègrement, bien mieux que le seigle ? va pour le châtaignier.
Le hic à cette théorie, ce pourquoi je cherche à savoir plus, ce sont les régions où le châtaignier pousse mieux que le seigle et où pourtant on s'est acharné sur le seigle.
Ce que je ne sais pas, c'est s'il existe des régions où il aurait été au moins aussi rentable de jouer la carte céréales plutôt que châtaigneraies.
Pour le premier point, vous me répondez
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Des communautés paysannes n'ont pas forcément la culture pour mettre en valeur des vergers de châtaigniers.
Mais au fil des siècles, si le sol est décidément peu propice aux céréales, même au seigle, ne vont-elles pas finir par la développer, cette culture ?