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Message Publié : 23 Mai 2021 23:03 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 12 Juin 2020 21:43
Message(s) : 7
picardpa a écrit :
Bonjour,
Je vais pouvoir ici apporter quelques éléments concernant le bois dans l’Antiquité.
Le bois était un élément majeur pour le chauffage domestique, pour les thermes et la conception de salle de bain, pour la production de métal et de brique, mais aussi pour la construction. Pour donner un ordre d’idée, les thermes de Caracalla consommaient 10 tonnes de bois par jour (J. Délaine), tandis que ceux des Stabies n’en nécessitaient que 900 selon les estimations que j’avais pu faire pendant mon mémoire.
De ce fait, l’approvisionnement en bois jouait un rôle majeur durant toute la période romaine puisque son rôle était névralgique dans tous les domaines. Ainsi, la consommation de bois en Italie du sud est dans le Latium a très vite dépassé la production annuelle de cette région. Dès lors, il a été nécessaire de s’approvisionner ailleurs, notamment en Gaule et en Afrique du Nord. Un véritable système transméditerranéen s’est mis en place, avec des compagnies de mercenaires : les lignariorum. La place des Corporations d’Ostie montre différentes mosaïques permettant une analyse de cette organisation économique.
Le bois était exploité aussi de façon personnelle, comme le recommandait Caton dans son traité De Agricultura. Il proposait comme production à fort rendement le bois de construction (materia) à l’inverse du bois de chauffage (lignum), moins rentable.
Malgré tout, la production engendra le besoin de trouver d’autres moyens de se chauffer (grignons d’olives, fèces de camélidés en Afrique du Nord).

Je pourrais m’étendre davantage mais le temps me manque un peu...
Belle journée !


Ces informations sont très intéressantes et il est certain que cette matière première à jouer un rôle crucial dans les conquêtes et l'accaparqtion des forêts. Notamment pour la construction des galères pour étendre l'Empire.


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Message Publié : 30 Nov 2021 11:15 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 23 Avr 2008 9:32
Message(s) : 1782
Localisation : région de Meaux
Je relance ce sujet fort intéressant et notamment l'article cité de Ph. Braunstein, avec un extrait du Privilège de 1188 accordé par l'empereur Frédéric Barberousse à la ville de Lübeck (texte donné à commenter à mon fils en Khâgne) : Il y est accordé aux "bourgeois" la pleine jouissance des "forêts de Dassow, Klütz et Brothen" pour le chauffage, les constructions de bateaux, d'édifices urbains etc... "mais sans tromperie", c'est à dire qu'il leur est interdit de vendre ce bois "à d'autres pays".
J'ai été étonné de lire cette interdiction (qui s'étend d'ailleurs à la vente de bateaux), car, si j'ai cru comprendre qu'il existait une forte concurrence entre les marchands allemands et les suédois de l'ile de Gotland, qui peut se traduire par le fait que les lubeckois ne veuillent encourager le commerce suédois en lui fournissant du bois pour construire des bateaux par exemple (d'ailleurs c'est l'empereur qui l'interdit ici, pourquoi est ce son soucis et pas celui de Lübeck ?), pourquoi "à d'autres pays " ? Je sais qu'on est dans le secteur de la côte des Wendes (Baltique) dans une période d'intense défrichement dans le cadre du Drang Nach Osten, mais le bois était donc devenu si précieux ou si stratégique qu'une cité marchande doive se voir interdire d'en faire commerce ?!

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Message Publié : 30 Nov 2021 12:22 
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Inscription : 27 Avr 2004 17:38
Message(s) : 10616
Localisation : Région Parisienne
Peut être la proximité du Danemark qui n'est pas bien riche en forêts. En tout cas, Dassow, Klütz et Brothen sont proches de Lübeck. La for^t en question se nommait le Klützer Wald, la permission de l'Empereur est mentionnée dans cet article:

https://de.wikipedia.org/wiki/Kl%C3%BCtzer_Winkel

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 11 Nov 2023 6:03 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 01 Nov 2006 16:49
Message(s) : 543
Localisation : Triangle des bermudes
Sur le sujet, pour la période antique, l'ouvrage de Michel Rival, La charpenterie navale romaine, édition du CNRS 1991. Certes, l'ouvrage est un peu âgé, je viens de m'y plonger quelques heures, mais les 100 premières pages dressent un intéressant portrait des sources littératures, Théophraste, Pline, Vitruve, des essences employées sur les épaves retrouvées, l'aire de répartition des essences, avec beaucoup de prudence, bien sûr.

Grosso modo, les essences montagnardes et subalpines, de part leur croissance lente sont les plus adaptées de part leurs caractéristiques physiques et mécaniques à la charpenterie navale mais elles sont aussi les plus difficiles à exploiter. Or, les Anciens ont privilégié les essences proches des chantiers pour les petites embarcations, le commerce. Les résineux ont une place prépondérante car ils ont une meilleure résistance aux insectes et aux champignons. Parmi les résineux qui occupent une place dominante dans la construction gréco-romaine, l'auteur cite le pin d'Alep et à un moindre degrés le cyprès.

Les découvertes d'épaves et les études des essences qui les composent ont dû se multiplier au cours des trente dernières années. Il n'empêche, cet ouvrage est un bon préalable à l'étude de ce sujet pour la période antique. En architecture, il faudrait trouver l'équivalent sur les fondations des bâtisses pour compléter, corroborer l'ensemble, et peut-être nous surprendre.

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Message Publié : 11 Nov 2023 18:12 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 27 Déc 2013 0:09
Message(s) : 2231
Nebuchadnezar a écrit :
Hé oui ! La forêt recouvrait 10% du territoire au XIXe siècle. Aujourd'hui, nous en sommes à 25%.

En effet. Nous pouvons observer que le département des Landes reçut son nom parce qu’à l’époque il était couvert de landes. L’actuelle forêt de résineux qui le couvre résultate d’une décision d’aménagement du territoire prise pendant le second empire.

Au début de la révolution industrielle en Grande Bretagne, l’exploitation des forêts fut réservée en priorité à la construction navale. Les industries de la sidérurgie développèrent en conséquence l’extraction de la houille.


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