Certains tentent de montrer, comme François Facchini (
http://laep.univ-paris1.fr/facchini/papers/ISLAMCHRETIENTE05.pdf), que l’Islam ne respecte pas les libertés individuelles et qu’il est moins favorable que le christianisme au développement économique. Ceci est tout simplement faux. Cette erreur est due à une mauvaise connaissance de l’Histoire ainsi qu’une confusion entre l’islamisme véhiculé par un petit nombre d’extrémistes et l’Islam originel.
A une mauvaise connaissance de l’Histoire car le monde musulman a dominé intellectuellement, scientifiquement et économiquement l’Europe durant tout le Moyen-Age et fait jeu égal jusqu’au XVIIIème. Il s’est peu à peu laissé rattraper puis dépasser par l’Europe qui elle a profité d’une révolution scientifique et technologique de la fin du Moyen-Age jusqu’à aujourd’hui, avec notamment la révolution industrielle du XVIIIème et XIXème siècle.
Le monde islamique s’est fait dépasser par l’Europe mais la cause de ce retournement de situation est technologique et non religieuse. Des pays asiatiques comme l’Inde et la Chine ont d’ailleurs été dans la même situation. Ils dominaient très largement l’Occident puis furent rattrapés et dépassés au XVIIIème et XIXème siècle. Seuls les pays qui ont copié le modèle occidental ont réussi à suivre. Ce fut le cas du Japon par exemple.
Ce n’est donc pas une question de religion. Le Japon n’est pas un pays chrétien. Il a simplement adopté les techniques occidentales comme le font aujourd’hui à leur tour certains pays musulmans.
De plus, pour prouver que l’Islam n’est pas moins favorable au développement économique que d’autres religions, il suffit de voir qu’il n’y a aucune différence entre le développement du Pakistan et de l’Inde, et que la Malaisie s’est mieux développée que la Thaïlande, de même que le Sénégal par rapport à la côte d’Ivoire.
Aujourd’hui, malgré quelques réticences de la part d’une minorité d’extrémistes, le monde musulman adopte les progrès qui sont nés en Occident et des cas exceptionnels de croissance économique sont visibles en Tunisie, en Malaisie, en Indonésie, en Jordanie, au Koweït ou dans les Emirats Arabes Unis. Dubaï est actuellement un des lieux où le développement économique est le plus impressionnant dans le monde.
Le déclin du monde musulman s’explique aussi avec la perte de sa position d’intermédiaire entre l’Extrême Orient et l’Occident. Grâce à leur puissance maritime les occidentaux commercent dorénavant directement avec les indiens ou les chinois. De plus, la découverte de l’Amérique leurs offrent de nouvelles possibilités.
La supériorité des européens dans les armes à feu leur procura une force suffisante pour coloniser facilement d’immenses espaces et se forger des empires extraordinaires. Les pays de l’Islam, l’Inde et la Chine, qui étaient économiquement de très loin supérieurs à l’Occident lui sont désormais soumis.
L’avance technologique des occidentaux leur permet aussi de vendre de nombreux nouveaux et bons produits manufacturés aux musulmans. Alors que ces derniers ne vendent plus que quelques matières premières à l’Occident.
Bref, la cause religieuse n’a presque aucune importance. Si ce n’est que, devant ce déclin islamique et cette supériorité européenne, les musulmans, au lieu d’adopter le modèle occidental, se replieront sur eux-mêmes et tomberont dans le nationalisme et l’extrémisme religieux.
C’est donc le refus d’adopter les nouvelles techniques occidentales qui a causé ce retard et non le fait qu’ils soient musulmans. Ce refus n’est pas caractéristique de l’Islam. La Chine aussi a longtemps refusé les innovations européennes.
Aussi, l’Islamisme extrémiste ne doit pas être confondu avec l’Islam originel. Celui-ci est bien compatible avec la liberté et le développement économique.
Les musulmans pensent que les hommes ne doivent pas être dirigés par des hommes. Ils doivent simplement respectés des lois morales qui émanent de Dieu (comme le Droit naturel chez les libéraux occidentaux).
Le Coran est très explicite sur la question de la tolérance religieuse : "Nulle contrainte en religion!". Il interdit d’imposer la religion islamique et chacun est libre de croire ou de ne pas croire.
Le Coran défend la propriété privée. Le prophète a dit : "Rien ne sera légitime pour un musulman de ce qui appartient à un autre musulman, à moins d'avoir été cédé librement et de plein gré."
La propriété privée bénéficie d'une protection. Le Coran exige que l'individu respecte ses engagements et fournit des détails pour le droit contractuel.
A l’époque du prophète et des premiers califes, la propriété était protégée, les impôts étaient fixes et peu élevés. Il y avait très peu d’intervention étatique dans l'économie.
L’École de Salamanque qui défendit la propriété privée et développa des théories économiques modernes est en partie héritière de la civilisation islamique.
Le Prophète, qui était marchand, et les écrits saints encouragent le libre-échange, l’esprit d’entreprise, le travail, les gains privés, la connaissance et l’innovation. La civilisation islamique a été une grande civilisation marchande.
L'Islam, à l’instar du judaisme, et contrairement au christianisme, encourage la richesse et non la pauvreté.
Les hommes sont égaux devant Dieu, mais non devant le gain et la recherche de richesse. Et celui qui donne est préféré à celui qui reçoit.
Les faits historiques et les écrits saints montrent que l’Islam n’entrave pas le développement économique. Ce qui a ralenti le monde islamique c’est le long refus d’adopter les techniques occidentales et le fait que des religieux extrémistes pervertissent le message du Prophète à des fins politiques. Heureusement, aujourd’hui, les nouvelles techniques sont adoptées, et les quelques musulmans fanatiques qui, dans leur désespoir, tentent encore de lutter grâce à des techniques terroristes,n’y pourront rien.