Je pense que la Marseillaise est né de la gauche patriote et qu'elle glissera petit à petit vers la droite. Voilà en gros mes arguments :

La Marseillaise, à mon sens illustre clairement l'apparition du patriotisme révolutionnaire qui apparaît avec la révolution française. C'est un patriotisme basé sur la volonté d'un peuple de se battre pour des idéaux progressistes, contre un retour à l'ancien régime. Lorsque les sans culottes se battent en 1792 à Valmy ou à Jemmapes, ce n'est pas contre des prussiens ou des autrichiens, c'est d'abord contre un régime honni. Il n'est pas question ici de races ou d'étrangers mais "d' un sang impure (sang de la monarchie) abreuve nos sillons (la France)". C'est se battre contre des pays voulant faire revenir la france à un système d'ancien régime. Penser l'inverse serait faire preuve à mon avis d'anachronisme. Les politiques migratoires et la peur de l'immigration, cette fois en tant que "race, culture différente" apparaît en parallèle avec l'affirmation des droits républicains sous la troisième république (voir les très bons travaux sur l'immigration et le racisme de Gérard Noiriel).

Il faut savoir que la Marseillaise fut par la suite interdite, considéré comme révolutionnaire. Louise Michel, institutrice à Montmartre en 1870 faisait chanter la Marseillaise à ses élèves en classe au lieu du pater noster traditionnel, ce geste là était considéré comme d'une audace pouvant plaire à Georges Clémenceau alors maire de Montmartre et plus proche à l'époque des idées socialistes, voir blanquistes que celles pour lesquels il sera ministre de l'intérieur ou premier ministre. La Marseillaise sera chanté par les communards sur les barricades avant que la gauche internationaliste et politique ne la remplace par de nouveaux hymnes comme L'internationale, Le temps des cerises etc... né de la commune.

Le glissement de la marseillaise vers la droite s'effectue à mon sens pour deux raisons, la première la gauche française se détourne de la marseillaise à partir je pense de 1848 avec son opposition aux massacres de Juin qui l'éloigne de plus en plus du républicanisme puis plus tard avec la Commune de Paris et les débuts de la troisième république ou en 1869 elle devient l'hymne de la france lorsque s'affirme la république avec l'arrivée au pouvoir des opportunistes. Cela se fait donc petit à petit, déjà lors du conflit franco prussien de 1870 Napoléon III autorisera une grande cantatrice à chanter la Marseillaise pour redonner l'ardeur aux troupes ce qui fera écrire à Jules Vallès dans son livre l'Insurgé "La marseillaise est devenue un cantique d'état". A partir de 1869 La Marseillaise sera repris par dérision notamment par Léo Taxil avec sa marseillaise anti cléricale et un évènement va à mon sens cristalliser la cassure entre la gauche et la marseillaise, ce sera la parodie que feront les ouvriers à Fourmies en 1891 lorsqu'ils chanteront leur propre version de la marseillaise, la"marseillaise de fourmies"en marge d'un défilé peu de jours après la fusillade.

Après la commune de Paris le nationalisme basé sur le sang et la race, celui de Boulainvillers ou de Joseph de Maistre va se populariser sous l'impulsion de trois facteurs le conflit de 1870, le boulangérisme et l'affaire dreyfus, cela donnera naissance aux ligues d'extrème droite comme la ligue antisémitique de Guérin ou la libre parole de Drumont. Cela se mélangera avec le patriotisme abandonné par la gauche. Aucun congrès de la gauche ne fera de synthèse sur cette question. Le champs libre est donné à la droite, ce n'est pas si étonnant peut être si l'on retrouve d'anciens communards à l'extrème droite (ex : Gustave Cluseret dans l'action Francaise). La Marseillaise deviendra donc l'appanage de la droite par la suite sauf dans certains moments de l'histoire ou l'on voit resurgir un patriotisme révolutionnaire permettant à des communistes de renouer temporairement avec la marseillaise.

Je ne sais pas pourquoi j'ai écrit 1869 par deux fois alors que c'est bien sûr 1879 l'année ou la marseillaise devient hymne national. Il faut donc lire 1879 dans le message et non 1869.

merci JIBE de rappeler que notre belle hymne devrait s'appeler "la languedocienne" - le souvenir de Mireur n'est pas oublié ici (le MIDI libre en parle même de temps à autre) - comme d'une autre acteur de la révolution et de l'empire : CAMBACERES.

Le temps des cerises a été composé en 1966 et il n'évoque pas la Commune mais le printemps et l'amour, rien de plus.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Ne pourriez vous pas vérifier sur wiki en 10 secondes avant de poster des informations fausses?
Merci.

extrait:

"Le Temps des cerises est une chanson dont les paroles furent écrites en 1866 par Jean-Baptiste Clément et la musique composée par Antoine Renard en 1868, reprise depuis par de très nombreux artistes."

"Jean Baptiste ClémentNote 1 est un chansonnier, montmartrois et communard français né à Boulogne-Billancourt (Seine) le 31 mai 1836, mort à Paris le 23 février 1903. La plus grande partie de son répertoire est aujourd'hui oubliée, excepté quelques chansons et en particulier les très célèbres Le Temps des cerises et La Semaine sanglante."

C'est 1866, j'imagine que c'est une faute de frappe de votre part.

D'après Wiki, il y aurait un lien :




J.B. Clément évoque la fin de la Commune dans sa chanson "La semaine sanglante" qui elle est violemment politique.

"Paris suinte la misère
Les heureux même sont tremblants
La mode est au conseil de guerre
Et les pavés sont tous sanglants."
....
"Sans pain sans travail et sans armes
Nous allons être gouvernés
Par des mouchards et des gendarmes
Des sabre-peuple et des curés."

Malgré ses outrances, je trouve à cette chanson une certaine valeur. Historiquement, elle montre bien ce que pouvaient être les opinions des communards. (frappant, cette haine de l'Eglise...)
http://www.youtube.com/v/ERNYqUNIvY4

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Oui, bien imaginé et imaginable !

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