Vézère a écrit :
Les partis chrétiens ont du mal à exister en France. On peut voir plusieurs raisons:
- la République est laïque depuis 1905; => si on rentre dans le jeu électoral républicain avec une étiquette "chrétien" cela fait d'ores et déjà désordre
- la République est née de révolutions successives qui n'étaient pas précisément cléricales.
Le 16 février 1892 le Pape Léon XIII publie l'encyclique Inter solicitudines qui enjoint les catholique français à rallier la république et le régime parlementaire. Ce mouvement dit du "Ralliement" a mis plusieurs décennies à être suivi par les catholiques français qui à cette date étaient largement légitimistes. En 1890 le Cardinal Lavigerie, figure de proue des légitimistes, avait fait scandale en franchissant le Rubicon lors de son fameux toast d'Alger.
Le Pape Léon XIII souhaitait l'émergence de partis ouvertement chrétiens qui pèseraient dans la vie publique. Ce qui existe ailleurs comme l'a montré Alain. Certaines élites suivent (Albert de Mun) mais je crois que ce sont des décennies plus tard seulement que les catholiques ont été acquis à la République (1945?)
En 1926 un autre Pape trouvant que les choses ne vont pas assez vite à son goût tapera du poing sur la table en condamnant l'Action Française.
A mon avis, les catholiques français sont plus désorientés qu'autre chose dans cette période, avec d'un côté Rome qui les presse de joindre la République et de l'autre la même République qui leur "tape dessus" avec ardeur (loi de 1905).
Après 1945 il y a autant de catholiques de gauche que de droite. Témoignage chrétien tout à fait à gauche, les Jeunesses ouvrières chrétiennes, les jeunesses agricoles chrétiennes, la CFTC, la FNSEA, nombre d'évêques etc. sont plutôt de centre gauche (ça se discute évidemment).
A partir des années 1970 la question ne se pose plus puisque les catholiques pratiquants sortent du paysage pol, qu'il soit de gauche ou de droite. Quand ils ont un rôle public, c'est sans mentionner leur foi (ex: J. Delors à gauche, ou bien XXXXX dans l'ex UDF-RPR)
N'était-ce pas plutôt suite à la PGM que les catholiques ne furent plus suspects ?