Jerôme a écrit :
A toutes fins utiles, je signale l'existence de ce fil de discussion
https://www.passion-histoire.net/viewto ... e&start=90
Tout à fait, merci, intéressant.
Malgré ces discussions, je ne suis pas convaincu, et à vrai dire, ma lecture qui est, je l'espère, partager par d'autres dont je n'ai pas encore eu le loisir de lire les lignes, me conforte dans ma posture. Monsieur De Gaulle voyait grand!
Dire qu'il aurait eu comme projet politique, à la fin de sa vie, de mettre à mal le bicaméralisme et risquer d'engendrer davantage de chaos dans une petite guéguerre institutionnelle?
Non, il était assurément très au fait de son âge avancé. A bien relire les événements, ses voyages, ses rencontres, ses décisions, ce référendum apparait comme le dernier coup de crayon, certes bâclé par le temps qui le presse, mais l'orientation, le sens qu'il voulait donner à la République sont là.
Dans son coin, Gaston Monnerville de 1946 à 68 aura été à la tête du conseil de la République (ex sénat) pendant 22 ans, alors qu'à l'Assemblée les luttes de factions font et défont les gouvernements. Sous la IV République, à moins que je me trompe, le conseil de la République avait un rôle consultatif ? Or, c'est bien De Gaulle qui rétablit le Sénat en 1958 !
Il y a là, une profonde méprise, la préoccupation du Général est avant tout celle du peuple, de la Nation. Comment organiser les institutions pour quelles soient fidèles à leur souverain. En organisant les régions, il redonne du pouvoir aux collectivités, il les autorise à s'organiser en dehors de la chambre du sénat (avait-il en filigrane un lointain rétablissement des parlements régionaux! vision moyenâgeuse d'un littéraire du XIXième siècle, c'est une aussi grande spéculation que d'attribuer à ce référendum un dessin de sortie théâtrale).
Duc de Raguse a écrit :
C'est vrai. Si la "société civile" pouvait faire son entrée, les prérogatives du Sénat en matière législative étaient drastiquement rabotées dans ce projet de loi.
Si le sénat n'est pas la société civile qu'est ce donc ?
De quel Sénat parle t on, dans cette vision gaulliste ?
Une chambre avec une assise territoriale vouée à une plus grande organisation du pouvoir via la régionalisation, un conseil économique et social maintenu en 1958 composé de 164 membres, des représentants culturelles ( s'agissait-il de religieux?), et la France de l'étranger, nos émigrés. Et donc, à la société civile, ainsi constituée, De Gaulle leur donne le droit de débattre et de travailler les lois avant le vote. Cette tâche est importante, elle oriente les débats, façonne la loi du gouvernement. C'est l'expérience, le savoir et la conscience au service de la modélisation du législatif. Mais il faut bien voter une loi, on ne peut pas utiliser le 49.3 à tout bout de champs, ce n'est pas une expression démocratique, donc l'Assemblée, élu au suffrage direct a dans cette vision gaulliste de la République cette responsabilité. C'est le Sénat au dessus des factions.
"J'ai entrainé les Français sur les cimes. Ils ont eu envie de redescendre dans la vallée pour pêcher à la ligne les pieds dans l'eau..."
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