C'est un poil brouillon et trop succinct. Le plus important est de se poser des questions pour faire parler le texte, extirper les non-dits, les sens cachés qui ne sautent pas aux yeux. C'est à cela que servent les connaissances de cours, pas qu'à faire de simple analogies, surtout arrivé dans le supérieur. Le plus important avant tout est de regarder tout ce qui entoure le document ; date, auteur, lieu de publication... Cela livre généralement des indices précieux quant au sens général du texte. Je cite souvent un exemple tiré de mon expérience d'étudiant. En troisième année nous étions tombé sur un texte, un extrait qui racontait l'Histoire de la monarchie française depuis le Moyen Âge dans lequel l'auteur déployait une analyse du pouvoir royal comme étant idyllique dans les temps anciens, et devenu insupportable dans les âges plus proches de l'époque de l'auteur. Or l'ouvrage était publié à Amsterdam en français, peu après la révocation de l'Edit de Nantes... de là croire que le huguenot là derrière gardait une légère rancœur pour Louis le Grand il n'y avait qu'un pas. L'angle d'analyse était donc là. Cela donne un cadre, une orientation, cela n'est évidemment pas suffisant. L'étude se complète ensuite d'une multitude d'interrogations qui servent à dépasser la compréhension générale instinctive. Je préconise souvent une analyse d'abord linéaire, permettant de noter l'essentiel, avant de pousser plus loin en étudiant la structure narrative, elle aussi souvent riche d'informations. Il faut également se demander à qui était destiné le document, ce que l'on rattache également à sa nature : un document officiel destiné à des archives royales n'a pas la même finalité qu'une gazette écoulée sous le manteau... De façon générale ce sont des logiques qui permettent de cadrer un peu sa pensée et d'éviter de rester en surface ou de glisser dans la paraphrase ou la dissertation illustrée. Il faut garder en tête que l'on procède de manière critique, critique argumentée il va sans dire qui se contente d'expliquer, non de juger évidemment.
_________________ Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.
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