Homme ?
Femme ?
Autre ?
supertomate a écrit :
Je crois que je vais laisser tomber l'histoire et me mettre à la biologie. Visiblement, y'a du changement depuis mes études...
La question se présente sous plusieurs aspects : biologique, socio-psychologique, et juridique.
La biologie.
Comme tous les mammifères, l’homme est un être sexué qui est soit mâle soit femelle, ce qui est déterminé par les chromosomes X et Y. Normalement les mâles se caractérisent par le couple XY et les femelles par le couple XX.
Le sexe d’un individu est normalement visible extérieurement. Cependant il naît chaque année en France environ 200 enfants dont le sexe est impossible à déterminer, si ce n’est après examen génétique : présence simultanée d’organes sexuels masculins et féminins atrophiés, absence de sécrétion d’hormones sexuelles. On parle de personnes intersexes.
Le sentiment d’appartenanceDes personnes appartenant biologiquement à un sexe peuvent se sentir appartenir à l’autre. D’autres peuvent se sentir n’appartenir à aucune des deux catégories, ou vouloir refuser d’afficher leur appartenance, même dans un cadre purement administratif.
Le droitGaëtan Schmitt, personne intersexe, avait été déclaré arbitrairement de sexe masculin à l’état civil. En août 2015, à l’âge de soixante-trois ans, il demanda une rectification de son acte de naissance afin qu’y fût mentionné un sexe neutre, revendiquant le droit au respect de sa vie privé. Il obtint gain de cause devant la justice en première instance mais ses prétentions furent finalement rejetées en appel puis en cassation.
Actuellement, la loi française impose que les déclarations de naissance mentionnent le sexe de l’enfant sans définir ce que sont les sexes ni en préciser le nombre. Cependant, diverses dispositions indiquent que, selon la loi, il y a deux sexes, par exemple l’article 388 du code civil :
Le mineur est l'individu de l'un ou l'autre sexe qui n'a point encore l'âge de dix-huit ans accomplis.
Une circulaire du 28 octobre 2011 permet, en cas de doute, de différer la mention du sexe, à titre exceptionnel et avec l’accord du procureur de la République, si ce sexe peut être déterminé définitivement dans un délai d’un ou deux ans.
Depuis novembre 2016, toute personne majeure est en droit de faire modifier les actes de l’état-civil afin que les mentions relative à son sexe correspondent à celui dans lequel elle se présente et dans lequel elle est connue. Mais il ne saurait être question de mentionner un sexe neutre : on est soit un homme soit une femme. La cour de cassation explique que cette binarité poursuit un but légitime : elle est nécessaire à l’organisation sociale et juridique, dont elle constitue un élément fondateur. La reconnaissance d’une troisième catégorie aurait des répercussions profondes sur les règles du droit français construites à partir de la binarité des sexes et impliquerait de nombreuses modifications législatives de coordination.
En Allemagne, il est autorisé depuis 2013 de ne plus mentionner le sexe sur les déclarations de naissance. Une catégorie de sexe neutre est reconnue dans certains pays : Australie, Inde, Népal, Nouvelle Zélande.
Dans le domaine sportif, des tests sont parfois imposés afin de vérifier que certaines concurrentes ne sont pas en fait de sexe masculin. La question est épineuse. Quels critères retenir ? Anatomiques, génétiques, hormonaux ? La fédération sportive internationale World Athletics impose depuis 2018 aux sportives atteintes d’hyperandrogénie de suivre un traitement afin que leur taux de testostérone ne dépasse pas un certain niveau.
Par ailleurs, j’ai renoncé à savoir ce qu’il fallait comprendre par
Pension bourgeoise des deux sexes et autres au sujet de la Maison Vauquer décrite dans
Le Père Goriot de Balzac.